Il s’agit d’un programme d’investissements massifs qui, pour Maurice Ropraz, directeur de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC), est indispensable pour le développement du canton de Fribourg, dont l’essor démographique suit un rythme soutenu.
Peuplé actuellement de quelque 310 000 habitants, un chiffre qui pourrait passer à 440 000 d’ici à 2045, le canton de Fribourg estime donc indispensable d’adapter les dépenses liées à la mobilité. Il entend ainsi poursuivre les efforts consentis ces dernières années pour développer les transports publics et veut rattraper un certain retard dans le développement du réseau routier. Cela permettra d’améliorer la qualité de vie des habitants, qui sont souvent perturbés par l’augmentation de la circulation dans les localités et l’engorgement des artères par manque de fluidité.
Ce sont huit points précis qui ont été retenus par le Conseil d’Etat: tout d’abord, un élément qui a en quelque sorte été le détonateur de ce nouvel élan concerne la création du Marly Innovation Center (MIC). Ce nouveau complexe, qui rassemble des entreprises liées aux activités industrielles, de recherches, de services, des commerces, de l’habitat, et qui abrite des infrastructures sportives et culturelles, va générer un trafic très dense. Du coup, le projet Marly-Matran est devenu prioritaire, un chantier devisé entre 45 et 60,5 millions de francs et dont la longueur reste à définir. «Le MIC générera un trafic estimé à ce stade à 7500 véhicules supplémentaires/jour, dont près de la moitié provenant ou allant vers Fribourg. Si l’on ajoute cette estimation au trafic journalier moyen mesuré en 2015 sur l’axe Fribourg–Marly (18 400 véhicules/jour au début de la route de Marly côté Fribourg et 16 000 au centre de Marly), le trafic sur le pont de Pérolles dépassera, dans un avenir proche, la charge de trafic maximale envisageable de 20 000 véhicules/jour, explique le Conseil d’Etat fribourgeois. Le regroupement de la station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux (ALP) à Posieux, prévu pour 2018, va également entraîner une augmentation de la circulation.»
Concernant les contournements proprement dits, citons Courtepin sur une longueur de 3200 mètres pour un coût de 42,75 millions, Belfaux (2500 m/26,5 millions), Givisiez (630 m/20,9 millions), Guin (3710 m/coût entre 160 millions à ciel ouvert et 230 mio en souterrain), Neyruz (2633 m/entre 37,65 et 41,1 millions), Prez-vers-Noréaz (3710 m/22,9 millions) et Romont (2678 m/entre 35,3 et 45,2 millions). Les dates de réalisation ne sont pas encore connues dans la mesure où il ne s’agit que de projets. Néanmoins, un comité de pilotage sera prochainement nommé et, sur la base de ses propositions, il reviendra au Grand Conseil fribourgeois de débloquer les fonds nécessaires.
Dans l’ensemble, on est encore loin des premiers coups de pioche. Par exemple, en ce qui concerne la route de contournement de Guin, sa mise en chantier est suspendue à la réalisation de la liaison Birch–Luggiwil par l’Office fédéral des routes (Ofrou), laquelle a pris du retard à la suite d’oppositions qui ont obligé l’office à reprendre la procédure à zéro. Une nouvelle mise à l’enquête est prévue d’ici à fin 2016. Dès qu’il sera validé par la Confédération (2018), le projet de contournement de Guin sera à l’ordre du jour cantonal. En plus des huit projets retenus, il en reste une quinzaine d’autres en attente qui seront périodiquement réévalués. Le programme des travaux est aujourd’hui établi. La suite dépend des décisions que prendra le Grand Conseil en vue de son financement total ou partiel. On sait cependant que des mesures se prennent pour faire face à la mobilité des nouveaux habitants prévus dans les agglomérations fribourgeoises.