Sous l’égide de Roger Penske

Le 30 mai prochain, la Thounoise Simona de Silvestro fera son grand retour aux 500 Miles d’Indianapolis. Elle nourrit de grandes ambitions pour cette course.

Point de répit pour la pilote thounoise Simona de Silvestro. Alors que la Suissesse disputait encore une course le week-end dernier – en l’occurrence la manche inaugurale du Championnat ADAC GT Masters –, elle s’est envolée cette semaine pour les Etats-Unis, où elle disputera les 500 miles d’Indianapolis. Une transition qui prouve les talents de pilote de la jeune femme de 32 ans, capable de passer du baquet d’une GT de 550 ch (Porsche 911 GT3  R) à une  monoplace de près de 700 ch (Dallara-Chevrolet)! Pour opérer une telle transition, la jeune Suissesse a pu se faire la main durant les trois journées d’essais qui ont précédé les qualifications. Ces qualifications se dérouleront ce samedi 22 et dimanche 23 mai, soit une semaine avant la course, qui a traditionnellement lieu le dernier dimanche de mai. 

Ce sera la 6e fois que Simona de Silvestro dispute l’Indy 500, elle qui avait déjà pris le départ de l’épreuve à plusieurs reprises au début des années 2010. Pour la Suissesse, l’Indy 500 reste le Graal de la course automobile, à ranger aux côtés des 24 Heures du Mans ou du Grand Prix de Monaco. C’est d’ailleurs pour cette raison que «Porsche m’a tout de suite autorisé à disputer cette course», se souvient la pilote officielle.

L’Indy 500 2021 de Simona de Silvestro est plus qu’un simple comeback, c’est un véritable événement. Et pour cause, la Thounoise fait partie de la «mission» de Beth Paretta, qui a engagé un équipage exclusivement féminin pour concourir sur l’ovale.  Et le team a toutes les chances de faire parler de lui: «J’ai déjà fait des essais là-bas au cours de la première moitié du mois d’avril. Tout tourne rond dans l’écurie.»

Un soutien précieux 

Mais après tant d’années, que ressent-on au moment de se reglisser dans une monoplace du championnat Indycar? «La voiture donne des sensations indescriptibles. Et le soutien de Roger Penske est très fructueux.» A l’issue des trois jours d’essais, Simona de Silvestro était 21e sur 31, avec une vitesse moyenne de 223,519 mph (359,7190 km/h) et 0,5968 seconde de retard sur le deux fois champion, Josef Newgarden (226,819 mph). «Ces voitures me vont comme un gant, même si j’ai d’abord dû m’y réhabituer.» A partir de 2016, Simona de Silvestro avait essentiellement roulé en Australie, où elle avait concouru en V8-Supercars, autrement dit des voitures de tourisme. Depuis l’an dernier justement, c’est en GT3 qu’elle roule, une catégorie qu’elle dispute sous l’égide de Porsche, puisqu’elle est la première femme à avoir signé un contrat d’usine avec l’entreprise de Zuffenhausen. «Piloter des voitures si différentes nécessite des qualités d’adaptation. Ce qui n’est pas toujours facile. Mais, dans le cas des 500 Miles d’Indianapolis, je n’ai pas hésité longtemps avant de relever le défi, dit-elle. Je suis vraiment contente d’être de retour en Indycar. C’est cette série qui a vraiment lancé ma carrière.» Depuis son spectaculaire accident en 2010 (la voiture s’était enflammée), lors de la manche d’Indycar sur le Texas Motorsport Speedway, la Thounoise est devenue bien plus qu’une «dame de fer» pour les Yankees.

Pour se préparer à sa sixième participation à l’Indy 500, Simona de Silvestro a déjà réalisé de nombreux essais au volant de la Dallara-Chevrolet du team féminin Paretta Autosport.

Comme un poisson dans l’eau 

Toutefois, de Silvestro a dû refaire ses marques, notamment à cause de l’«aeroscreen». Pare-brise constitué d’un cadre en titane enserrant une plaque de polycarbonate de près de 10 mm d’épaisseur, l’aeroscreen est aux indycar ce que le halo est à la Formule 1. «En cas d’accident, nous sommes mieux protégés qu’en 2015, l’année de ma dernière participation au championnat Indycar», explique de Silvestro, sourire en coin. Elle continue: «J’ai d’abord eu la sensation de me glisser dans un aquarium.» L’«aeroscreen» rend plus difficile l’accès au baquet, «mais ça va», tempère-t-elle. La pilote de talent a tout de même été contrainte de se soumettre à la procédure du «refresher-test»: «Nous avons tout d’abord été invités à couvrir 15 tours à une moyenne oscillant entre 210 à 215 mph, puis encore 15 tours à plus de 215 mph. Ça fait quand même un peu bizarre quand tu vois qui était dans ce groupe: il y avait aussi Juan-Pablo Montoya et Hélio Castroneves, deux vainqueurs à Indy 500!»

Selon la tradition, il est impossible de déterminer une stratégie au préalable. Effectivement, selon la légende, c’est l’anneau qui détermine son vainqueur. Malgré tout, Simona de Silvestro estime avoir une chance avec le team Paretta Autosport. «Une grande chance même», dit-elle. Ainsi, sa place de 14e en 2010 – autrement dit, son meilleur résultat jusqu’ici – pourrait bien être amélioré: «C’est une opportunité extraordinaire! Naturellement, je vais aussi avoir besoin de chance. Mais c’est en travaillant dur que tu donnes un coup de pouce à ta chance. De plus, je n’ai encore jamais pu compter sur une aussi bonne voiture. D’ailleurs, regarde la liste des vainqueurs: depuis 1972, la course a été gagnée 18 fois par un pilote de Penske. Dont Al et Bobby Unser, Emerson Fittipaldi, Rick Mears, Hélio Castroneves… On a toujours cela dans un coin de la tête.» Chez Simona, l’Indy 500 a en réalité toujours occupé bien plus qu’un coin de la tête…

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