On ne présente plus Benoît Morand, l’homme aux milles projets, jamais abattu. Le premier prototype hybride aligné aux 24 Heures du Mans, en 2011 – la Hope Polevision – était née de son intarissable esprit d’entreprise. Le projet avait du être abandonné, torpillé par ceux-là même qui l’avaient favorisé, et utilisé à leurs fins. Presque dix ans plus tard, Morand refait surface, et lance un défi d’une dimension encore supérieure : créer la première hypercar entièrement Suisse.
Hypercars de 1000 et 2000 ch
Un projet initié voici deux, dans le foulée du règlement hypercar régissant l’avenir des courses d’endurance. Mais cette fois, la compétition n’est pas le motif premier: «on ne ferme pas la porte», prévient Morand, «mais dans un premier temps ce sera une voiture de route». Et quelle voiture: proposée en version hybride plug-in de 1000 ch et en version tout électrique capable du… double (oui, 2000 ch!), la future Morand 1 fera appel à des technologies doublement révolutionnaires, car suisses et inédites. Cela va de la fibre de lin – plus écoresponsable que le carbone – aux batteries graphène, avec une capacité record de régénération. «Des technologies utilisées en F1, en endurance et en F.E», précise Eric Boullier, un des deux associés de Morand. Ex-patron de Lotus et de McLaren en F1, l’ingénieur Français sait de quoi il parle.
2,3 millions
C’est d’ailleurs un dénominateur commun des trois associés, mus par une même passion. Le triumvirat est complété par Michel Volet, entrepreneur au sens large. «Le label Swiss Made – qualité, rigueur – est respecté dans le monde entier», souligne-t-il. Les futures Morand Cars seront assemblées entièrement à la main à Vuadens, près de Bulle. De sept personnes aujourd’hui, l’équipe passera à 20-30 pour la construction du premier prototype roulant, prévu en 2022, avant d’arriver à 70-80 au stade de la production. Qui sera limitée en quantité. Le business-plan est de cinq ans, pour un joli jouet à 2,3 millions. Le prix de l’excellence, de l’exclusivité et du luxe.