«Je recomman de un week-end à la montagne aux opposants»

SWISS E-PRIX Malgré les diffi cultés de circulation liées à l’e-Prix, Alec von Graffenried, maire de Berne, est certain: les retombées compenseront les désagré-

Les habitants de Berne ont un petit avantgoût de ce qui les attend le 22 juin, avec la démonstration de Sébastien Buemi.

Après Zurich en 2018, la formule E fait une nouvelle fois étape en Suisse. Le but est de faire de notre pays un événement _ xe au calendrier de la formule E. La popularité de cette discipline est telle que les villes sont prêtes à payer des sommes importantes pour accueillir une manche du championnat des monoplaces électriques. Suspendre l’organisation de l’événement une année pourrait signi_ er perdre sa place. Voilà pourquoi la Suisse a décidé de tenir la manifestation en alternance dans plusieurs villes. Ainsi, en plus de Zurich et Berne, Genève serait aussi sur les rangs pour héberger une course dans ses rues; la ville du bout du lac pourrait organiser un e-Prix en 2021 déjà, après une édition 2020 retournant à Zurich. Berne prendrait le relai, en 2022. Alec von Graffenried, maire de la capitale, tempère, toutefois: «Pour l’instant, seule la course de cette année a été convenue. On verra ensuite.» Interrogé au sujet du courant nécessaire pour les journées de courses – on parle de 6000 à 10 000 kWh – Pascal Derron, le patron de Swiss E-Prix Operations AG, la société organisatrice, a dit avoir conclu un accord avec Energie Wasser Bern et commandé du courant écologique auprès du producteur d’énergie bernois. Cela correspondrait aux besoins de courant de deux pavillons familiaux pendant un an.

Revue Automobile: Alec von Graffenried, quels bénéfi ces l’e-Prix va-t-il apporter à Berne?
Alec von Graffenried: Tout événement, majeur ou mineur, fait partie de la vie d’une ville. La formule E est quelque chose de nouveau pour Berne.

Mordu aux électrons: Alex von Graffenried roule
en voiture électrique depuis longtemps.

Quelque chose de nouveau et d’instructif?
Pour atteindre les objectifs de protection du climat, nous devons électri_ er la circulation. Si la population vient à la course du 22 juin, ils verront que l’électromobilité, ce n’est pas pour dans cinq ou dix ans, mais qu’elle est déjà réalité.

L’an dernier, 100 000 personnes ont assisté à la course à Zurich. S’il y en a autant à Berne, ce qui est probable, faut-il s’attendre à des diffi cultés?
Pas nécessairement. Plusieurs dizaines de milliers se déplacent pour le carnaval aussi; pour le Grand Prix, on a compté 32 000 athlètes avec autant de spectateurs qui les ont encouragés; je ne vois pas le problème. Nous y sommes habitués.

D’où les gens vont-ils pouvoir suivre la course?
L’idée est que les spectateurs viennent en train et, de la gare, marchent à travers la ville en direction de la fosse aux ours. Nous partons du principe que beaucoup n’iront même pas jusqu’au circuit, mais resteront autour des nombreux stands du village, dans la Vieille Ville, et suivront la course sur un écran géant.

Et quant à ceux qui se rendront jusqu’au circuit?
A mon sens, la zone Aargauerstalden/Klösterlistutz devrait être le meilleur endroit pour suivre la course de visu.

L’interdiction des courses sur circuit en Suisse a été promulguée après le Grand Prix de Berne de 1954. Maintenant, 65 ans plus tard, une course se déroule à nouveau à Berne. Ne ressentezvous pas une certaine émotion?
Nous venons de faire une rétrospective au Musée d’histoire. Moi-même, je me rappelle encore très bien la grande tribune des environs de la gare de marchandises qui est longtemps restée debout après cette dernière course. J’ai moi-même grandi dans la Länggasse, alors vous pensez bien que je connais comme ma poche la forêt de Bremgarten. Où allez-vous regarder la course le 22 juin? Je vais certainement essayer d’être aux abords du circuit, même si je ne sais pas encore exactement où. Ce ne sera pas simple, il va être difficile de se fauflier jusque-là. L’Obstberg est verrouillé, il n’est accessible qu’aux habitants du quartier. On verra! ¨

A propos des riverains du quartier, y a-t-il eu beaucoup de réactions négatives?
Les riverains de l’Obstberg seront quasi encerclés; dans un premier temps, ils ont été «furieux» et laissé libre cours à leur mécontentement. Il faut dire à ce sujet que Pascal Derron a pu nouer un dialogue constructif avec les riverains du quartier et leur a montré comment supporter tout cela. Il n’en reste pas moins vrai que, le week-end de la course, l’Ostberg sera isolé.

Une oasis au coeur de la ville de Berne, pour ainsi dire?
J’espère vraiment que l’Obstberg considérera cette restriction comme une opportunité. Les riverains seront entre eux, je pense que c’est une chance de profiter du quartier entre soi. En outre, il auront un accès privilégié au circuit et une tribune dédiée. Tous les habitants de l’Obstberg sont-ils tranquillisés? Non, certains disent qu’une telle course est quelque chose de terrible et d’effrayant. A ceux-là, je recommande un week-end à la montagne.

Quand vont débuter les travaux de montage et combien de temps va durer le démontage?
Plusieurs semaines. Les opérations de montage débuteront début juin. A Zurich, l’idée était de ne pas trop affecter le quotidien, raison pour laquelle les travaux se sont déroulés de nuit. Pendant toute cette période-là, des nuisances nocturnes ont été occasionnées. Cette fois-ci, ce sera le contraire: à Berne, les travaux doivent être effectués durant la journée.

Ce seront des travaux d’importance. La population va-t-elle les ressentir?
Certainement, et beaucoup risquent d’être empruntés par ce qui les attend. Nous parlons ici de travaux de construction complexes: une intervention de grande ampleur, avec des restrictions pour la population. Il sera cependant toujours possible de circuler. Les accès aux écoles ne seront pas affectés. Dans notre accord, nous avons prévu un grand nombre de conditions à respecter. Je suis certain que tout se déroulera de façon acceptable.  

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