Dévoilée au Salon de Francfort en septembre 1975, la GTI de première génération – celle que les puristes appellent «la vraie GTI» – a marqué les esprits. Et pour cause, la petite compacte de 846 kg était équipée d’un moteur 1,6 litre à injection de 110 ch. Voilà qui ne laissa personne indifférent; malheureusement, au fil de ses générations, la GTI n’a cessé de grandir et de s’alourdir. Le modèle de troisième génération, par exemple, voyait son poids prendre plus de 300 kg (1092 kg), tandis que la puissance, elle, ne grandissait pas significativement (115 ch). En dévoilant des voitures ultra abouties, puisque tout à la fois légères et puissantes, les concurrents de Volkswagen ont provoqué quelques insomnies aux ingénieurs de Wolfsburg. Et Volkswagen de répliquer, comme c’est encore le cas avec la huitième génération, dévoilée quelques jours avant la grand-messe genevoise.
Golf 8GTI
Effectivement, tandis que sa grand-mère de Golf I avait été dévoilée en Allemagne, c’est en Suisse que la Golf 8 GTI prendra son premier bain de foule, puisqu’elle sera présentée la semaine prochaine au GIMS. Dévoilée aux côtés de ses deux sœurs GT, la GTE (plug-in-hybrid de 245 ch) et la GTD (2.0 TDI de 200 ch), la GTI huitième du nom développe une puissance de 245 ch et un couple de 370 Nm. Cela correspond à la puissance développée par la Golf GTI Performance de précédente génération, une appellation qui ne sera pas reconduite sur la huitième génération de GTI.
Bien entendu, le moulin installé sous le capot de la bête n’est autre que l’éternel 2.0 TSI. Un moteur que l’on retrouvera également dans la version radicale de la GTI. Une voiture qui ne s’appellera plus TCR, Volkswagen ayant décidé il y a quelques mois d’arrêter toutes les compétitions engageant des moteurs thermiques. Le nouveau nom que portera la version radicale n’est pas encore connu.
Côté transmission, la boîte manuelle fait ses adieux au marché suisse; seule la robotisée à 7 rapports sera proposée sur le marché helvétique. La puissance est bien évidemment transmise aux seules roues avant, la transmission intégrale étant l’apanage de la future version R de la Golf, une voiture dont la puissance oscillera autour des 330 ch. Le châssis Sport à pilotage électronique permet une garde au sol abaissée de 15 mm. Bien évidemment, la GTI jouit, elle aussi, des acquis numériques de la Golf 8. A noter que l’infodivertissement profite désormais d’un affichage GTI spécifique ainsi que d’un bouton de démarreur spécifique. A l’extérieur, la compacte se démarque par une proue dotée de feux à damiers et d’un bandeau lumineux (malheureusement pas rouge) courant sur toute la largeur du véhicule. A l’intérieur, les carreaux écossais sont reconduits, ce qui n’est pas le cas du pommeau en forme de balle de golf. Facturée 46 000 Fr., la Golf GTI sera commercialisée en Suisse à la fin de l’année.
Golf 1GTI
Une légende ne naît pas comme par enchantement, elle se crée. A ce propos, il faut savoir que la première mouture de Golf sportive n’a été développée que par une poignée d’hommes, en l’occurrence un petit commando d’ingénieurs qui ont placé transversalement le moteur 1,6 l (110 ch) de l’Audi 80 GTE dans la Golf. Pour le reste, il leur a suffi de piocher dans la banque d’organes du groupe – les synergies étaient déjà nombreuses à l’époque. En outre, les hommes créèrent certains des éléments emblématiques de la GTI, comme les sièges à carreaux, le volant sport ou encore le pommeau de vitesses en forme de balle de golf. La première GTI était née et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle créa un véritable buzz en 1975, année de sa sortie. Et pour cause, avec son poids à vide d’à peine plus de 800 kg – ce que supporte aujourd’hui un seul essieu de GTI! – elle mettait la plus grande majorité de ses concurrentes au tapis. Les spécialistes du marketing évaluèrent le potentiel de la Golf I à 5000 exemplaires. Volkswagen en vendit plus de 30 000… rien qu’en Suisse (lire ci-dessous)!
Golf 2GTI
Ce succès inattendu mit l’eau à la bouche de VW. Ainsi, à l’heure de développer le second opus de GTI, la firme de Wolfsburg ne créa-t-elle pas une, mais bien plusieurs variantes de GTI (8 et 16 soupapes, avec ou sans catalyseur). En outre, VW opta pour une version suralimentée (à compresseur G) de 160 ch qu’il appela G60. Version ultime de la Golf 2, la «Limited» reprenait le bloc et la culasse de la 16V qu’il gavait d’air grâce au compresseur repris de la G60. Le résultat? Une puissance de 210 ch répartie aux quatre roues (transmission intégrale Syncro).
Golf 3GTI
A ses débuts, la Golf 3 GTI est motorisée par un 4-cylindres 8 soupapes de 115 ch. Bien qu’endurant et fiable, il est rapidement jugé trop lymphatique aux yeux des nombreux amateurs de GTI. Ainsi, VW ne tarde pas à proposer un nouveau quatre-cylindres 16 soupapes à la puissance rehaussée (150 ch). Mais rien n’y fait, la surcharge pondérale de la GTI pénalise son dynamisme. En outre, son penchant pour les hauts régimes ne parvient pas à masquer son inertie aux régimes inférieurs. Esthétiquement, les caractéristiques qui avaient contribué au succès du modèle de première génération se voient gommées au profit d’un design passe-partout. Autrement dit, la GTI ne se distingue plus vraiment de ses sœurs, et ce même si elle cache sous sa carrosserie une direction assistée modifiée, des barres antiroulis recalibrées et de nouveaux freins à disques. Aussi, afin de remettre les pendules à l’heure, VW ne tarde pas à installer son fameux VR6 sous le capot de la bête. Laquelle se voit également déclinée dans une version à transmission intégrale.
Golf 4GTI
La GTI de quatrième génération cultive, elle aussi, une certaine retenue esthétique – certains diront même d’elle qu’elle était banale. Et pour cause, les appendices sportifs et les suspensions rabaissées brillent par leur absence. Même le logo GTI manque d’éclat. Sous le capot de ses Golf sportives, Wolfsburg propose au choix un cinq-cylindres suralimenté de 150 (et puis 170) ch, un 1.9 TDI de 150 ch – oui, oui un diesel! –, un V6 (un VR6 en fait) de 204 ch, un 1.8 turbocompressé de 150 ch et enfin une variante R32 pourvue d’un VR6 3.2 de 240 ch. Avec la version spéciale suralimentée de 180 ch baptisée «25th anniversary», cette dernière déclenche un engouement inattendu du côté des passionnés de la marque. Ainsi, aujourd’hui, ces deux autos ont le statut de collector parmi les fans de youngtimers.
Golf 5GTI
Avec la cinquième génération, la Golf GTI reprend du poil de la bête; certes, la rupture esthétique amenée par la nouvelle génération ne plaît pas à tout le monde, mais l’harmonie parfaite entre le moteur, la boîte de vitesses et le châssis fait consensus. Ainsi, la Golf 5 est la première GTI à réincarner les valeurs créées par le modèle de première génération. Avec elle réapparaissent les caractéristiques classiques de la GTI: la calandre en nid-d’abeilles cernée de rouge, les sièges à carreaux, les doubles phares ronds sont autant d’éléments qui rappellent le modèle original. En outre, avec la 5 GTI, VW franchit un grand pas: l’auto est la première Golf à se doter d’un moteur turbo dont la puissance dépasse les 200 chevaux (mais elle pèse aussi près du double de la GTI originelle). Tuyau que se refilent les initiés: l’incisive boîte manuelle à courte démultiplication n’a pas l’inertie de la DSG. Pour le 30e anniversaire de cette sportive culte, VW lance en 2006 la version «30th anniversary» caractérisée par une puissance de 230 ch. Un an plus tard, VW lance la «Pirelli GTI», une version spéciale qui fait écho à la Golf I GTI Pirelli.
Golf 6GTI
Pour beaucoup, la sixième génération de GTI offre le compromis idéal entre sportivité et aptitude au quotidien, vigueur et consommation ainsi que prix/performance. Les retours sont positifs de façon quasi unanime. La qualité de finition s’améliore sensiblement, comme celle des systèmes d’assistance. Un verrouillage de différentiel électronique (XDS) améliore la motricité, ce qui n’empêche pas la GTI d’abattre ses atouts de «Grand Tourisme (à injection)» sur les longues distances. Grâce aux 210 chevaux sous le capot, elle change instantanément de caractère. Ultime Golf à être assemblée sur la plateforme PQ35 du Groupe Volkswagen, elle était donc plus lourde que le modèle suivant. Il est également à préciser que la Golf GTI sera pour la première fois déclinée dans une inédite variante cabriolet.
Golf 7GTI
Grace à la nouvelle plateforme MQB, qui est aussi celle de la Golf 8 GTI, le grand écart qui existe entre usage quotidien et conduite sportive est encore mieux comblé. Plus précisément, la Golf 7 ne fait plus dans le compromis; en sus d’une plus grande habitabilité et d’une quantité plus importante d’aides à la conduite, comme l’assistant d’embouteillage, elle offre aussi une instrumentation connectée. La septième génération de GTI débute avec deux niveaux de puissance: 220 ch pour la version de base et 230 ch pour la Golf GTI Performance. Après le facelift, ces deux variantes voient leur puissance grimper à repectivement 230 et 245 ch. Dotée en option d’un verrouillage de différentiel sur l’essieu avant, la Golf offre une motricité à toute épreuve. Parallèlement à ces deux variantes, Volkswagen délcine sa compacte dans d’inédites variantes comme les Clubsport (265 ch), Clubsport S (310 ch) et TCR (290 ch). Malheureusement pour la diversité, c’est le 2.0 TSI qui motorise toutes ces variantes. Eh oui, aujourd’hui, ce sont les normes de dépollution toujours plus sévères qui guident le marché, même celui des GTI.