L’ENDURANCE DANS LES STARTING-BLOCKS…

Le traditionnel Prologue de l’endurance européenne et mondiale s’est déplacé du circuit du Castellet à Monza.

Déjà la chasse au chrono

Fidèles au rendez-vous sur la piste italienne à deux jours d’intervalle, les concurrents de l’ELMS et du WEC ont mis à profit quatre belles journées printanières pour peaufiner leur préparation en vue de la rentrée du championnat qui se déroulera à Silverstone pour les deux séries, les 16 et 17 avril prochains. De ces journées tests, il est toujours délicat de dégager une hiérarchie, tant l’approche de chacun est différente. Quand certains découvrent leur nouvelle voiture, d’autres font déjà la chasse au chrono. On relèvera donc, sans que ce soit formel, que le meilleur temps général a été signé par la Toyota TS050 de Nicolas Lapierre devant des Porsche plus rapides le jour précédent.

Un monde sans Audi

Précurseur de l’endurance moderne, inventeur du premier moteur diesel vainqueur des 24 Heures du Mans et initiateur d’une technologie hybride elle aussi victorieuse dans la Sarthe, Audi s’est retiré fin 2016, victime du dieselgate. Un paradoxe qui a pour conséquence de laisser biens seuls Toyota et Porsche pour en découdre sur les neuf rendez-vous de la saison. Le manque se ressentira sans aucun doute, ne serait-ce que par la faible représentation d’une classe LMP1 Hybride qui monopolise généralement tous les regards. Sur l’ensemble du championnat, y compris au Mans, Porsche alignera deux 919 à égalité avec son rival japonais, qui jouera en revanche la surenchère dans la Sarthe avec une troisième TS050. Absentes elle aussi de cette catégorie LMP1, non hybride celle-là, les Rebellion R-One d’Alexandre Pesci, engagé désormais en LMP2, laissent le champ libre à l’erratique CLM P1 du team Kolles.

Quatre trains par course

Certes, il y aura du spectacle pour la victoire au classement général, mais il ne fait aucun doute que la très fournie et compétitive classe LMP2 risque de tirer la couverture à elle cette année. Pimentant l’affiche, le remaniement du règlement concerne essentiellement cette dernière, dont la nouvelle génération de prototypes est désormais propulsée par un nouveau V8 Gibson. Ce moteur greffé sur les châssis 2017 développe une belle cavalerie de plus de 600 chevaux. Côté LMP1 Hybride, le législateur a décidé de diminuer la portance aérodynamique et de réduire l’allocation pneumatique à quatre trains par course.

Avis mitigé

A ce sujet, Neel Jani n’a pas été tendre. «Je peux comprendre la diminution de downforce, mais j’accepte plus difficilement la réduction du nombre de trains de pneus. On ne va rien économiser de substantiel. Ce qui est sûr, c’est que nous devrons les ménager davantage, avec pour conséquence la fin des belles bagarres. Celle que nous avons eue avec Marcel Fässler à Silverstone en 2015 deviendra impossible.» Parole de champion du monde en titre.

LMP2

Consolation pour le spectacle, nous vivrons certainement très régulièrement de très belles passes d’armes en LMP2, une classe très fournie qui, étrangement, ne met en piste que des Oreca 07. Un succès pour ce constructeur qui a recueilli l’unanimité des teams, mais peut-être un environnement visuellement lassant. En contre-partie, au vu de la qualité des pilotes engagés comme des équipes, il ne fait aucun doute que l’uniformité mécanique mettra bel et bien en évidence le meilleur.

LMGTE

Troisième classe engagée dans ces joutes, celle du LMGTE est très variée, notamment avec Porsche et sa nouvelle 911 RSR à moteur central qui sera opposée à Ferrari, Ford, Aston Martin et Corvette (seulement au Mans). Avec autant de diversités technologiques en lice, il est indispensable de déterminer une balance de performances équitable pour équilibrer les chances. Souhaitons qu’elle ne penche pas trop dans le camp de l’une ou l’autre marque.

ELMS, petit frère du WEC

Réservé aux prototypes LMP2, LMP3 et LMGTE, le championnat ELMS (European Le Mans Series) se dispute sur quatre heures et n’inclut pas les 24 Heures du Mans dans son calendrier, ce qui n’empêche pas certaines équipes et pilotes de participer à la classique mancelle. Sans LMP1, la course à la victoire finale se concentre essentiellement sur la classe LMP2, au sein de laquelle douze voitures pour trois marques de châssis sont engagées. Entraperçue à Monza, la confrontation entre Dallara, Ligier et Oreca s’annonce explosive. Même attente en LMP3 avec dix sept voitures, dont quinze Ligier et deux
nouvelles Norma. Plus light, la classe LMGTE annonce sept voitures, avec Ferrari, Porsche et Aston Martin.

Les Suisses au rendez-vous

Grands animateurs de l’endurance mondiale et européenne, les pilotes et teams suisses seront nombreux encore cette année. Grand absent du WEC, Marcel Fässler aura tracé la voie pour Neel Jani et Sébastien Buemi, qui ont bien en main le flambeau transmis par le Schwytzois. Champion du monde en titre, Neel Jani aura à cœur de garder sa couronne au volant d’une Porsche 919 hybride toujours pus aboutie. A relever qu’il partagera cette saison son baquet avec André Lotterer et Nick Tandy, ses deux précédents coéquipiers Marc Lieb et Romain Dumas ayant été remerciés. Face à Neel et Porsche, Toyota aligne une voiture également évoluée, dont Sébastien Buemi tirera certainement le meilleur. Relevons aussi le retour du Franco-Suisse Nicolas Lapierre, qui pilotera la troisième Toyota aux 6 Heures de Spa et aux 24 Heures du Mans. Une opportunité plus que méritée pour le Genevois, auquel son ancien employeur a offert le volant d’une voiture qu’aurait pu piloter Marcel Fässler. Empêché d’accepter l’offre des Japonais – contrat avec le groupe Audi-Porsche oblige –, Fässler a en quelque sorte renvoyé l’ascenseur à son copain Lapierre. En 2008, ce même Nicolas Lapierre, victime d’une mononucléose, avait été remplacé au pied levé au Mans par notre compatriote au volant de l’Oreca LMP1.

Rebellion en LMP2

Si l’équipe Rebellion met en piste deux Oreca 07 en LMP2, on sait hélas que Mathéo Tuscher et Alexandre Imperatori ne font plus partie de la délégation helvétique, dont seul Mathias Beche porte les couleurs. Une affirmation pas tout à fait exacte si on inclut Nicolas Prost, lui aussi détenteur du passeport rouge. Nouveau également en LMP2, Simon Trummer a tourné la page LMP1 avec le team Kolles pour signer avec l’équipe Manor, qui lui confiera le volant d’une Oreca 07. Même destination pour Jonathan Hirschi, qui revient en WEC avec la seconde Oreca 07 de Manor.

Un nouveau venu

Nombreuse également en ELMS, la délégation suisse se répartit entre LMP2 et LMP3. A tout seigneur tout honneur, nous commençons cette revue d’effectifs par la classe LMP2 qui accueille Hugo de Sadeleer, nouveau venu, engagé au volant de la Ligier-Gibson de l’équipe britannique United Autosports. Déjà vus la saison passée au volant de la Ligier LMP3 du team Duqueine, Antonin Borga et David Droux feront cause commune pour affronter Giorgio Mondini, incorporé dans la formation italienne Autointernational, et un autre trio helvète composé d’Iradj Alexander David – Alexandre Coigny – Gino Forgione qui militera pour le compte de l’équipe Cool Racing by GPC. Et pour assurer la diversité, le Tessinois Joël Camathias évoluera en LMGTE dans le baquet de la Porsche RSR du team Proton.

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