En voilà une question «qu’elle est bonne» dirait le regretté Coluche… Car le mouvement est en marche et l’issue semble inéluctable. Tous les constructeurs de voitures sportives ou presque le clament haut et fort: l’avenir est à l’électrification dans le domaine. Eh bien oui, pas le choix. Le salut de la performance passe par les électrons. Qui l’eût cru? Personne, à part peut-être Camille Jenatzy qui franchit pour la première fois, le 29 avril 1899, la barrière des 100 km/h au volant de la Jamais-Contente, prototype mû par deux moteurs électriques. Aujourd’hui, seul Ferrari semble faire de la résistance en précisant que l’électrification chez eux passerait uniquement par l’adjonction d’un module électrique au sempiternel et sacro-saint V12 atmosphérique. Car la révolution est pour demain, les premiers modèles full électriques sont attendus pour 2020 au plus tard. Une question me taraude cependant: que va-t-il rester du plaisir de conduite à bord d’une auto électrique? Oh je sais bien, certains pourraient me rétorquer que la faculté d’accélérer d’une auto électrique est supérieure à celle d’une thermique, que de toute manière rouler au-delà de 120 km/h est puni par la loi et que, cerise sur le gâteau, c’est pas bien de polluer. J’en prends note. Mais lorsque, comme moi, on attache une attention particulière à comprendre la machine à bord de laquelle on prend place, que l’on étudie avec attention l’harmonie du couple propulseur-transmission, la vivacité et la hargne du moteur à tous les régimes, la précision du levier de vitesse – quand il y en a un –, les sensations qui remontent dans la colonne de direction, ou les émotions sonores provoquées par l’échappement, il y a de quoi rester perplexe quant à l’idée que l’on peut se faire de la sportive du futur… Surtout que, depuis quelques années, ces distilleuses de sensations sont devenues, pour la plupart, autrement plus accessibles qu’auparavant à la conduite. Vous imaginez une auto de 700 ch et plus il y a 20 ans? Ça s’appelait une F1. Aujourd’hui, quasi un vélo tant elle est – trop – facile d’approche. Je suis peut-être réac’ ou déjà «vieux c…», à vous de juger. Mais à ce jour, personne n’a fait mieux qu’un engin à la conception basique, sans électronique, doté d’un moteur à la puissance suffisante, où les relents de gaz d’échappement s’accordent à ceux d’huile chaude, le tout enrobé dans une symphonie fantastique pour les oreilles afin de nous flanquer la banane. Tempora mutantur.
QUE VA-T-IL RESTER DU PLAISIR DE CONDUITE?
SOMMAIRE RA N°19/2017 (11.05.2017)
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