Vettel, Ricciardo, Sainz, adieux et au revoir

Rarement une fin de saison aura célébré autant de changements. Derrière les émotions se profilent de nouveaux défis, pas tous évidents.

Marqué par des adieux : La dernière course de la saison de Formule 1 2020 à Abu Dhabi.

Sebastian Vettel avait coutume de fêter ses victoires en chantant – en italien – dans sa radio à l’intention de ses mécaniciens. Dimanche à Abou Dhabi, il a mis un nouveau disque, le célèbre «Azzuro» d’Adriano Celentano, «parce que je crois que c’était la meilleure façon de leur rendre hommage», expliqua-t-il. A l’image de l’ex-quadruple champion du monde allemand, pas moins de sept pilotes, soit un bon tiers du plateau, ont vécu ce week-end la fin d’une aventure qui aura marqué leur carrière.

Pour un Vettel poussé dehors de chez Ferrari sans ménagement, il y en avait six autres arrivés au bout de leur trajectoire. Par ricochet, Vettel – recruté par Aston Martin, future identité de Racing Point – a précipité le départ de Sergio Pérez, parce qu’on ne voyait évidement pas Lawrence Stroll, le propriétaire de l’équipe, renvoyer son propre fils, Lance, pour faire place à l’Allemand ex-Ferrari. Et, sauf si l’empire Red Bull décidait de se séparer d’Alex Albon (tout de même bon 7e du championnat, à égalité de points avec Carlos Sainz), la carrière du Mexicain en F1 s’arrêtera là.

«Se battre à nouveau pour les podiums»

Mais en F1 aussi, le malheur des uns peut (parfois) faire le bonheur des autres. Ferrari a jeté son dévolu sur Carlos Sainz pour venir épauler celui en qui elle voit son nouveau N° 1, à l’image de ce que fut Michael Schumacher, à savoir Charles Leclerc. Et Sainz a libéré chez McLaren une place que Daniel Ricciardo visait depuis longtemps, en fait déjà bien avant qu’il signe chez Renault un des contrats les mieux payés de la F1. 

Vettel, Sainz, Ricciardo, ces trois au moins sont recasés pour continuer leur aventure en F1. Et si le doute subsiste pour Pérez, ce n’est pas le cas pour trois autres victimes de la conjoncture: Romain Grosjean, Kevin Magnussen et Daniil Kvyat.

Sacrifiés chez Haas sur l’autel des revenus en baisse pour faire place à des pilotes bien soutenus (Mick Schumacher par Ferrari, Nikita Mazepin par l’investissement de son milliardaire de père), Grosjean et Magnussen sont arrivés en bout de course pour ce qui concerne la F1. Le Genevois, de son propre aveu, ne sait pas encore de quoi sera fait son avenir, et le Danois s’en ira courir aux USA, «dans un championnat (ndlr: l’IMSA) et une équipe (Ganassi) où je pourrai enfin me battre à nouveau pour les podiums ».

«La passion partagée»

Le Russe étant l’un des rares pilotes à avoir connu trois chances en Formule 1, il n’y en aura vraisemblablement pas de quatrième. Même si la filière Red Bull, à force de sélection drastique, s’est un peu épuisée elle-même, d’autres jeunes espoirs continuent de pousser au portillon. A l’image du Japonais Yuki Tsunoda, brillant troisième de la Formule 2, attendu chez Alpha Tauri, et de l’Estonien Juri Vips, qui parfait son apprentissage dans le simulateur de Milton Keynes, siège de Red Bull Racing, en attendant de le peaufiner l’an prochain dans la réalité, en Formule 2. Le week-end dernier, à Abou Dhabi, ces diverses fins d’exercice ont donné lieu à quelques adieux touchants. Car au-delà des résultats – les bons comme les mauvais –, c’est, à chaque fois, une aventure humaine qui prend fin. Sommet de l’iceberg, le pilote n’est pas grand-chose sans toute la pyramide qui travaille derrière lui durant toute la saison. 

Et cela crée des liens qui dépassent la simple relation d’employeur- employé. «Ce que je garderai pour toujours, ce sont les souvenirs et la passion partagés avec l’équipe», résumait Vettel.

«Bon pour tout le monde»

C’est une alchimie qu’il s’agira désormais de recréer ailleurs, chez Aston Martin pour Sebastian Vettel, chez Ferrari pour Carlos Sainz et chez McLaren pour Daniel Ricciardo. Un défi dont il serait faux de sous-estimer l’ampleur. Pour l’Allemand, à 33 ans, il en va carrément de la poursuite de sa carrière, arrivée à un tournant crucial, alors que pour l’Espagnol (26 ans) et l’Australien (31 ans), qui ont de belles années devant eux, il s’agira d’abord d’atteindre une nouvelle dimension.

Appelée à poursuivre encore plus étroitement sur sa lancée d’équipe «B» de Mercedes, Aston Martin peut offrir à Sebastian Vettel une plateforme idéale pour rebondir. Le pilote en a vraiment besoin, ne serait-ce que pour se rassurer lui-même:  «Pourquoi y avait-il une telle différence entre les deux voitures cette saison? C’est un mystère, s’interrogeait-il encore à Abou Dhabi, je ne crois pas qu’il y avait un aussi gros écart ailleurs sur le plateau.» C’est évidemment une pensée qui ne manquera pas d’effleurer Carlos Sainz, la nouvelle recrue de la Scuderia. «Mais, quoi qu’il en soit, on ne refuse pas l’opportunité de courir pour Ferrari», a réaffirmé l’Espagnol. 

La meilleure affaire, à priori, c’est Ricciardo qui la fait en rejoignant McLaren, en progrès constant. Cela arrive pile au moment où cette écurie devrait franchir un échelon supplémentaire en passant des propulseurs Renault à Mercedes. 

«Je suis là pour courir aux avant-postes, a rappelé l’Australien, et je saisirai chaque chance que j’aurai pour y parvenir, si possible très vite. Et si c’est Renault qui poussera McLaren à se surpasser l’an prochain, ce sera bon pour tout le monde.»
Vivement 2021!

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