Avec 318 140 exemplaires vendus au cours de l’exercice 2019, la Renault Clio n’est rien de moins que la deuxième voiture la plus vendue sur le sol européen. Cernée par des allemandes, la petite française tente de rivaliser avec la Volkswagen Golf (445 754 voitures immatriculées en 2019), sans se laisser déborder par le Tiguan (265 580) et la Polo (256 172), respectivement troisième et quatrième des véhicules les plus vendus en Europe en 2019.
En Suisse, si les trois productions de Wolfsburg se disputent fréquemment la tête du classement des véhicules les plus vendus – elles sont toutes les trois dans le top 10 – il en va tout autrement pour la petite française, dont les ventes sur 2019 n’ont pas dépassé les 2054 immatriculations, un chiffre qui rélègue la citadine à la… 46e place du listing établi par auto-suisse. Globalement friand de voitures haut de gamme, le marché helvétique semble effectivement bouder la citadine assemblée par le voisin français. Mais cela pourrait changer; il ne fait aucun doute que la montée en gamme opérée par la polyvalente laissera plus d’un Helvète bouche-bée.
C’est au Néerlandais Laurens Van den Acker, célèbre designer de la firme au losange, que l’on devait la précédente Clio (quatrième génération). Nommé directeur du style de Renault en 2009, l’homme a, depuis lors, remodelé l’ensemble de la gamme. Non sans effet, comme en atteste ladite Clio dont le succès commercial n’a cesser de croître entre 2012 et 2018! Aussi, pour ne pas risquer d’interrompre cette précieuse ascension, Renault a logiquement préféré conserver l’allure générale du modèle, à l’heure de dessiner la cinquième génération de Clio.
Une plateforme profondément revue
En revanche, sous la carrosserie, c’est une tout autre affaire. Assemblée sur la toute nouvelle plateforme CMF-B de l’Alliance, un châssis dont le développement a débuté en 2014 au Technocentre français de Guyancourt, la Clio profite d’une refonte quasi totale de sa technique. Ainsi, si les suspensions restent identiques dans leur principe (McPherson à l’avant et essieu de torsion à l’arrière), le châssis, lui, est constitué de 85% de pièces neuves (par rapport à celui de la Clio IV). Parmi elles, les longerons, le tablier et, bien sûr, la carrosserie. Là où les deux premiers éléments de structure font appel à davantage d’aciers HLE (à haute limite élastique), le carénage, pour sa part, délaisse les ailes en plastique au profit d’éléments en acier. Quant au capot, il est désormais fait d’aluminium.
La nouvelle plateforme permet d’accueillir de nouveaux systèmes d’aides à la conduite comme l’assistant de «Trafic et Autoroute» qui regroupe le régulateur de vitesse adaptatif et l’assistant au maintien dans la voie. De série, la Clio se dote également du freinage automatique d’urgence avec détection des piétons.
5 niveaux de puissance
En sa qualité d’excellent motoriste, Renault se devait de doter les moteurs de sa Clio des dernières technologies, et ce afin que tous répondent aux dernières normes environnementales en vigueur. Appelée à terme (lors de sa sortie en mai) à couronner la gamme, la motorisation hybride E-Tech côtoie un bloc diesel (1.5 Blue dCi de 85 ch) et trois unités essence, un 3-cylindres atmosphérique 1.0 SCe de 75 ch, un autre 3-cylindres, turbo lui, 1.0 TCe de 100 ch ainsi qu’un 4-cylindres 1.3 TCe turbo de 130 ch et 240 Nm. Equipant la version essayée dans ces lignes, couplé de série à une boîte EDC7 à 2 embrayages et 7 rapports, ce dernier moteur profite non seulement du savoir-faire de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, mais aussi de celui du groupe Daimler, codéveloppeur de cette unité qui est également installée sous le capot des productions allemandes. Ainsi le moulin profite-t-il d’un turbocompresseur avec soupape de décharge à commande électrique, d’un collecteur d’échappement partiellement intégré à la culasse, d’un double calage variable hydraulique de la distribution à l’admission ou encore d’un revêtement spécifique en acier des cylindres.
Des évolutions notables
Installés confortablement dans des sièges soignés, les conducteur et passager avant font face à une planche de bord au design léché et à la finition remarquable. La plupart des plastiques sont moussés, les commandes sont d’excellente facture – Renault a notamment revu le commodo de l’audio situé derrière le volant dont la qualité était jusqu’alors perçue comme épouvantable – tandis que l’agencement du poste de conduite est ergonomique. Bref, par rapport au modèle de précédente génération, les évolutions en matière de finition sont épatantes.
Si elle affiche une longueur extérieure réduite de 12 mm et un empattement plus petit qu’auparavant, la nouvelle Clio profite pourtant d’aspects pratiques optimisés; certes, sa banquette arrière n’est pas coulissante comme sur le Captur (lire RA n° 05/2020) mais le nouveau dessin des sièges avant à dossier creusé permet un meilleur espace au niveau des genoux (de 15 à 37 cm, soit + 1,5 cm par rapport à la devancière). Le coffre profite, lui aussi, d’un meilleur agencement, puisque son volume augmente de plus de 30%: 391 litres contre 300 auparavant! Malheureusement, celui-ci ne se charge et ne se décharge pas facilement. En cause, un seuil perché relativement haut (78 cm) couplé à une planche de coffre amovible inexistante sur certaines versions; heureusement, ce n’était pas le cas du modèle essayé dans ces lignes. Autre défaut à constater: dans sa recherche du beau, Renault a dissimulé le bouton d’ouverture du coffre au niveau de la plaque arrière, dans une zone fortement exposée aux projections.
Sur la route, la Clio R.S. Line a révélé un beau compromis entre confort de conduite et dynamisme. En effet, si la Clio est l’une des meilleures amies des familles, elle n’en reste pas moins une excellente routière. Capable de dispenser à son conducteur beaucoup de plaisir de conduite, la petite citadine ne rate jamais une occasion de prendre une courbe sur les chapeaux de roues, et ce sans aucun roulis ni tangage. Cravachée, l’auto a révélé les indiscutables qualités de son excellent et léger (poids: 1230 kg) châssis. Celui-ci est sublimé – oui, oui, osons le terme! – par la belle vivacité et surtout la très belle allonge du 1.3 TCe de 130 ch. Un moteur par ailleurs caractérisé par une consommation située dans la moyenne: 5,8 l/100 km au terme du parcours standard RA. Un point noir à constater tout de même: la Clio est desservie par les performances plutôt moyennes de la boîte robotisée EDC7. Trop brusque lors des démarrages, elle encaisse mal les accélérations franches. Une petite ombre à ce tableau de maître.
Vous trouverez la fiche technique et les mesures effectuées par la Revue Automobile dans la version imprimée de la RA.