LE GÉANT AUX PIEDS D’ARGILE OU L’IRONIE DU SPORT

Audi quitte l’endurance, Volkswagen abandonne les rallyes: en moins d’une semaine, ce double coup de théâtre a résonné comme un tremblement de terre dans le petit monde du sport automobile, qui savait pourtant à quoi s’attendre étant donné les rumeurs insistantes qui circulaient. Encore que personne ne pouvait supposer des décisions aussi abruptes. Les deux marques germaniques avaient déjà développé les versions 2017 de leurs bolides et engagé des sommes colossales pour poursuivre leur épopée, couronnée de succès dans les deux cas. Au lieu de cela, l’arrêt total des compétitions concernées a été décrété dès la fin des saisons en cours, soit le 19 novembre à Bahreïn pour Audi et le 20 novembre en Australie pour VW. A un jour près, comme pour mieux symboliser la force de frappe du mastodonte allemand lorsqu’il décide de balayer d’une main ce qu’il a patiemment construit avec l’autre. Face aux 15 milliards de compensation financière exigés suite à l’affaire du dieselgate, on comprend que les treize victoires au Mans d’Audi et les quatre titres pilotes et constructeurs en WRC de Volkswagen ne pèsent pas lourd. Ironie du s(p)ort, la longévité de la marque aux anneaux sur les circuits, en particulier aux USA, a été dictée en grande partie par la volonté d’imposer les moteurs à autoallumage au pays de l’Oncle Sam. Vantée pour l’utilisation de carburant «clean diesel» en lieu et place d’éthanol, l’Audi R10 TDI a écumé l’American Le Mans Series dès ses débuts en 2006 en triomphant aux 12h de Sebring. Après avoir raflé trois titres consécutifs, la marque aux anneaux a poursuivi son offensive directement sur la route, notamment avec l’Audi Mileage Marathon en 2009, qui voyait sillonner la Q7 3.0 TDI de New York à Los Angeles pour vanter les mérites d’une technologie «efficiente». Aujourd’hui, le retour de bâton est terrible pour la firme d’Ingolstadt, forcée d’essuyer les plâtres en se retirant précipitamment d’un sport où elle a tant brillé. A qui la faute? Pas aux pilotes en tout cas, parmi lesquels le Suisse Marcel Fässler. Premier Suisse à avoir remporté les 24 Heures du Mans, le Schwytzois est entré dans l’histoire avec Audi. Chapeau… aux anneaux!


SOMMAIRE RA N°44/2016 (03/11/2016)

À LA UNE
Audi et le WEC Les dessous d’un retrait
ACTU
CFF Offre cinq étoiles
Mobility Pricing Piège à pendulaires
Troisième âge Un taux d’accidents toujours élevé
DOSSIER
Pneumatiques Soyez parés pour l’hiver
ESSAIS ET PREMIÈRES
SsangYong XLV
Nissan Pulsar
Lotus Evora 410
SPORT
Formule 1 Pénalités à la pelle à Mexico

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