PREMIER CONTACT: KIA STONIC

Si elle fait l’impasse sur la transmission intégrale, la Kia Stonic offre une agilité hors pair. Le look et l’habitabilité de ce crossover convainquent.

En tant que CUV (Crossover Utility Vehicle), la nouvelle Kia Stonic est une bâtarde. Certes, par sa prestance et son langage formel, elle se veut martiale et fière, comme il se doit pour un SUV (Sport Utility Vehicle). Mais, du fait de son comportement dynamique et du confort qu’il offre, le dernier rejeton de la filiale de Hyundai affiche une personnalité de berline. On peut donc, sans risque de se tromper, qualifier la Stonic de SUV urbain. Cela n’a pourtant pas empêché les journalistes présents à la présentation dynamique à Berlin de poser la même question aux responsables de Kia: pourquoi la Stonic ne possède-t-elle pas une transmission intégrale alors que sa cousine, la Hyundai Kona qui appartient au même groupe, en est, elle, dotée?

Plateforme de la Kia Rio

La réponse à cette question certes justifiée est simple: la Stonic reprend la plateforme de la Kia Rio à traction et non celle, plus grande, du SUV Sportage. L’autre raison réside dans le fait qu’elle n’a de toute façon pas besoin d’une transmission intégrale. En vertu de ses autres qualités et, surtout, de la vocation avouée de la Stonic, Kia a pu sans états d’âme renoncer à cette dernière. Pour le premier modèle de la marque dans le segment en croissance rapide des crossovers, le 4×4 n’était donc pas nécessaire.

Mais la Suisse, objecterez-vous, est le bastion des voitures offrant des véhicules avec un minimum de capacités de franchissement. Oui, mais pour être franc, il faut avouer que l’immense majorité des tout terrain croisés dans la rue ne se retrouveront jamais dans une situation exigeant quatre roues motrices. Leur territoire de prédilection reste l’autoroute, ainsi que les avenues des agglomérations. Et là, il vaut mieux marquer des points avec d’autres propriétés que la motricité. Par exemple avec la praticité, un habitacle spacieux et une position de conduite surélevée.

Kia commercialisera la Stonic en Suisse vers fin octobre. Le constructeur coréen est d’ores et déjà sûr de son fait: avec ce crossover, il est en possession d’un produit très intéressant dans la catégorie des SUV du segment B. Ne serait-ce que grâce à l’atout de son prix. Pour la version New Stonic, facturée 19 900 francs, le tarif a pu être contenu juste en dessous de la barre, si importante, des 20 000 francs. Pour 3000 francs de plus, il existe l’option Road Pack (climatisation automatique, système de navigation, capteurs de stationnement, caméra de recul, jantes en alliage léger 15 pouces, freinage d’urgence, détection d’angle mort et maintien de file notamment). Le pack Style, lui, est proposé pour 2000 francs supplémentaires. Il offre le démarrage avec Smart Key, des sièges en cuir ou un toit ouvrant électrique en verre.

Une «Baby Tiger»

A Berlin, s’inspirant de l’immense succès que remporte le Sportage à un niveau supérieur, les responsables de Kia ont surnommé la Stonic «Baby Tiger». «En Suisse, la Stonic va jouer dans le programme de Kia un rôle d’une importance similaire à celle des Cee’d, Picanto ou Sportage», a estimé un Peter Fahrni rayonnant d’optimisme.
Peter Fahrni, qui a repris la direction de Kia Suisse à la mi-août 2017, fait preuve d’un optimisme justifié. Nul besoin d’être grand clerc pour prédire que la Stonic fera l’unanimité auprès de la clientèle helvétique. Et chez Kia, les responsables déclarent sans ambages qu’un grand nombre de clients potentiels signeront le chèque pour la Stonic en raison de son seul design. «Diverses rivales de la Stonic, comme le Renault Captur ou la Nissan Juke, se démarquent au premier chef par leur style et leur allure de crossover», a souligné Peter Fahrni. D’ailleurs, pour lui, l’absence de transmission intégrale n’est absolument pas rédhibitoire car «entre 80 et 90% des autos du segment qui nous intéresse sont acquises sur la base de leur look et non de leur chaîne cinématique.»

Une gueule d’enfer

Mais quelle allure a-t-elle donc, cette fameuse Kia censée remporter un tel succès dans notre pays? La réponse à cette question sera brève: elle a une gueule d’enfer! Les designers de Kia sont parvenus à donner à la Stonic un style séduisant. Ainsi, la dernière nouveauté de la gamme Kia est-elle un mini-SUV quelque peu agressif qui plaît par ses lignes anguleuses.

Pour satisfaire, tout au moins sur le plan visuel, à son ambition de SUV, la Stonic est bardée de panneaux de protection. A l’arrière, on distingue un insert de protection du soubassement qui ressemble à un diffuseur. A l’avant, dans un autre registre, on remarque des éléments typiques de la marque, comme la calandre Tiger Nose et les phares placés très haut aux angles de la proue. Selon la finition, la Stonic possède un éclairage de jour à technologie LED.

Comme l’a précisé Kia, l’esthétique de la Stonic, élaborée dans l’usine coréenne de Sohari, est «le résultat d’une étroite coopération entre les centres de design que Kia possède en Europe et en Corée du Sud.» Et le résultat de cette collaboration est une réussite. Autre constat global concernant ce crossover compact: l’harmonie des proportions. Ainsi apprécie-t-on non seulement les porte-à-faux courts (respectivement 8,3 et 7,3 cm à l’avant et à l’arrière), mais également sa compacité bienvenue de 4 m 14 qui contribue à lui conférer une allure irrésistible. Avec 2 m 58, l’empattement est plutôt long, ce qui est tout bénéfice pour l’habitabilité. Le look presque sportif du modèle est mis en valeur par une ligne de toit fuyante (1 m 52 de haut pour une largeur de 1 m 76).

Réminiscences du concept car de Genève

Les proportions ne sont pas les seules à être attrayantes. Le dessin, on l’a écrit, l’est tout autant. On remarque l’impertinent béquet arrière ou, à l’avant, la disposition des phares antibrouillard. Le look Targa de la Stonic présente un certain raffinement. Il s’agit d’une réminiscence du concept-car Provo, l’étude de coupé présentée à Genève il y a quatre ans.
Un détail intrigue toutefois avec la Stonic, à savoir la forme du fameux Tiger Nose. La proue ne comporte pas une véritable grille de calandre comme le best-seller Sportage, mais à l’instar de sa cousine Rio, la Stonic est dotée d’une plaque noire. Celle-ci s’intègre certes à la perfection entre les blocs optiques, mais peut-être une véritable grille similaire à celle qui figure dans la partie inférieure de l’imposant bouclier avant aurait-elle été esthétiquement plus harmonieuse. Bon, me direz-vous, c’est une question de goût.

Vingt combinaisons possibles

Ce que la Kia Stonic a de séduisant par son dessin exubérant se retrouve à l’intérieur. Même si, peut-être, l’ambiance se révèle un peu trop sobre. Au moins a-t-on la possibilité de commander un intérieur biton avec des éléments de couleurs contrastées, ce qui sied fort bien à la Stonic et donne un peu de gaieté à l’habitacle.

Question coloris, ce modèle en offre de toutes façons et pour tous les goûts: avec neuf couleurs de carrosserie unies et cinq couleurs de toit, on peut théoriquement réaliser jusqu’à vingt combinaisons chromatiques. A cela s’ajoutent différents designs pour les jantes en alliage léger alu de 15 et 17 pouces. Aucune autre Kia n’offre autant de possibilités de personnalisation. Les clients suisses devront néanmoins faire preuve de patience car les variantes bicolores ne devraient arriver en Suisse que début 2018.
En revanche, on ne peut pas dire que le choix de certains plastiques soit très heureux, même si l’impression générale du niveau de finition lors de nos premiers kilomètres d’essais dans les environs de Berlin a été positive: les plastiques du tableau de bord et des contre-portes sont plutôt durs. Si l’on se penche un peu plus sur les détails, on constatera une console centrale un peu désordonnée, bien que le nombre réduit de commandes de climatisation assure une bonne ergonomie. Avec ses 7 pouces, l’écran tactile n’a rien d’un géant, mais il est intégré plutôt harmonieusement à l’ensemble. Par ailleurs,

l’instrumentation est d’un style classique et très facile à lire. Le champ de vision vers l’arrière ne prête pas le flanc à la critique, mais des trois quarts arrière, il pâtit de la largeur des montants de custode et de la ligne de fenêtre montante des portes.

Place à profusion

Bien sûr, dans la Stonic, on n’a pas autant d’espace que dans la Sportage, qui est un peu plus grande (4 m 48), mais même les escogriffes bénéficieront d’une liberté de mouvement généreuse à hauteur de tête et des épaules. Les sièges avant offrent un maintien latéral suffisant et les cuisses sont confortables. A l’arrière, la garde au toit est correcte, mais les grands gabarits auront les genoux en contact avec le dossier du siège avant si l’occupant est lui aussi de grande taille. Pour le coffre, on appréciera le double plancher de chargement.

Sur la route, on observe un amortissement plutôt ferme. Mais c’est justement ce réglage qui confère à la Stonic une agilité hors pair. Le 3-cylindres essence suralimenté – seul ce moteur de 998 cm³ développant 120 ch est prévu en Suisse – est d’une sonorité rugueuse. Il n’a cependant pas une tâche insurmontable avec le poids réduit de 1278 kg à vide. La boîte manuelle 6 vitesses se manie facilement et en dépit de la cylindrée réduite, il n’est pas nécessaire de changer sans cesse de rapport (en dessous de 2000 tr/min). Courant 2018, Kia proposera une boîte double embrayage 7 rapports similaire à celle qui équipe la Cee’d. Au final, la Stonic est une offre des plus attrayantes qui va permettre à la marque coréenne de faire de nouvelles conquêtes. Elle pourra en outre jouer un rôle de premier plan à l’image de la Sportage.

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