VOITURES DE SPORT: ENTRE PASSION ET RAISON

 

J’écrase l’accélérateur, le moteur hurle sa rage et catapulte ma GT sur l’asphalte. Un frisson parcourt mon échine, les poils s’hérissent sur ma peau. Deuxième, troisième, quatrième, les rapports s’envolent à mesure que la mécanique joue sa partition magistrale, merveilleusement amplifiée par la paroi rocheuse qui borde la chaussée. Désert, le ruban gris-noir qui capte ma vision serpente en autant de virages et épingles appelés à être négociés avec finesse et progressivité par les quelque 500 chevaux et des poussières terrés sous le capot. Au loin, le panorama montagneux, baigné des derniers rayons de notre astre en cette fin de journée, s’habille peu à peu de nuances rose orangé qui incitent à la contemplation. Quel plaisir! J’ai la chance de pratiquer un métier qui se confond avec ma passion. Ce qui me permet aussi, de temps à autre, de goûter à ce genre d’expérience qui confine parfois à l’onirisme. Mais je me demande souvent si ces petits plaisirs ne sont pas appelés à disparaître un jour ou l’autre. Le feu couvant au Moyen-Orient, les fluctuations du cours du pétrole, la problématique écologique mais surtout son idéologie, la répression grandissante et enfin l’évolution des mentalités avec une jeunesse de moins en moins intéressée par la bagnole me font me demander si la voiture de sport a toujours un avenir. En fait, tant qu’il y a du rêve il y a de la passion. Et tant que la passion se manifeste, il y aura un jour ou l’autre passage à l’acte et ouverture du portemonnaie. Mais cette passion est-elle encore présente? J’ose l’espérer, car quelques signes persistent: les pouces levés au passage d’un bolide pétaradant dans la rue, la fascination des enfants pour les lignes racées et les couleurs vives, ou encore mon voisin qui photographie dans le garage chaque sportive que j’ai à l’essai. Donc oui, malgré l’ambiance autophobe dans laquelle nous vivons aujourd’hui, la voiture continue de faire rêver. Et pas seulement les plus vieux. Fort heureusement, les constructeurs ont depuis toujours aussi réussi à s’adapter à leur environnement, sans – trop – dénaturer ce qui fait l’essence de leur produit. Quand, comme Aston Martin, Ferrari, Porsche et les autres, on appartient à l’Olympe de l’automobile, on offre la garantie d’un rêve éternel…

par Jérôme Marchon, rédacteur en chef


SOMMAIRE RA N°32/2016 (11/08/2016)

À LA UNE
Chronométrage Voyage au cœur de la galaxie TAG Heuer
ACTU
Ventes Juillet dans les clous
ACS La crise s’envenime
INTERVIEW
Sébastien Ogier
ESSAI
Hyundai Santa Fe
PREMIERS CONTACTS
VW Up!
Infiniti QX30
Aston Martin DB11
TECHNIQUE
Les meilleurs moteurs
SPORT
F1 Buemi roule pour Pirelli
Capture d’écran 2016-08-10 à 15.48.16


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