Lorsqu’on évoque l’acronyme GTI, on fait généralement référence à la Golf. Non sans raison: en plus d’avoir été la première berline de l’histoire à apposer les trois lettres d’or sur son hayon arrière, la Golf GTI est surtout l’une des compactes sportives les plus abouties de sa catégorie. Pourtant, depuis sa sortie en 1976, la voiture a fait bien des émules. Que ce soit en dehors de Wolfsburg ou en dedans. Effectivement, Volkswagen a décliné son blason sportif sur bon nombre d’autres modèles. Et ce, avec plus (Lupo GTI) ou moins (Polo GTI de 1998) de succès. Aujourd’hui, la firme de Wolfsburg revient avec une nouvelle déclinaison de la Polo GTI, une citadine sportive ultra-aboutie qui, à l’instar du modèle standard (voir RA n°38/2017) dont elle dérive, s’inspire beaucoup de sa grande soeur, la Golf.
Best-seller elle est, best-seller elle devrait rester
En Suisse, affirmer que la Polo GTI d’ancienne génération a été un carton est un doux euphémisme: selon Volkswagen, 20% des Polo neuves sont badgées GTI. Etant donné qu’Amag a vendu 4854 Polo sur les onze premiers mois de l’année, cela représente près de 1000 Polo GTI. Oui, oui, sur le seul marché suisse! Un chiffre important (énorme en fait!), mais qui n’a rien d’étonnant, tant l’actuelle version de la Polo GTI est convaincante à bien des égards. D’ailleurs l’an dernier, la marque avait diffusé, sur le marché helvétique uniquement, une version 230 ch de sa puce délurée (voir p.4). Pas évident du coup de passer après elle. Pourtant, après avoir essayé sa descendante, force est de constater que Volkswagen a su relever le défi avec brio. A tel point que cette nouvelle version semble maintenant posséder toutes les armes pour s’attaquer aux références du segment telles que les Renault Clio R.S. et autres Ford Fiesta ST. Tour d’horizon de cette armada.
Un cœur à la hauteur
Premier point sur lequel Volkswagen a amélioré sa bombinette: le cœur de l’engin. Les ingénieurs de Wolfsburg n’ont, semble-t-il, pas succombé aux sirènes du downsizing. Il faut dire que depuis la précédente (et cinquième) génération de Polo GTI (la 6R, lancée en 2010 et dotée d’un 1.4 TSI de 180 chevaux), la cylindrée des moteurs est allée croissante. En 2014, le 4-cylindres du facelift de la cinquième génération voyait sa cylindrée gagner 400 cm³ (1.8 TSI de 192 ch) en même temps qu’il prenait 12 ch. Quant à l’ultime définition de Polo GTI – la version qui nous occupe –, elle s’équipe désormais du même moulin que celui de la Golf GTI, à savoir le 2.0 TSI. D’une puissance de 230 ch dans la compacte, il est bridé à 200 ch dans la citadine. A Cycle de Miller, il se caractérise par sa levée variable des soupapes côté admission et par son double système d’injection, l’une directe (dans la chambre de combustion) et l’autre indirecte (dans les tubulures d’admission).
Comparée à la Polo standard sur laquelle elle est basée, la GTI est livrée de série avec des trains roulants «Sport», un équipement qui comprend une barre stabilisatrice sur l’essieu avant, des réglages spécifiques des suspensions et des amortisseurs (à gaz comprimé) et un essieu semi-rigide avec barre stabilisatrice intégrée à l’arrière. En option, la GTI peut être configurée avec les trains «Sport Select» qui permettent de varier le niveau d’amortissement via les modes «Normal» et «Sport» du profil de conduite.
En performances pures, la Polo GTI équipée de la DSG 6 (pour l’heure, seule la boîte robotisée à double embrayage est proposée, mais une version manuelle suivra en septembre prochain) met 6,7 s pour passer de 0 à 100 km/h. Capable de pointer à 237 km/h, notre voiture d’essai a révélé d’excellentes aptitudes à évoluer sur piste. Même si le train avant a rapidement montré ses limites à l’heure de transférer toute la cavalerie au bitume. En cause: un couple monstrueux (320 Nm), un circuit détrempé et une tendance marquée pour le sous-virage.
En rouge et noir
A l’extérieur, comme dans l’habitacle, on retrouve les éléments caractéristiques des modèles GTI: motif à carreaux, surpiqûres rouges, ciel de toit noir, calandre et grilles de pare-chocs en nid d’abeilles, étriers de frein rouges, bouclier avant spécifique intégrant les antibrouillards et, bien évidemment, le liseré rouge. Lorsque l’option «projecteurs aux LED» est cochée sur le bon de commande, la bande colorée est prolongée jusque dans les phares. Clin d’œil sympathique aux deux premières Golf GTI, toutes deux pourvues d’un hayon arrière partiellement noir, le béquet de toit est en deux parties sur la Polo GTI, l’une noire et l’autre de la couleur de la carrosserie. Quant aux sorties d’échappement situées aux deux extrémités du bouclier, elles restent l’apanage de la Golf, la Polo devant se contenter d’une double sortie positionnée à gauche.
Disponible au tarif de 31 700 francs, la Polo GTI chausse de base des pneus 215/45 montés sur des jantes de 17 pouces baptisées «Milton Keynes». Moyennant supplément, il est donné au futur acquéreur de Polo GTI la possibilité de s’offrir des jantes de 18 pouces de type «Brescia». Le nuancier propose de nouvelles teintes parmi lesquelles le «pure white», le «rouge flash», le «deep black nacré», le «limestone grey métallisé» et le «reef blue métallisé». Colorée sur la nouvelle Polo, la planche du tableau de bord peut être commandée en gris «deep iron glossy» ou en rouge «velvet red» sur la GTI. Elle côtoie un combiné d’instrumentation digital Active Info Display de dernière génération, spécifique à la GTI, avec un graphisme qui fait la part belle au rouge. Un gadget qui n’est pas sans rappeler les compteurs digitaux que Volkswagen proposait il y a trente ans sur la Golf 2 GTI.