Cette fois, c’est la bonne! Après le succès de Marcel Maurer sous la pluie à Saanen, Philip Egli s’est vengé en lui damant le pion sur la place d’armes de Bure le week-end dernier. Mais le Zurichois a eu chaud et ne doit sa victoire qu’à son deuxième run, le premier chrono ayant été réalisé sur une piste mouillée… en pneus slicks, derrière un Marcel Maurer à nouveau très à son aise dans des conditions météo décidément toujours aussi changeantes depuis le début de la saison 2016.
Drôle de temps
Après une matinée d’essais dans de bonnes conditions, le ciel s’est fait de plus en plus lourd au moment des manches course de l’après-midi. Et la pluie a fini par tomber, pile pour le premier passage des monoplaces du groupe E2. A ce petit jeu, Philip Egli prenait le pari le plus risqué: «Il y avait peu d’eau à la fin du parcours, ce qui était jouable en slicks, estimait-il. Mais la première partie du tracé était inondée et je glissais beaucoup trop.»
Deuxième à environ 2’’5 derrière Marcel Maurer et ses pneus pluie, le Zurichois allait-il à nouveau tout perdre? D’autant qu’il devait déjà craindre la menace des Tatuus Master de Joël Grand et Jean-Marc Salomon, local de l’étape. Mais le destin s’est montré cruel envers les challengers romands. Reçue trois jours avant le slalom, la nouvelle monoplace du Bossy Racing à l’attention du pilote de Courtedoux a accumulé les pannes. Résultat des courses, Jean-Marc Salomon n’a pu entamer qu’une seule manche en début d’après-midi avant de sortir de la route, heureusement sans gravité. «Entre le boîtier électronique, le démarreur, l’alternateur et la batterie, la voiture nous a causé bien des soucis! De plus, j’avais choisi des pneus pluie trop durs», analysait-il.
La deuxième manche course n’aura pas été plus clémente: «J’ai mis la première, et puis plus rien! Je serai de retour à Chamblon, en espérant que ça aille mieux.» Quant à Joël Grand, les chronos ont été en retrait tout au long de la journée, ce qu’avait prévu le Valaisan récemment guéri de sa chute à ski en début d’année: «J’ai su à la dernière minute que je devais venir, je ne connais pas le parcours et c’est mon premier slalom avec la Master. Je me fais complètement laver! Au moins, je profite de régler la voiture à ma convenance avant la course de côte d’Hemberg où il faudra que je donne du gaz…»
La revanche
Etant donné les circonstances, les deux Suisses alémaniques étaient les mieux placés pour croiser le fer jusqu’au bout. Ce que n’a pas manqué de faire Philip Egli, retrouvé sur une piste presque sèche avec un chrono en 2’20’’301, soit plus de 4’’ plus rapide que Maurer. «C’est toujours un peu triste de perdre la course après avoir gagné la première manche, confiait ce dernier. Mais Philip est très rapide sur le sec.»
Le pilote de Langenbühl devançait Augustin Sanjuan, troisième sur sa Dallara F3 pour son apprentissage en championnat suisse. Auparavant sur les circuits en formule Ford, le pilote de l’Ecurie du Nord est enchanté de sa reconversion: «L’ambiance est formidable. Les gens sont sympas et ouverts, même si ce sont de redoutables adversaires. J’apprends beaucoup en les affrontant et ça ne peut que me pousser vers le haut!»
Bürki vs Burri
Comme à Saanen, les voitures fermées ont bénéficié de conditions différentes. Parties sur le sec en première manche course, elles ont eu à affronter la pluie lors d’une seconde tentative avortée par plusieurs pilotes, avant le retour du sol sec pour les derniers passages. Face à ce casse-tête, les plus téméraires en première manche ont tiré leur épingle du jeu dans la plupart des cas, à commencer par Stephan Burri et sa VW Polo (InterSwiss 1600 cm3). Grâce à un chrono de 2’34’’203, le pilote de Milken n’a pas eu besoin d’une deuxième reprise pour devancer les Toyota Corolla d’Andreas Lanz et Werner Rohr tout en se montrant plus rapide que Jürg Ochsner en InterSwiss 2000 cm3 (Opel Kadett) et même Martin Bürki en E1 1600 cm3!
A nouveau victime de problèmes mécaniques, «MB» n’a pu boucler qu’une seule manche d’essais et n’a pas trouvé son compte lors du premier passage chronométré (2’35’’451). Il ne devait pas l’améliorer par la suite (2’37’’001), mais il sauve toutefois les meubles en vue du championnat en ayant remporté sa classe. Chez les 1601 à 2000 cm3, son rival Danny Krieg a également eu chaud: très performant lors de la première manche (2’34’’957), il s’était pourtant fait damer le pion par la VW Golf de Daniel Wittwer pour seulement 4 centièmes (2’34’’917)! Hélas, un cône touché privait le jeune Alémanique du meilleur chrono suite à la pénalité de 10’’ qui avait suivi, et les quelques erreurs commises en seconde manche confirmaient son sort.
Quant aux Romands, c’est à nouveau dans les classes de cylindrée supérieures du groupe E1 qu’ils se sont illustrés, avec notamment un tir groupé de BMW M3 menés par Sébastien Joray en 3000 cm3 et la victoire d’Anthony Picard chez les 3500 cm3 pour sa venue dans la catégorie au volant de sa Mitsubishi Lancer Evolution. Malgré la pluie, Jean-François Chariatte a contrôlé sa TracKing RC01 tout en finesse pour s’imposer en classe E2 SportCars devant Yannick de Siebenthal (Jema B10) et Jérôme Stettler (Radica SR4): «Quand je suis chez moi, je roule quoi qu’il arrive», souriait «JF». Rendez-vous le week-end prochain à Romont, en espérant que la lutte soit tout aussi belle…
Résultats
47e Slalom de Bure, championnat suisse des slaloms, 06.06.2016; deux manches d’essai, deux manches course; parcours 4,033 km, 99 portes.
SuperSérie:
1601-2000 cm3: 1. Kuhn Oski (Honda Integra Type R), 3’10’’574.
≤ 3500 cm3: 1. Eisenbart Peter (Ford Escort RS Cosworth), 3’07’’611.
SuperSérie Compétition:
2001-3000 cm3: 1. Golay Philippe (Caterham Seven CSR 200), 2’39’’525.
≥ 3500 cm3: 1. Mächler Albin (BMW M4), 2’35’’437.
N/ISN:
≤ 1600 cm3: 1. Schopfer Julien (peugeot 106), 2’52’’816; 2. Rohrbach Yann (Peugeot 106), 2’57’’458; 3. Walther Thomas (Citroën Saxo), 3’09’’601; etc.
1601-2000 cm3: 1. Rérat Jonathan (Renault Clio), 2’52’’497; 2. Parriaux Christophe (VW Golf), 3’27’’391.
≤ 3500 cm3: 1. Widmer Michael (Mitsubishi Lancer Evo), 2’40’’929; 2. Halter Joe (Mitsubishi Lancer Evo), 2’42’’275; 3. Bettschen Beat (Mitsubishi Lancer Evo), 2’49’’766; etc.
A/ISA:
≤ 1600 cm3: 1. Thievent Denis (Citroën Saxo), 2’56’’347; 2. Merlotti Vincent (Citroën Saxo), 3’22’’617. 1601-2000 cm3: 1. Jaquemet Alain (Renault Clio), 2’54’’307; 2. Spring Andreas (BMW 318), 3’07’’202.
≤ 3500 cm3: 1. Huguelet Anthony (Subaru Impreza), 2’46’’054. InterSwiss:
≤ 1600 cm3: 1. Burri Stephan (VW Polo), 2’34’’203; 2. Lanz Andreas (Toyota Corolla), 2’35’’514; 3. Rohr Werner (Toyota Corolla), 2’35’’645; etc.
1601-2000 cm3: Ochsner Jürg (Opel Kadett), 2’35’’169; Tschirky René (Opel Kadett), 2’36’’451; Béring Michaël (Honda Civic), 2’38’’364; etc.
2001-3000 cm3: 1. Zbinden Michael (Opel Kadett), 2’43’’565; 2. Knaus Christian (Opel Kadet), 2’45’’882; 3. Eberle Harry (Opel Kadett), 2’47’’247; etc.
≥ 3000 cm3: 1. Sawatzki Bruno (Porsche 911 GT3 Cup), 2’41’’716; 2. Büetiger Paul (Porsche 911 GT3), 2’43’’351; 3. Comby Alexandre (Porsche 911 934/5), 3’05’’912.
E1:
≤ 1600 cm3: 1. Bürki Martin (VW Polo), 2’35’’451; 2. Buchser Marc (2’46’’156); 3. Aliberti Luca (VW Golf), 3’00’’999; etc.
1601-2000 cm3: 1. Krieg Danny (Audi A4 STW), 2’34’’957; 2. Santonastaso Manuel (BMW 318i), 2’39’’597; 3. Noirat Jeremy (VW Golf), 2’39’’898; etc.
2000-3000 cm3: 1. Joray Sébastien (BMW M3), 2’48’’360; 2. Stacchi Mattia (BMW M3), 2’49’’534; 3. Hiraig Christian (VW Polo), 2’55’’657; etc.
≥ 3500 cm3: 1. Bollhalder Hermann (Opel Speedster), 2’39’’748; 2. Chiquita Jean-Paul (Mitsubishi Lancer Evo), 3’01’’392.
E2-SC:
0-1600 cm3: 1. Chariatte Jean-François (TracKing RC01), 2’34’’159; 2. De Siebenthal Yannick (Jema B10), 2’44’’547; 3. Stettler Jérôme (Radical SR4), 3’02’’312; etc.
E2-SS: 1601-2000 cm3: 1. Egli Philip (Dallara F394), 2’20’’301; 2. Maurer Marcel (Formule Renault 2.0), 2’24’’597; 3. Sanjuan Augustin (Dallara F307), 2’28’’849; etc.
Historic:
3500 cm3: 1. Bührer Nicolas (BMW M1), 3’28’’997.