ŠKODA KAROQ : L’OURSON TCHÈQUE

Hier soir, à Stockholm, Skoda a levé le voile sur le Karoq, un SUV compact qui remplace le Yéti dans la gamme du fabricant tchèque.

Adieu Yéti

Lancé il y a 8 ans, l’atypique Yéti s’est plutôt bien vendu durant sa carrière. On en veut pour preuve les 600 000 exemplaires écoulés depuis son lancement. Pourtant, ce chiffre ne représente environ que 10% des ventes de la firme de Mladá Boleslav. Un pourcentage plutôt impressionnant pour un ludospace baroudeur, mais bien insuffisant pour le marché en plein boom qu’est celui des SUV de taille moyenne — il se vend aujourd’hui trois fois plus de SUV qu’il y a dix ans. Aussi, à l’heure de lui concevoir une descendance, le fabricant automobile tchèque ne semble pas avoir hésité longtemps avant d’abandonner les courbes originales de la créature légendaire au profit de lignes plus classiques, susceptibles de plaire à un plus large public.

Origine du nom

Et qui dit nouvelle silhouette dit également nouvelle appellation. Effectivement, le nouveau SUV de taille moyenne ne s’appelle plus Yéti mais Karoq. Cette dénomination, le tchèque est une fois de plus allé la chercher en Alaska (Le kodiak est une sous-espèce de l’ours brun habitant les îles de l’archipel Kodiak en Alaska) puisque le tout terrain tire son appellation de la langue des Alutiiq, une tribu d’indigènes vivant sur un archipel isolé situé au large de la côte sud de l’Alaska. Karoq est l’association du terme «Kaa’raq», qui désigne les voitures dans le langage des autochtones, avec le mot «Ruq», qui fait référence à la flèche qui constitue l’élément central du logo de Škoda.

Best-seller en devenir

Long de 4,38 m, le SUV de taille moyenne se révèle un peu décevant à l’heure de parler habitabilité: volume de coffre allant de 521 litres en configuration normale à 1630 litres lorsque les sièges arrière sont rabattus. Certes, c’est dans la norme mais on espérait mieux venant de la part d’un constructeur qui a fait de l’habitabilité son cheval de bataille. Assemblé sans aucune surprise sur la plateforme MQB qui équipe déjà son frère (Kodiaq) et son cousin (Seat Ateca), le Karoq est tout comme ces deux derniers assemblé à Kvasiny, en République Tchèque, dans l’usine de la marque. Un site qui, précisons-le, a déjà du mal à tenir le rythme que lui impose le Kodiaq (commercialisée depuis deux mois, la voiture compte déjà plus de 37 000 bons de commande à son actif). Du coup, les clients désireux d’adopter l’ours tchèque doivent désormais patienter pendant plus de neuf mois avant de l’obtenir. Skoda n’a pas précisé comment il comptait s’y prendre pour remédier au problème. Peut-être s’inspirera-t-il de PSA, qui a rencontré le même soucis avec le 3008, avant de trouver une parade en retardant de deux mois le lancement du 5008.

«Brut de décoffrage»

Très proche de par son look et ses mensurations de l’espagnol Ateca, le Karoq ne cache pas non plus sa filiation avec l’autre membre haut sur patte de la famille Volkswagen, le Tiguan. Cela dit, le Karoq affiche une plastique plus «brut de décoffrage» avec une face avant plus robuste, dans la lignée de celle étrennée par le Kodiaq, et parée de feux spécifiques full Led (en option). A l’arrière, les optiques inédites en crochet sont propres au petit SUV. Dans l’habitacle, Skoda confirme sa volonté de ne plus se contenter des restes de VW: le Karoq est haut de gamme avec un infodivertissement au top (écran tactile de 9,2 pouces et Virtual cockpit) et des plastiques (moussés) assemblés à la perfection. Les autres fonctionnalités incluent un chargeur de téléphone par induction, un éclairage d’ambiance, un volant chauffant, ou encore un dispositif d’attelage rétractable sur simple pression d’un bouton. Au rayon des assistances, rien — ou presque — n’a été oublié: Front Assist de série, ACC (Adaptive Cruise Control), Blind Spot Detect, Rear Traffic Alert, Traffic Sign Recognition et Lane Assist. Et pour faire la part belle au Simply Clever, le slogan de la marque, le Karoq embarque l’armada de gadgets habituels: gratte-givre derrière la trappe à essence, lampe de poche dans le coffre, parapluie sous le siège…

Motorisations

Lancé fin novembre en Suisse à un tarif qui qui n’a pas encore été communiqué officiellement, le Karoq laissera bien évidemment le choix entre différentes motorisations. Il y aura deux essence: le 3-cylindres 1.0 TSI de 115 ch et le 4-cylindres 1.5 TSI de 150 ch. Du coté des moteurs diesel, seul le 2.0 TDI officie. Néanmoins, ce dernier est décliné dans deux niveaux de puissance: 150 et 190 ch. Exception faite du 2.0 TDI 190 qui n’est proposé qu’avec la DSG, tous ces blocs sont accouplés, au choix, à une boite robotisée à double embrayage à 7 rapports ou à une boite manuelle à 6 vitesses. Bien entendu, le Karoq est disponible en deux et quatre roues motrices. Les plus grosses versions sont équipées d’office de la transmission intégrale.

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