GOD SAVE THE EARL!

Les belles mécaniques se donnent rendez-vous chaque année à fin juin au Festival of Speed de Goodwood pour un week-end d’anthologie.

A l’heure où on ne cesse de nous bassiner avec les émissions de CO2 , nous criminaliser à l’aide de radars, ou encore de nous castrer avec de fumeux règlements contre le bruit, il est un endroit qui réunit tout le petit monde des fous de bagnoles. Qu’importe leur époque, leur style, leur provenance ou leur palmarès, le temps d’un week-end on fait la part belle à la mécanique, à la gomme brûlée, aux odeurs de gaz d’échappement et vapeurs d’essence. C’est bien entendu du côté de la Grande-Bretagne qu’il faut se tourner, dernier bastion en Europe – géographique, du coup, entendons-nous bien – où l’automobile peut encore être vécue comme objet de plaisir. Et plus précisément dans le Sussex, au sud, dans les jardins de la propriété du comte Charles-Henry Gordon-Lennox à Goodwood. Créé en 1993, le Festival of Speed de Goodwood s’est érigé au fil des ans en Mecque anglaise de l’automobile, avec la disparition du Salon de Londres et la mutation de celui de Birmingham, qui s’est dédié au caravaning en automne et au sport automobile en début d’année. De 5000 visiteurs à ses débuts, la manifestation de Goodwood en a accueilli 200 000 lors de cette édition 2016 et se déroule depuis plusieurs années à guichets fermés.

Lord March and Dempsey
Lord March et Patrick – Dr Mamour – Dempsey.

Plein les yeux et les oreilles

Le principe est simple. Sur quatre jours, du jeudi au dimanche soir, gloire est rendue à la passion automobile. On ressort pour l’occasion des engins de tous types et de tous âges, parqués côte à côte dans un paddock accessible à tous. Ainsi les ancêtres pétaradants à quatre roues du début du XXe siècle côtoient les formules 1 de la saison actuelle, sans oublier les impressionnants camions du Paris-Dakar, les protos et GT des 24 Heures du Mans, les bolides de Nascar ou les dragsters. C’est aussi l’occasion unique de voir ou revoir en vrai quelques mythiques exemplaires qui ont marqué l’histoire du sport automobile et qui ressortent de leur musée uniquement pour le rendez-vous de Goodwood.

Mais ce n’est pas tout! Toute la journée, réparties par catégories respectives, l’intégralité de ces belles mécaniques roule et participe au Hillclimb. La course de côte se déroule sur le tracé sinueux de près de 2 km qui traverse les terres du comte de March. Une première fois sous la forme d’une parade pour se rendre au lieu de départ, puis dans les conditions «de course» à la montée. L’objectif étant, bien entendu, de parcourir la distance en un minimum de temps mais surtout de faire vibrer les spectateurs massés sur les pelouses et gradins au bord de la piste.

Imaginez! Jackie Stewart au volant d’une Lotus 49 des années 60 qui précède Karun Chandhok sur une Williams FW13 de 1989, suivi par Jean Ragnotti et sa Renault 5 Maxi Turbo avec laquelle il gagna le Tour de Corse 1985, et qui n’hésite pas une seconde à faire le pitre à coups de donuts, lancé à pleine vitesse. Un régal!

Paddock Porsche
Le public peut accéder au paddock rempli de bolides mythiques.

Salon à ciel ouvert

Les marques automobiles ont depuis longtemps compris l’enjeu de leur implication dans l’événement. Outre celle mise à l’honneur chaque année, pour 2016 c’était BMW, nombreuses sont celles qui participent au Festival of Speed, également en tant que sponsor. C’est devenu d’ailleurs l’occasion pour elles de dévoiler leurs derniers modèles en première… européenne, voire mondiale. Des stands gigantesques de plusieurs étages bordent le tracé du Hill-climb. Honda a choisi de reproduire un garage Fisher Price de notre enfance à l’échelle 1:1 comme écrin pour sa NSX et l’ensemble de sa gamme. Porsche et Jaguar/Land Rover, par exemple, rivalisent de gigantisme dans leurs constructions éphémères. L’allemand s’est aménagé une piste de rallye-cross pour démontrer les capacités offroad de son Cayenne alors que l’anglais propose un parcours de drift au volant de sa F-Type. Citons encore la présence de Chevrolet, Alfa Romeo, Tesla – oui, oui! – Mercedes-Benz, Renault et bien d’autres.

Entre deux séances d’essais et de qualification au Hillclimb, des parades de GT et supercars sont également organisées. L’occasion unique de rassembler un plateau prestigieux constitué de Ferrari, Aston Martin, Bugatti, Porsche et autres, ainsi que quelques prototypes comme la nouvelle Alpine.

Freddie 4
Freddie Hunt, le fils du regretté James Hunt.

Quelle ambiance!

Forcément, avec la présence ofcielle de 7 écuries de F1 et l’ensemble des marques automobiles les plus mythiques, la manifestation draine aussi son lot de célébrités et ambassadeurs. Habituellement sur les salons automobiles, leur présence est chronométrée au plus serré et surtout liée à des impératifs marketing: 30 secondes pour la photo avec le grand patron, 1 minute pour dire bonjour et 2 pour la séance d’autographes.

A Goodwood, en revanche, il y sont aussi et surtout pour le plaisir et la passion. Point de rencontre: le Drivers Club de Tag Heuer. Chronométreur officiel du Festival of Speed depuis 6 ans, la marque horlogère suisse est étroitement liée au sport automobile depuis les années 60. Rappelez-vous de Jo Siffert qui fut le premier pilote à arborer le logo Heuer sur sa combinaison de course, puis les années Ferrari et, bien entendu, l’aventure McLaren-TAG. La manufacture a eu la riche idée de créer le camp de base des pilotes prenant part au Festival of Speed, lieu incontournable du week-end. On y croise la crème de la crème des anciennes et actuelles gloires du sport auto: Rosberg et Button tout sourire, Sir Stirling Moss taillant la bavette avec Jackie Stewart, le célébrissime Docteur Derek Shepherd de la série Grey’s Anatomy (Patrick Dempsey) qui se prête volontiers au jeu des selfies avec les fans, Keanu Reeves en grande discussion avec la légende du Tourist Trophy de l’Ile de Man John McGuinness chez les motards, ou encore René Arnoux toujours aussi peu avare en anecdotes.

Goodwood House
La marque mise à l’honneur lors de chaque édition du Festival de Goodwood a droit à sa sculpture gigantesque face à la demeure de Lord March. Cette année c’était BMW.

Afin de fêter les 40 ans du sacre de James Hunt au championnat du monde de F1 et en marge du lancement d’une montre célébrant ce jubilé, Tag Heuer a consacré un espace d’exposition au pilote anglais atypique. Le fils du champion, Freddie, lui aussi pilote, prit d’ailleurs part aux festivités de Goodwood au volant d’une McLaren P1 GTR décorée aux couleurs fétiches du casque de son père. Et lorsque, météo britannique oblige, la pluie vient jouer les trouble-fête, le légendaire flegme anglais prend le dessus. Les parapluies s’ouvrent, on revêt les pèlerines, mais le spectacle continue! Les pelouses au gazon millimétré de milord se transforment en champs de boue dignes de nos festivals comme le Paléo ou le Gurten. Mais la joie, l’enthousiasme et le fair-play restent au beau fixe!

Rendez-vous est d’ores et déjà pris en juin de l’année prochaine pour l’édition 2017 du Festival of Speed. Les dates exactes seront dévoilées sous peu, selon le calendrier des compétitions automobiles, afin de s’assurer de la présence d’un maximum de pilotes.

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