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Nul besoin de tourner autour du pot. La Škoda Superb est une très belle proposition. Elle offre un espace incroyable, un moteur puissant et la traction intégrale à un prix avantageux. Serait-elle une incarnation du graal automobile? Non. Par exemple, il est difficile de la distinguer techniquement des autres produits du groupe Volkswagen. La plateforme, le groupe motopropulseur, les assistants de conduite et l’infodivertissement sont repris de la banque de données du groupe. Ce n’est que visuellement que l’on notera quelques différences: la Superb correspond, à l’intérieur comme à l’extérieur, aux codes esthétiques actuels de Škoda. Le lifting actuel fait dans la retouche discrète de lignes. 

Sous cette robe grise, le grand break cache une cavalerie imposante: la Superb Sportline peut compter sur 272 ch!

Une question de taille
À l’instar de ses devancières, la plus grande force de la tchèque réside dans ses dimensions abondantes. Comme la Scala et l’Octavia, la Superb écrase ses rivales de classe au niveau de la taille; la grande tchèque atteint pratiquement les cotes d’une Classe E. Le coffre, gargantuesque, appartient certainement à la catégorie supérieure: avec 1950 l, la Superb offre plus qu’une Passat, qu’une Classe E (1820 l) ou que la concurrence française, la Peugeot 508 (1780 l). Bien sûr, cette valeur correspond au volume de chargement avec les sièges rabattus, une opération qui peut se faire d’un seul geste depuis le coffre. Le break dispose en outre  d’autres caractéristiques intelligentes, comme un double fond de chargement.

Pour les passagers aussi, la place est plus que suffisante: le compartiment arrière dispense un espace généreux pour les jambes et quatre adultes pourront voyager confortablement dans la Superb. On appréciera aussi de se faire conduire, notamment à la place arrière droite. Là, l’espace y est tel qu’on peut facilement prendre ses aises pour travailler sur son ordinateur portable. Seul bémol, le faible profilage de la banquette arrière pénalisera le maintien du corps dans les virages. Heureusement, c’est bien mieux à l’avant. Cette Sportline comprend dans ses équipements de série des sièges gratifiant les passagers d’un bon soutien latéral et d’une position d’assise plutôt basse. Les inserts en carbone s’intègrent à merveille dans cet univers autrement dominé par le cuir noir et la plastiques vernis de noir. Attendez, des inserts en carbone et des sièges de sport? Serait-on face à une version RS de la Superb? Non, mais les 272 ch crachés par le 2.0 TSI font de notre voiture d’essai le modèle le plus puissant de la gamme tchèque actuelle.

Motorisation du groupe
Plus précisément, l’EA888 – nom de code du moteur – est un propulseur du groupe, autrefois en exercice dans la Golf GTI; aujourd’hui, ce quatre-cylindres officie avant tout dans la gamme Audi. On le retrouve aussi dans la VW Passat R-Line, fausse jumelle de la Superb. A partir de là, plus besoin d’en dire davantage: la voiture est rapide, le moteur gagne en hargne à haut régime… mais le tout est aseptisé. Ce sont hélas des caractéristiques que l’on retrouve dans d’autres produits du groupe VW. Tout fonctionne très bien, mais où est le caractère? Ce n’est pas le mode sport ou le lauch control qui y changeront quelque chose. Même si la tchèque a réalisé 6 s sur l’exercice du 0 à 100 km/h! Car, dès les premiers virages, le grand problème de la Superb apparaît: le châssis est trop mou et trop souple. Chaque mouvement de la direction, par ailleurs inconsistante, provoque du tangage et du roulis très marqués. Le châssis adaptatif atténue quelque peu ces défauts, mais un décalage demeure entre le comportement routier mollasson et les performances du moteur. C’est d’autant plus surprenant que sa cousine, la Passat R-Line (test dans la RA 10/2020), nous avait convaincus avec la définition de ses trains roulants. 

Néanmoins, que ces remarques négatives ne vous trompent pas: la Superb demeure une très bonne voiture, surtout avec cette motorisation puissante. Le seul véritable problème demeure ce hiatus entre l’aspect sportif, les performances du moteur et le comportement routier. Tant qu’on ne la bouscule pas dans les virages, la tchèque ravira le conducteur par sa rapidité étonnante. Autre atout, la Sportline est la seule Superb à combiner un moteur essence avec une transmission intégrale. Cependant, le poids supplémentaire et les masses en rotation grèvent considérablement la consommation de carburant. Nous avons réalisé 7,4 l/100 km sur notre parcours standardisé, et plus de 9 l/100 km en moyenne sur toute la durée du test.

Moderne et généreux, le tableau de bord numérique offre de nombreuses possibilités de personnalisation. L’espace à bord est quasi infini. 

«Assistants» de conduite
On l’aura compris, la Superb Sportline est plutôt une adepte des longs trajets. La panoplie d’aides à la conduite s’y prête bien. Il y a tout, du parcage automatisé à l’assistant de maintien de voie actif au régulateur de vitesse adaptatif. 

Malheureusement, ce dernier – comme sur les autres modèles du groupe VW – a un «coté obscur». Quand on lui demande de garder les distances avec les véhicules qui précèdent, le régulateur de vitesse adaptatif fonctionne sans heurts; il évitera même de dépasser par la droite sur autoroute, si la piste de gauche ralentit. Grâce aux données récoltées par GPS, le véhicule décélère seul à l’approche des passages à niveau ou des virages serrés. Le problème, hélas, est que ce dispositif se trompe très souvent, ce qui peut créer des situations dangereuses. Par exemple lorsque, roulant à 130 km/h sur autoroute, le système croit que vous empruntez la bretelle de sortie limitée à 60 km/h. La voiture ralentit sans crier gare, avec ce que ça peut engendrer comme risque. Peut-être qu’une mise à jour du logiciel pourra corriger ce défaut mais, entre-temps, il est plus sûr de désactiver le système. Dommage, car le régulateur de vitesse assisté par GPS devrait, en théorie, autoriser des voyages en toute décontraction. 

Affichée à 64 000 Fr. (avec options et remises), la Škoda Superb Sportline se situe loin des prix cassés pratiqués par la marque. Néanmoins, le tarif reste équilibré par rapport à la prestation. 

Celui qui recherche une voiture spacieuse, puissante, confortable, disposant d’une véritable traction intégrale (et pas un moteur électrique placé sur l’essieu arrière) ne glanera que des alternatives moins intéressantes. Chez Mercedes, BMW et Volvo, un produit comparable coûte au bas mot 20 000 Fr. de plus; même la Passat R-Line requiert un effort de 10 000 Fr. supplémentaires. Si le logo au bout du capot vous importe peu, vous trouverez en la Škoda Superb une offre complète et convaincante. 

VERDICT
La Škoda Superb Sportline possède deux atouts majeurs: son espace infini et son confort de conduite supérieur. Cependant, ne vous laissez pas tromper par la dénomination «Sportline», ce break n’a rien de très sportif. Les magnifiques sièges semi-baquet, les inserts en carbone et le volant à méplat lui donnent certes une apparence belliqueuse. Son moteur de 272 ch aussi, puissant mais sans caractère, participent à cette illusion. En réalité, la Škoda déçoit par le tarage trop souple de ses suspensions, occasionnant trop de mouvements de caisse. Un break BMW ravira davantage les adeptes de la conduite sportive, mais il leur faudra débourser bien plus que les 60 000 francs demandés par la tchèque. La Škoda Superb est une très belle proposition pour les conducteurs aux pulsions sportives occasionnelles.

Vous trouverez la fiche technique et les mesures effectuées par la Revue Automobile dans l’édition imprimée du journal. 

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