Retours gagnants

Ce week-end a marqué le retour – gagnant – des pilotes suisses à la compétition automobile. L’occasion pour certaines personnalités de s’illustrer.

Il serait faux de prétendre que le retour des pilotes suisses à la compétition automobile s’est fait sans heurt; le rallye du Chablais 2021 avait à peine débuté que trois incidents, quasi coup sur coup, venaient jeter un froid dans le parc d’assistance d’Aigle – nous saisissons l’occasion pour souhaiter un prompt rétablissement aux différents équipages et particulièrement à Patrick Bagnoud et Yvelyse Renna. Des accidents qui ont eu pour conséquence d’amputer la journée de vendredi de deux spéciales sur les quatre initialement prévues.

Un parcours raccourci (de 60 à 30 km) donc, mais qui suffit déjà à départager les pilotes, puisque ces quelques tours de roues ont permis à Sébastien Carron et son copilote Lucien Revaz de s’illustrer en prenant une confortable avance, à la fin de la première journée. «J’ai attaqué sur tous les premiers passages du vendredi», nous confiait le Vétrozain, très content. Avant de continuer: «Comme je le disais la semaine passée dans vos colonnes (ndlr : lire RA n° 21/2021), on est parti avec de nombreuses inconnues, puisque nous n’avions plus touché une voiture de rallye depuis belle lurette. Et pour couronner le tout, je roulais avec une nouvelle voiture (ndlr: en l’occurrence une Škoda Fabia R5). Mais nos craintes se sont dissipées dès la première spéciale, lorsque nous avons constaté que nous étions dans le coup.»

«Le Chablais, c’est un rallye que j’apprécie énormément, peut-être même plus que le Rallye du Valais. Car le tracé comprend différents types de difficultés. Ce sont des conditions que j’adore», a expliqué Sébastien Carron, au volant de sa Škoda Fabia R5.

Coppens aux aguets

Lui aussi dans le coup, le Verbiérain Mike Coppens caracolait 20 secondes derrière au terme de la première journée de course: «Ce sont des spéciales que je n’aime pas. Je ne me suis jamais senti bien là-haut. D’ailleurs, ça m’embête de commencer à chaque fois ce rallye par ce tronçon. Ma foi, c’est comme ça. Le meilleur, lui, arrive à gérer.» Effectivement, devant, Sébastien Carron semblait intouchable, améliorant son avance dans les premières spéciales du samedi avant de laisser son plus proche rival reprendre l’avantage dans les dernières: «Sur les spéciales plus dangereuses, avec l’avance que j’avais, j’ai minimisé les prises de risque en diminuant la pression tout au long de la journée», raconte le Valaisan. De quoi permettre à Mike Coppens d’espérer: «Sur la journée du samedi, qui comprenait 95 km de spéciales, on a repris 17 secondes à Carron», s’enorgueillissait le Verbiérain, qui tire un bilan très positif de ce premier rallye du Championnat: «Ce qui nous réjouit, c’est que nous ne sommes pas très loin de Carron. Si nous avions fait une deuxième place en étant à une seconde au kilomètre du premier, nous aurions été déçu. Mais là, ce n’est pas le cas!»

«Je sais que je peux rouler bien plus vite. C’est de très bon augure pour la suite», a expliqué Mike Coppens.

Coppens peut effectivement être fier de son résultat; bien qu’il ait franchi la ligne d’arrivée avec un retard de 37 secondes sur Carron, le pilote de Verbier a été nettement plus performant que le Champion de Suisse de Rallyes en titre, le Tessinois Ivan Ballinari. Dont le chrono affichait 2’42 de plus au compteur par rapport à celui de Carron: «Clairement, il nous manquait des kilomètres de roulage. Dès les premières spéciales, on a bien remarqué que cela faisait deux ans qu’on n’avait plus roulé. Cela dit, cela ne m’a pas empêché de prendre énormément de plaisir sur les spéciales du vendredi.» Et puis, le Tessinois est tout de même satisfait de ses performances: «Quand tu as face à toi un Carron qui est tout de suite très rapide, c’est très difficile de régater avec lui. Quant à Mike, on sentait qu’il avait bien préparé sa saison. Une opportunité que nous n’avons pas eue. Terminer sur le podium était notre objectif. Nous y sommes parvenus. Et c’est tant mieux!», philosophe-t-il.

«Après une si longue pause, j’ai préféré opter pour la Fabia, qui m’est plus familière», explique le Champion de Suisse en titre, Ivan Ballinari.

Une Alpine pour assurer le show

Un podium qui aurait bien pu se dérober sous les pieds de Ballinari, lui qui était aux prises avec le Champion de Suisse des Rallyes Junior 2019 Jonathan Michellod, contraint à l’abandon samedi matin après un accident entre Collombey et Muraz. «C’était une petite erreur», a constaté Michellod. «Mais cela a anéanti tous nos espoirs. Nous espérons faire mieux la prochaine fois.» De quoi permettre à Olivier Gillet de s’engouffrer dans la brèche en décrochant la quatrième place du classement général sur la plus rapide des quatre Alpine A 110 R-GT. Champion de Suisse en 2005, Olivier Gillet a fait parler de lui en signant le troisième temps sur deux étapes. Une incroyable performance lorsque l’on sait que l’Alpine ne possède que deux roues motrices et que l’homme a découvert l’auto lors du rallye. A noter qu’un autre ancien champion suisse a également fait parler de lui; Cyril Henny, qui signe son grand retour après une interruption de 20 ans (!), a terminé septième au classement général sur une Renault Clio S1600, derrière Joël Rappaz (5e) sur Ford Fiesta R5 et le nouveau venu dans la catégorie, Alain Blaser (6e), sur Hyundai i20 R5. Le top 10 est complété par le Jurassien Jean-Marc Salomon, 8e, et les Français Fabrice Bect, 9e, et Pierre Lafay, 10e.

En catégories Junior et Clio Swiss Trophy, la victoire est revenue à David Erard et sa copilote Sarah Junod. Le pilote jurassien a bénéficié d’une erreur d’Ismaël Vuistinier. Quant à la deuxième place, elle a été attribuée à Sacha Althaus dans un finish palpitant. Troisième, Jérémie Toedtli termine 0’’6 derrière. En Trophée Michelin Suisse (voitures à traction), la victoire a été remportée par la France, Walter Mathieu s’y étant imposé face à Didier Postizzi sur une Renault Clio RS R3T. A noter que la troisième place est revenue à Maurice Brera sur une Peugeot 208. Dans la classe des véhicules historiques, le célèbre VHC, un Français a également gagné: Stéphane Poudrel sur Triumph TR7. Quant au champion en titre, Marc Valliccioni, il a été contraint à l’abandon dans l’ES8 après un défaut mécanique. Pascal Perroud, qui s’était battu courageusement au début et qui, comme Valliccioni, pilotait une BMW M3 E30, a également dû abandonner après un défaut technique. La victoire dans la catégorie VHRS (Véhicule Historique de Régularité Sportive) – une première pour le Rallye du Chablais – a été remportée par Jean-Luc George et Denis Giraudet sur une Ford Escort RS 2000.

Les 18 et 19 juin prochains, rendez-vous au «Rallye des Bornes» pour la deuxième manche du Championnat de Suisse des Rallyes 2021, une épreuve qui posera ses valises non loin de Genève, à La Roche-sur-Foron. Reste à savoir qui sera de la partie (lire encadré ci-contre).

Tous les pilotes interrogés dans ces lignes ont mis un point d’honneur à remercier l’ensemble des bénévoles qui ont rendu possible le Rallye du Chablais. Merci à tous!

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