Le charme à l’état pur

TOUT JUSTE La V60 réunit-elle tout ce qui fait le succès de Volvo? Elle est pratique, de qualité, sûre, confortable... et belle!

L’oeil veut sa part Visuellement, la Volvo V60 en jette. Son long capot, qui abrite un moteur transversal, est y est pour beaucoup dans cette impression de sportivité.

Bon, une chose après l’autre. Le test du dernier véhicule de Volvo, le XC40 (RA40/2018), nous avait un brin inquiété, la faute à quelques défauts de qualité. Heureusement, la V60 est vite venue nous rassurer: les Suédois n’ont donc pas égaré la recette qui fait leur succès. Il est très facile d’apprécier, voire d’aimer cette V60. Il suffit d’y jeter un coup d’oeil pour tomber amoureux des lignes fluides, des formes épurées, du long capot, des montants C inclinés, des roues imposantes et des passages de roues élargis. L’ensemble est très harmonieux et dynamique, rien ne vient irriter le regard. La preuve qu’il est toujours possible de construire de belles voitures de nos jours. Votre serviteur, plutôt amoureux des voitures anciennes, se sent presque mal à l’aise devant tant d’enthousiasme! Revenons sur terre et tenons-nous aux faits pour l’instant.

Du sport en famille
310 ch et une accélération de 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes: les performance sont impressionnantes. La position de conduite, allongée et basse, n’en a que plus de sens. Si vous êtes grand, vous devrez vous glisser le long du pilier central, surtout si la portière ne peut pas être complètement ouverte. Un effort qui est bien repayé par le confort qui vous attend à l’intérieur. La disposition des commandes et du tableau de bord de la V60 est identique à celle du XC60. Toutes les fonctions essentielles sont rapidement sous contrôle, en commençant par le démarrage, qui passe par un bouton rotatif placé sur la console centrale. L’endroit est certes inhabituel, mais votre main tombe naturellement dessus. Le levier des vitesses s’emploie facilement, grâce aux positions bien définies pour les P-R-N-D: nul besoin qu’un voyant nous indique que la position «park» (P) est bien enclenchée, un regard sur la position du levier suffit! Le sentiment d’être en contact direct avec la mécanique est aussi agréable. Le moteur, un 2-litres à suralimentation à étage (turbo et compresseur), est repris de la XC60 et de la gamme 90. Son fonctionnement semble ici encore plus raffi né et mieux isolé des occupants. Ce n’est qu’en accélérant violemment que l’on se rend compte qu’il n’y a «que» quatre cylindres au travail. On pardonne aussi l’absence de palettes de changement de vitesse au volant car l’étagement de la boîte automatique à 8 rapports est de bon disponibles dès 2000 tr/min donnent toujours assez de punch à l’auto et, s’il en faut plus, la boîte se chargera de tomber rapidement quelques vitesses. La consommation de carburant reste à un niveau modéré, compte tenu des 310 ch à disposition. Nous avons relevé 7 l/100 km sur notre parcours standardisé et 8 l en moyenne sur l’ensemble de notre essai.

Vol à basse altitude
La V60 est fermement ancré à la route grâce à son centre de gravité bas et à son empattement long. Lors d’une petite virée sur la route de Kriens-Obernau jusqu’à Holderchäppeli (où Sir John Withmore a remporté en 1966 une course du Championnat d’Europe de la montagne sur Lotus Cortina), la Volvo – lourde de deux tonnes – n’a fait état d’aucune aptitude à la course, ne pouvant pas déjouer les lois de la physique. Le break suédois se montre tout de même volontaire pour la grimpette à vive A propos de vision, la suédoise regorge de détails astucieux dans ses instruments virtuels. Le système de reconnaissance des panneaux de signalisation ne se contentera pas d’afficher la vitesse-limite dans l’écran du système d’infotainment, il fera apparaître une ligne rouge sur le tachymètre à la valeur maximale autorisée. La vitesse sélectionnée pour le régulateur de vitesse sera affichée de façon similaire.

La belle vie
Le confort d’assise et de conduite de la Volvo sont très bons. Le conducteur est entouré de matériaux qui n’essaient pas de paraître pour autre chose. Pas de plastique qui se donne les apparences d’aluminium, pas de revêtement bon marché et rien qui ne sonne creux lorsqu’on frappe dessus: la qualité correspond au prix demandé. Les sièges ont une très grande amplitude de réglage et l’assise peut être rallongée électriquement pour offrir un meilleur soutien des jambes aux conducteurs de grande taille. À l’arrière, les passagers sont naturellement beaucoup mieux à deux qu’à trois. Concernant l’installation des sièges enfants, les fixations Isofix sont des modèles de conception et de simplicité, ce qui nous amène à la question de la sécurité. Volvo ne s’autorise pas le moindre écart ou manque en la matière, un aspect que nous ne pouvons que louer, sans nous attarder outre mesure dessus. Signalons l’excellence du régulateur de vitesse adaptatif, qui permet une conduite très détendue par trafic dense; il ne se laissera pas plus perturber par les embouteillages, avec des véhicules à l’arrêt. L’assistant de maintien de voie semble avoir été amélioré, le véhicule ne donne plus l’impression de faire du ping-pong entre les lignes. Un dernier mot sur le système audio et d’infotainment: investir dans le système Bowers and Wilkins en vaut clairement la peine. Il produit un son fantastique, qui adoucira le moindre de vos déplacements. De plus, grâce à une connectivité moderne, vous pouvez l’utiliser pour passer vos propres listes de musiques à partir de votre smartphone.

 

Activités de transport simples
La Volvo V60 n’est pas une championne de l’espace: le volume de coffre de 529 l se situe à peine dans la moyenne de sa catégorie. La banquette arrière, qui se replie à 1/3 à 2/3 grâce à un bouton, assure une bonne modularité. En outre, le plancher de chargement est presque plat. La Volvo possède, parmi ses particularités, un panneau destiné à retenir les sacs de commissions, afin que vous n’ayez pas à ramper pour les charger ou décharger. Un compartiment pour les petits objets, le matériel d’entretien et les outils se trouve sous le plancher de chargement.

 

 

 

 

 

Dommage que le hayon, qui ne monte pas très haut à l’ouverture, se pose en obstacle pour le chargement. Il s’agit d’une concession à la ligne de toit fluide, qui plonge nettement vers l’arrière. Il est cependant assez certain que personne ou presque n’utilisera cette V60 pour déplacer une machine à laver. Même les propriétaires de grands chiens ne trouveront pas leur bonheur avec ce break, puisque la hauteur d’ouverture du coffre n’est que de 69 cm. La V60 est certainement plus une beauté qu’un véhicule destiné à transporter de l’équipement sportif ou les bagages d’une famille, au grand dam de ceux qui espéraient voir en elle un break à l’ancienne. Ainsi, le premier break Volvo à quatre portes, la 221 de 1962 – mieux connue sous le nom d’Amazon – bat en matière de chargement son arrière-arrière-petit-fille. Toutefois – remarque peu anodine de la plume d’un spécialiste des voitures anciennes – la V60 n’a rien à envier à son aïeule en matière de beauté.

Bienvenue Clair et accueillant, l’habitacle de la V60 démontre un amour du détail. La nition est excellente.
Démarrage Le bouton de démarrage rotatif est ef cace et intuitif.

 

 

 

 

 

 


Breaks et moteurs uniques

Ou ce que le tout premier et le tout dernier break Volvo ont en commun! La version break de la Volvo Amazon est apparue en 1962, sous le code interne Volvo 221; on connaissait déjà la berline depuis 1956. Ce break brillait particulièrement par la générosité de son coffre et par son niveau de qualité générale. Il héritait du nouveau moteur présenté un an plus tôt par Volvo, le B18. Ce propulseur restera, jusqu’en 1968, la seule et unique motorisation disponible sur le break; la puissance disponible variait uniquement en fonction des carburateurs installés. Ce B18 n’usurpe pas sa réputation de _ abilité extrême, puisque l’Américain Irving Gordon n’a utilisé que deux exemplaires de ce propulseur pour couvrir cinq millions de kilomètres avec sa Volvo P1800 Sport championne du monde. 50 ans plus tard, Volvo cultive à nouveau la philosophie du moteur unique. L’architecture du troiscylindres 1,5 l et du quatre-cylindres 2 l sont identiques, que ce soit en diesel ou essence. Le niveau de puissance varie en fonction des collecteurs d’aspirations, qui reçoivent une suralimentation par turbo ou par compresseur. Le Meccano poussé à son paroxysme!


VERDICT Martin Sigrist, essayeur

La Volvo V60 est une réussite. Elle reprend la plateforme Volvo SPA (Scaleable Product Architecture) déjà connue du XC60 et de la série 90 et l’associe à une carrosserie d’une beauté saisissante. En Suisse, pays resté fi dèle au break, elle devrait donc avoir toutes les chances de faire un tabac. En version T6 AWD, la V60 offre en outre une dynamique digne d’une voiture de sport sans souffrir de sa nature de break. Prédestinée pour les voyages, la suédoise intègre tous les anges gardiens possibles et imaginables qui rendent plus agréable la vie en voiture. Citons le régulateur de vitesse adaptatif à la précision remarquable et l’assistant de respect de fi le; une fois que l’on a surmonté les réticences à leur égard, on ne saurait plus s’en passer. De quoi affronter les nombreux embouteillages de Suisse avec sérénité. Côté chargement, on apprécie surtout les détails astucieux et l’exploitabilité du coffre avec la banquette rabattue. Si le titre de break de l’année existait, la Volvo V60 le remporterait haut la main!


 

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