Délurée mais confortable

L’esthétique de la Citroën C4 est déroutante, mais son grand confort séduira le conducteur et ses passagers.

Le concept de crossover coupé-SUV a également fait son entrée chez Citroën.

Si l’on exclut la Type C4, datant de la fin des années 1920, le modèle C4 a fait sa première apparition en 2004, en remplacement de la Xsara qui était en fin de carrière. Proposé en version 5 portes, elle était également déclinée dans une version à trois portes, commercialisée sous le vocable «Coupé». Parallèlement, Citroën a également utilisé la désignation C4 sur le monospace «C4 Picasso» et le «C4 Grand Picasso», qui furent rebaptisés plus tard «C4 Picasso» et, ensuite  «Grand C4 Spacetourer». Plus tard, en 2014, Citroën lance la C4 «Cactus», un croisement entre un SUV et une berline compacte. Bref, cette appellation a été appliquée à tant de modèles différents que l’on ne sait plus à quoi s’en tenir. Visiblement, c’est aussi le cas de Citroën qui a aujourd’hui décidé d’utiliser ce «nom» pour désigner un crossover compact à la ligne de toit plongeante. Contrairement aux autres compactes du Groupe PSA, la nouvelle C4 est assemblée sur la plateforme CMP (Common Modular Platform), que le groupe réservait jusqu’alors aux plus petites voitures (segments des citadines et micro-citadines). D’ailleurs, le châssis est utilisé par la petite sœur, la C3, et le petit frère, le C3 Aircross.

La Citroën C4 a récemment fait parler d’elle en devenant l’une des sept finalistes du concours «Car of the Year 2021». Bien qu’elle n’ait pas décroché mieux que la septième et dernière place de ce classement, le simple fait qu’elle ait réussi à accéder à ce cercle restreint justifie à lui seul de se pencher attentivement sur la voiture. 

Un design qui interpelle

L’un des grands atouts fréquemment avancés par les journalistes qui l’ont plébiscitée est la grande diversité de motorisations offerte par la C4. En outre, la compacte se démarque également par son grand niveau de confort. En fait, les plus grandes critiques ont été émises à l’encontre de sa banalité. Une tare considérable pour une marque qui cherche à se démarquer en faisant des voitures différentes. Et puis, il y a ce design… qui demande une certaine accoutumance. Oui, la proue avec les optiques divisées en deux blocs et les feux d’éclairage de jour effilés et rejetés aux deux angles supérieurs ne sera pas forcément du goût de tous. Mais, c’est la marque de fabrique du design Citroën et cela confère à la C4 une face avant des plus caractéristiques. Depuis les fameux «Airbumps» étrennés par la C4 Cactus, les clients Citroën sont habitués à voir du plastique sur le bas des portières. Dans ce segment, il est plutôt inhabituel de voir un véhicule rehaussé doté d’une malle arrière (aussi petite soit-elle). Mais cette esthétique ne devrait pas manquer de faire mouche, le succès des SUV coupés étant déjà établi. En fait, les seuls aspects du design qui pourraient faire l’objet de critiques sont l’ébauche de becquet ainsi que le dessin torturé des feux arrière.

Habitabilité généreuse 

En revanche, à l’intérieur, l’habitacle se veut bien plus consensuel. Visuellement très proche de celui de la C4 Cactus, il convainc par son ergonomie. Bonne nouvelle: les boutons physiques sont toujours au rendez-vous. C’est devenu suffisamment rare pour être mentionné. Trônant tout en haut du tableau de bord, l’élégant écran de 10 pouces du système d’infodivertissement est disposé idéalement, autrement dit dans le champ de vision du conducteur. Cela est très utile pour la navigation. En revanche, le combiné d’instrumentation est plutôt pauvre en informations, puisqu’il n’affiche que les données essentielles à la conduite. Pour l’affichage tête haute, Citroën a opté pour la variante bon marché du système avec plaque en plexiglas dans le champ de vision. Parallèlement à tout cela, les ingénieurs Citroën ont eu une autre idée: ajouter un support pour tablette face au passager. Voilà qui permettra à ce dernier de se distraire si l’humeur n’est pas au bavardage. Pour le reste, le minuscule sélecteur de rappports (affleurant avec les petites touches contiguës) ne pourra vraiment pas être qualifié d’ergonomique; quiconque n’a pas les mains d’un pianiste aura du mal à manipuler le «levier» de vitesses.

Mais cessons de critiquer: la Citroën C4 ne manque pas d’atouts. Au premier chef, son habitabilité est réellement surprenante. Une surprise, eu égard à sa ligne de toit plongeante. Avec une capacité d’emport allant de 380 à 1280 litres une fois le dossier rabattu, elle se situe dans la moyenne du peloton, mais propose, en revanche, une banquette arrière très confortable. La garde au toit de 91 cm permet même à de grands gabarits de voyager sans attraper mal à la nuque.

Le confort, une vertu cardinale

Sans conteste, le confort est l’un des points forts de la C4. Partiellement recouverts de cuir sur notre voiture d’essai, les sièges sont très agréables même sur de longues distances. En option, les occupants des sièges avant peuvent en prime bénéficier d’une fonction de massage. Si des sièges accueillants sont le secret d’un grand confort, ce sont tout de même les trains roulants qui ont le plus d’importance. Comme c’est également le cas sur les autres véhicules assemblés sur la plateforme CMP, la C4 n’utilise que ses roues avant pour faire transiter sa puissance au sol. Le train avant consiste en un essieu McPherson alors que l’on trouve à l’arrière un essieu à barre de torsion. Ce qui fait la différence avec la C4, c’est la suspension à butée hydraulique progressive qui, hormis la version d’accès, équipe de série toutes les finitions. Déjà installées sur son aïeule, la C4 Cactus, les suspensions à butée hydraulique progressive favorisent notablement le confort de roulage sans faire exploser le budget. A contrario, les amateurs d’un rythme de conduite plus soutenu, en revanche, se sentiront moins à leur aise dans la C4. Dans les virages, le châssis est trop mou pour cela. Quant aux sièges, ils offrent un maintien latéral insuffisant.

Un vaste choix de moteurs 

La C4 offre un vaste choix de motorisations. Evidemment, c’est en vain que l’on recherchera des versions sportives – tel n’est d’ailleurs pas l’esprit de ce SUV compact qui cherche avant tout à privilégier la retenue. Avec ses trois moteurs à essence (3-cylindres 1.2 PureTech de 102, 131 et 155 ch), deux diesels (4-cylindres 1.5 BlueHDi 110 et 131 ch) et une propulsion 100% électrique de 136 ch, la C4 n’affolera pas le chrono, mais satisfera son groupe cible. Les versions les moins puissantes sont équipées d’une boîte manuelle à six vitesses, les autres recevant une boîte automatique à convertisseur de couple Aisin à huit rapports – mais il n’y a pas de transmission intégrale. Notre voiture d’essai avait sous le capot le moteur à essence de 131 chevaux en combinaison avec la boîte automatique Aisin EAT8 éprouvée. Le temps de 10,8 secondes que nous avons mesuré pour passer de 0 à 100 km/h n’est pas surprenant, car comme nous vous le disions, la Citroën C4 n’a rien d’une sportive. 

Mais c’est dans un autre domaine que le petit trois-cylindres a abattu son principal atout: celui de la consommation. Sur ce plan-là, il a réellement brillé, ce qui a été confirmé lors de notre parcours standardisé de 120 kilomètres mêlant circulation urbaine, routes secondaires et autoroute. La rédaction de la REVUE AUTOMOBILE a ainsi relevé une valeur de 6,1 l/100 km. La C4 s’avère donc relativement peu gourmande. Cette sobriété se retrouve également à l’heure de passer à la caisse, la C4 se négociant au tarif de base de 23 800 francs – ou une mensualité de leasing de 240 francs sur quatre ans. Aussi, la Citroën C4 est une alternative intéressante pour les amateurs de voiture neuve qui ne veulent pas se ruiner. Equipée de diverses options, notre voiture d’essai était affichée au prix de 38 900 francs.

Avec un tarif d’accès de 35 900 francs, la version électrique de la C4, l’ë-C4 (selon le vocable officiel utilisé par la firme française) est l’une des électriques les moins onéreuses de son segment. A équipement comparable, le surcoût pour la version électrique ressort à environ 10 000 francs. Cela dit, malgré son prix d’achat somme toute raisonnable, il est permis de douter que l’ë-C4 soit, dans la plupart des cas, plus rentable que son homologue thermique.

RÉSULTATS

Note de la rédaction 73.5/100

moteur-boîte

Le moteur de la C4 convainc par sa douceur de fonctionnement et sa faible consommation. La boîte automatique à huit vitesses passe les vitesses en douceur. Mais le tout n’est pas vraiment dynamique.

trains roulants

Le confort est une priorité absolue dans la Citroën C4, grâce aux amortisseurs avec butée hydraulique, elle est extrêmement agréable à conduire.

Habitacle

Le design est élégant et les sièges confortables (en option avec fonction massage). Toutefois, les matériaux sont en partie bon marché. 

Sécurité

La visibilité panoramique est limitée par la partie arrière haute, et les phares à LED ne sont disponibles que sur les niveaux de finition supérieurs. 

Budget

Avec son prix de base peu élevé – tant pour la voiture thermique que pour la voiture électrique – et ses moteurs économiques, la C4 ne fait pas peur au portefeuille.

Verdict 

La Citroën C4 est une arme à double tranchant. D’une part, elle convainc par un niveau de confort exceptionnellement élevé et des moteurs économiques à un prix attractif. En revanche, les matériaux utilisés sont quelque peu décevants, et les moteurs moins dynamiques. Ce sera au client de décider ce qui est le plus important pour lui.

Vous trouverez la fiche technique de ce modèle et les mesures effectuées par la RA dans la version imprimée du journal.

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