Un vrai dur à cuire

Hyundai se lance dans la bataille des SUV sportifs avec le Kona N. Au programme, des chevaux et une suspension très rigide!

Aucun autre modèle de la gamme Hyundai ne se décline en autant de variantes que le Kona, le SUV citadin. Dernière venue, la sportive N vient ainsi compléter une palette qui compte des motorisations classiques, y compris en 4×4, une version hybride ainsi qu’une déclinaison électrique. Hyundai étoffe du même coup sa gamme sportive, qui compte déjà la petite i20 N et la bouillante compacte i30 N. Le Kona N emprunte d’ailleurs à cette dernière une partie de sa mécanique. 

280 chevaux sous le capot

Le moteur 2 l turbo «Theta 2», qui équipe déjà les i30 N hatchback et fastback, développe 280 ch sous le capot du Kona N. La puissance est transmise exclusivement à l’essieu avant au travers d’une boîte automatique à double embrayage (de type humide pour réduire les frictions) et huit rapports. En renonçant à la transmission intégrale, Hyundai laisse cette exclusivité aux modèles du groupe VW (à l’instar du T-Roc R), qui doivent transmettre au sol une puissance un peu supérieure.

De toute façon, la comparaison directe n’est guère appropriée si l’on en juge les impressions ressenties dès les premiers tours de roues. En effet, le T-Roc R n’offre pas la radicalité attendue d’une pure sportive, alors que le crossover coréen ne fait aucun mystère de ses intentions belliqueuses. Bien qu’il soit peu probable que les acheteurs se rendent régulièrement sur circuit, les concepteurs du châssis ne l’entendaient pas de cette oreille!

Dur, c’est dur!

Au nombre de trois – deux sur le volant, un sur la console centrale – les commutateurs de mode de conduite permettent de choisir parmi différentes configurations: un mode éco, un mode normal, un mode sport à trois niveaux ainsi que deux programmes pour la neige, un pour la boue et un dernier pour le sable. Un tantinet incongrus sur une traction sportive, ces réglages «tout-chemin» devraient rarement être mis à l’épreuve. A l’inverse des trois autres, dont les variations se ressentent non seulement sur la direction, mais aussi sur le châssis. De fermes en mode Eco, les trains roulants deviennent extrêmement raides en position Sport N. L’absence d’un mode «confort» n’est probablement pas une coïncidence.

Sur les routes de campagne, la voiture tressaute à la moindre bosse, le ton est donné. Et tant pis pour l’efficacité, car les roues perdent facilement le contact avec l’asphalte, et le pilote, sa quiétude, notamment dans les virages rapides et les freinages en courbe. Un effet de rebondissement indésirable apparaît, en outre, à vitesse soutenue. Indépendamment de cette critique, les développeurs de Hyundai N ont manifestement investi beaucoup de temps pour dévergonder le SUV: le Kona N a été élargi de 10 mm par rapport au modèle standard, le châssis a été renforcé dans plusieurs zones et la suspension, on l’aura compris, a fait l’objet d’un raffermissement patent. Question agilité, dès que la route est lisse, le coréen ne s’en laisse pas compter, virevoltant de virage en virage avec précision, aidé par un différentiel à glissement limité contrôlé électroniquement. On se surprend à privilégier le mode normal, les autres étant définitivement trop durs. 

Dédié au sprint, le bouton rouge NGS (N Grin Shift) situé sur le volant permet d’obtenir un supplément de puissance et une réponse plus directe de la transmission pendant 20 secondes. La courbe de couple plate – les 392 Nm sont déjà disponibles à partir de 2100 tr/min – assure ainsi une montée en régime linéaire et puissante. Lorsque la boîte rétrograde, les passages de rapports ponctués par le rugissement des deux sorties d’échappement amplifient la sensation de sportivité.

Bien équipé

En dépit de son traitement sportif, l’habitacle du Kona N ne peut renier sa filiation avec la gamme Hyundai. Le plastique domine, mais l’équipement est pléthorique, avec une gamme d’assistances étendue et des sièges sculptés qui intègrent, de série, un système de chauffage et de ventilation. Le prix de base est fixé à 44 490 francs et la liste d’options se résume à trois fois rien: peintures spéciales, toit panoramique et pack N-Lux (3000 francs). Nicholas Blattner, porte-parole de Hyundai Suisse, table sur une centaine de ventes d’ici la fin de l’année.

Vous trouverez le fiche technique de ce modèle dans la version imprimée et dans le e-paper.

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