La lecture de l’article de mon collègue Peter Rohrer en pages 10 et 11 de cette édition, consacré aux dangers liés à la chaleur dans l’habitacle, m’a fait froid dans le dos. Pas moins de 26 enfants, aux Etats-Unis, ont trouvé la mort étouffés par la chaleur dans la voiture de papa. Ils sont en moyenne 37 par an à succomber dans ces circonstances outre-Atlantique, 11 en Israël. Il n’y a quasi pas de statistiques sur ce phénomène pour le reste du monde ou la Suisse; tout au plus fait-il la une des journaux (comme récemment en France ou au Tessin l’an dernier) lorsqu’il se produit. Ce qui me surprend le plus c’est que, dans la plupart des cas, ces décès de bambins ne surviennent pas par maltraitance volontaire, genre punition, mais simplement par oubli… Oui, oubli! Certes, nous pouvons tous avoir un moment d’absence ou être perdu dans nos pensées. Mais de là à en oublier la marmaille sur la banquette arrière en quittant l’auto et en la verrouillant, il y a tout de même un pas que je peine à m’expliquer. S’ajoute enfin l’ignorance de certains parents, tant en ce qui concerne le principe de l’effet de serre qui s’applique à la montée en température d’un habitacle de voiture en plein soleil, que les effets des fortes chaleurs sur le corps d’un enfant. «J’en ai pour 5 minutes, je reviens!» Le temps s’écoule sans que l’on s’en aperçoive et le drame se joue. D’ailleurs, les animaux domestiques paient aussi chaque année leur tribut à ces situations. Mais il y a plus effarant encore. Selon une étude récente, 50% des enfants ne sont pas correctement sécurisés en voiture. Et là, les excuses ne sont plus admises. Plus aucune auto sur le marché ne fait l’impasse sur les fixations ISOFIX qui permettent de fixer le siège enfant directement au châssis de la voiture. Certaines marques intègrent même des rehausseurs escamotables dans la banquette. Avec les sangles correctement réglées et attachées – encore faut-il y procéder avec un minimum d’attention – nos têtes blondes sont aussi bien harnachées qu’un pilote de F1 dans son cockpit. Quant à ceux qui oublieraient purement et simplement d’attacher leurs enfants, ce sont des causes perdues. Alors que sonne la rentrée des classes, que polices et BPA entonnent leur rengaine «roues arrêtées, enfants en sécurité», prenez aussi quelques secondes pour vérifier de quelle manière sont sécurisés vos petits passagers. Ne les oubliez pas!
par Jérôme Marchon, rédacteur en chef