TABLE RONDE AVEC HARALD WESTER, DIRECTEUR D´ALFA ROMEO

"Les clients ont des attentes, à nous de leur donner ce qu’ils veulent", constitue Harald Wester.

Cette fois, l’erreur n’est plus permise. Les dirigeants du groupe FCA ne le savent que trop bien, la grâce dont bénéficie Alfa Romeo – une marque qui continue de plaire, malgré de graves errances – ne durera pas éternellement. Et cette fois, avec la Giulia, ils n’ont pas été de main morte avec les promesses: « Elle est de loin la plus plaisante à conduire du segment, la plus passionnante. » Quand on sait qu’elle se retrouvera face à des concurrentes comme les BMW Série 3 ou Mercedes Classe C, qui ont érigé le plaisir de conduite au niveau de mantra, la Giulia a intérêt à être une fine lame en la matière.

Elle prend son temps

Pour être sûrs de leur coup, les patrons du groupe ont préféré accorder plus de temps à la diva pour la pouponner, quitte à ce qu’elle soit en retard au rendez-vous. Pour rappel, la Giulia Quadrifoglio (de 510 ch) avait été annoncée en grande pompe le 24 juin 2015, à l’occasion du 105e anniversaire de la firme du Biscione. Depuis, les annonces se sont succédées – dont un spectaculaire temps au tour au Nürburgring – mais personne n’a pu encore poser ses mains sur le volant de la Giulia et vérifier les promesses. « Le projet était techniquement immature » justifiera Sergio Marchionne, dans une rencontre avec les journalistes, au Salon de Genève. L’attente touche toutefois à sa fin, puisque les carnets de commandes s’ouvriront dès le 15 avril et les premières livraisons surviendront au mois de juin, en Europe. A la même période commencera la production de la version destinée au marché nord-américain. L’Asie recevra ses Giulia dès l’an prochain. Si deux propulseurs – un 2-litres essence de 280 ch et 2,2-litres diesel de 210 ch – viendront grossir la gamme courant 2016, le break est pour l’heure une inconnue. « C’est un type de carrosserie qui ne plaît qu’au marché européen, assène Harald Wester. Les breaks ne sont pas indispensables aux flottes, puisque les berlines plaisent aussi. »

Les volumes d’abord

La stratégie est claire, il faut proposer en priorité des modèles qui feront des volumes. « Lorsque vous montez un réseau au niveau mondial, avec ce que ça implique comme investissements, vous devez d’abord donner à vos partenaires des véhicules qui feront des hauts volumes de ventes, qui les aideront à être profitables » explique l’ingénieur allemand. Il pense au segment qui ne connaît pas de crise, les SUV ; Alfa Romeo en prévoit même deux. « Qu’on le veuille ou pas, c’est ce que le marché demande, reconnaît Harald Wester. Nous l’avons vu au cours de la dernière décennie, les SUV se déclinent en toujours plus de variantes de carrosserie. Les clients ont des attentes, à nous de leur donner ce qu’ils veulent. » Néanmoins, le patron rassure : ces SUV mériteront de porter l’insigne de la marque, en annonçant des propriétés dynamiques supérieures. Et il y aura de la place pour des voitures «spéciales », même si le directeur ne sera pas plus loquace à leur sujet. Néanmoins, il s’amuse à titiller la curiosité des passionnés. En effet, selon Wester, la 4C pourrait techniquement recevoir les nouveaux propulseurs 2-litres de 200 et 280 ch, sans promettre que ces évolutions du petit coupé verront le jour.

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