Cette fois, ça y est! Avec DS7 Crossback, la marque DS est véritablement lancée. Sa création a été décidée en 2014 pour confirmer le slogan du directeur général Carlos Tavares: «back in the race», retour dans la course, avec la modernisation du groupe PSA. DS a commencé par reposer sur des modèles auparavant badgés Citroën. Dans les prochaines années, pour atteindre sa vitesse de croisière, elle comptera six propositions. On connaît déjà les numéros 3, 4, 5 et cette DS7 Crossback présentée à Paris la semaine dernière dans le cadre de l’incroyable hôtel Molitor. Il est trop tôt pour dévoiler complètement les suivantes, mais les dirigeants de la marque décrivent ainsi l’avenir: avec du SUV, du sedan et du hatchback, ils estiment qu’ils couvriront à terme 70% des besoins du segment Premium. Le rythme? Une nouveauté par an.
Le concept
La base modulaire du Peugeot 3008 a été rallongée de 55 mm, à 4,57 m, pour dessiner un SUV certes compact, mais généreux pour ses occupants. La structure soudée et collée parvient à un degré de rigidité jamais atteint. Cela aboutit à un résultat étonnant, selon que l’on choisit le mode Confort, où la caméra positionnée derrière le rétroviseur intérieur lit la route et prépare les suspensions à absorber en souplesse les inégalités, ou que l’on se fixe sur Sport, avec une dureté plus grande et un balancement réduit. Le choix de DS a été simple: privilégier une certaine idée du confort et donner un reflet du luxe à la française. Cela provient d’un sens des réalités qui laisse aux concurrentes allemandes la course à la puissance, par exemple. Et la traction intégrale, qui viendra seulement avec l’hybride en 2019. Dommage pour la Suisse, friande de 4×4.
Hormis cet aspect mécanique centré sur le moteur, le reste dégage une impression d’originalité qu’il n’est pas fréquent de rencontrer. Sur le plan de la ligne extérieure, cela se voit à des détails comme des feux arrière dont le rouge forme des losanges avec un effet 3D très réussi. On peut discuter de la calandre, imposante, que DS n’est pas seule à adopter. Le mélange de chromes et de plis subtils dévoile le soin apporté pour que le design soit digne de la vocation.
Un intérieur hors norme
En utilisant le savoir-faire de la haute couture, DS offre des cuirs et des matériaux savamment ouvragés. L’aspect luxueux tranche avec la concurrence plus convenue. Le travail du cuir reprend les meilleures créations des artisans de la mode. Le dessin appelé «bracelet de montre» a été conservé, il est plus délicat que sur les anciennes DS. Les boutons de commande ont une apparence sculptée et une montre BRM apparaît au-dessus du grand écran. La hifi Focal est aussi typiquement française. L’adaptation des styles est évidemment conditionnée par les variantes d’équipement. Pour confirmer l’attachement à Paris, ambassadeur de DS7 Crossback, les styles – nommés Inspirations – s’appellent Bastille, Performance Line, Rivoli, Opéra et Faubourg. Ils sont disponibles en fonction des bases, lesquelles dépendent du choix des moteurs et se prénomment Chic, So Chic, Be Chic et Performance.
Des moteurs pour tous les goûts
Comme il se doit, un modèle d’entrée de gamme doté d’un propulseur diesel de 130 ch permet d’afficher un prix avantageux. Il est le seul à porter le label Chic. Avec le même carburant, le 180 ch reçoit la nouvelle boîte automatique à 8 rapports que l’on retrouve également sur les deux variantes à essence, de 180 et 225 ch. Nous avons pu rouler avec le moteur le plus puissant et qui exprime un excellent dynamisme grâce à un poids total contenu à environ 1,5 t. Les démarrages pied au plancher et roues tournées font légèrement cirer les pneus. Pour de longs trajets, le 180 ch diesel assure un compromis raisonnable entre la consommation et les performances. Le conducteur peut choisir un mode de conduite selon la configuration du terrain: Normal, Confort (pour plus de souplesse), Eco (qui amortit les mouvements du pied droit et permet de rouler en roue libre), Sport et Individuel (pour personnaliser soi-même en fonction de ses habitudes). Le changement de l’un à l’autre s’effectue par une touche sur la console. En changeant fréquemment de mode, on peut effectivement sentir les différences, notamment avec une bonne absorption des sursauts au passage des nombreux gendarmes couchés installés dans tous les villages aux abords de Paris. En 2019 viendra la plug-in hybrid, combinant un moteur essence et deux électriques pour un total de 300 ch et une transmission possible aux quatre roues. Nous avons conduit le prototype qui, avec 50 km d’autonomie purement électrique, peut aussi exprimer un joli tempérament lorsque les trois moteurs s’allient.
Parmi les assistants de conduite, la plupart déjà connus, notons un régulateur interactif permettant le déplacement automatique même dans un trafic en accordéon et surtout DS Night Vision. Une caméra infrarouge détecte et entoure d’un cadre les piétons ou les animaux invisibles pour le conducteur. Un volontaire de DS a joué le piéton, tout habillé de noir, traversant la chaussée à peu de distance. Le carré jaune qui le met en évidence devient rouge et déclenche une alarme. Très utile, et encore rare aujourd’hui.
Un réseau spécifique
Le nouveau modèle sera vendu exclusivement dans des DS Store ou des DS Salon. Il existe un seul DS Store en Suisse, à Genève. Les DS Salon font partie des concessions Citroën, avec une présentation spécifique et luxueuse.
Prévisions
Le segment premium devrait représenter 30% du marché, selon DS. Il cumule déjà 34% des revenus, ce qui explique son intérêt très… précieux. La croissance des SUV est pronostiquée à +25% en 2018 et +40% d’ici 2020. Sur le plan des évolutions, l’électrification est en marche, elle est incontournable. DS prévoit de l’installer partout, sous forme 100% électrique, hybride ou hybride rechargeable.