Cultiver la différence

Mazda mise sur le moteur à combustion. Le 4-cylindres e-Skyactiv-X revu des modèles 3 et CX-30 promet plus de puissance et un appétit moindre. Vérification sur route!

Chez Mazda, on est anticonformiste. Foncer tête baissée dans l’électrification? Sûrement pas! La marque croit dur comme fer à l’avenir du moteur à combustion, mais cela ne l’empêche pas d’hybrider sa gamme. Le 4-cylindres 2.0 nommé Skyactiv-X apparu en 2019 se voit déjà amélioré. Ce moteur optimisé peut équiper dès à présent les Mazda 3 et CX-30.

Pourquoi faire une mise à jour si peu de temps après la première mouture? Est-ce à cause de retours de clients par exemple? Giuseppe Loffredo, directeur des relations publiques de Mazda Suisse, nous indique que ce n’est pas le cas: «Nous voulons continuellement améliorer nos produits. Les Mazda 3 et CX-30 font partie de la dernière génération et nous ne souhaitions pas attendre le nouveau modèle pour apporter ces plus-values.» 

Technologie unique

Avant d’aborder ce qui a changé, un bref rappel s’impose. La technologie eSkyactiv-X (le «e» a été ajouté pour signaler clairement la présence de l’hybridation légère de 24 V) est une exclusivité de Mazda. Celle-ci est censée combiner le meilleur du moteur essence (allumage par étincelle) et diesel (allumage par compression). Le premier est réputé pour être capable de monter haut dans les tours et avoir de émissions moins «chargées» alors que le second est connu pour être coupleux et consommer peu de carburant. 

Ce moteur dont l’allumage à compression est contrôlé par étincelle («SPCCI») gagne ainsi 6 ch et 16 Nm pour atteindre 186 ch et 240 Nm. Le but a été d’augmenter la puissance tout en réduisant la consommation. Ceci a notamment été rendu possible par un taux de compression (élevé) passé à 15:1, l’optimisation de la gestion de la combustion et des pistons modifiés. Quant au e-Skyactiv-G, l’autre motorisation à choix pour les Mazda 3 et CX-30, il a également bénéficié d’améliorations techniques afin de réduire sa consommation. Lui aussi se dote d’une hybridation légère 24 V et est disponible avec 122 ou 150 ch. Voilà pour ce qui est de la partie théorique. Tout cela est bien et bon, mais qu’en est-il sur la route? 

Par monts et par vaux

Nous prenons place à bord de la berline Mazda 3 en boîte manuelle pour sillonner le vignoble genevois, bien calés dans des sièges d’un grand confort. Comme vanté par la marque, le e-Skyactiv-X fait effectivement preuve de vigueur dans les tours, et ce, jusqu’à 6000 tr/min passés. En-dessous d’environ 3500 tr/min, on peine à deviner que près de 190 ch se cachent sous le capot. Il faut donc constamment jouer du levier (cela dit, son maniement est  agréable dû au débattement assez court et précis) et passer en 2e pour hausser le rythme. 

La prochaine étape nous emmène au sommet du col du Marchairuz après une portion d’autoroute. Nous essayons alors le SUV compact CX-30, également en manuelle. Notre constat s’avère similaire. Les changements de vitesses fréquents et les hauts régimes à répétition ne sont pas sans influence sur la consommation. Elle augmente jusqu’à 8 l/100 km, mais baissera au fur et à mesure que l’on redescendra en direction de Lausanne, pour s’établir à 7 l/100 km. Ces valeurs relevées au tableau de bord ne sont évidemment données qu’à titre indicatif et devront faire l’objet d’un essai plus approfondi. 

Passons au SUV doté de l’automatique. Etonnamment, elle permet de mieux exploiter la puis-sance du moteur. Le kick-down réactif fait (là aussi) souvent repasser la 2e. Aidée d’un mode «sport», elle offre le supplément de dynamisme qui manquait à la manuelle. L’impression de conduite change; elle devient plus souple et agréable. Dans l’ensemble, la voiture est silencieuse, confortable, bref, on se sent bien à bord.

Question de philosophie

Même si ce nouveau e-Skayctiv-X dispose d’une plus grande puissance par rapport à son prédécesseur, la différence est difficilement perceptible. En revanche, ce qui est clair à la suite de ce premier contact, c’est l’avantage apporté par la boîte automatique. Pour remédier à cette sensation de manque de «souffle» à bas régime, Mazda n’envisagerait pas de passer au turbo? «Pour améliorer l’efficience d’un moteur à combustion, il faut augmenter le taux de compression, ce qui se conjugue mal avec la suralimentation», répond Giuseppe Loffredo. Si vous aussi souhaitez passer dans le camp anticonformiste, il y a une bonne nouvelle: le prix de ces deux modèles n’a pas augmenté. 

Kommentieren Sie den Artikel

Bitte geben Sie Ihren Kommentar ein!
Bitte geben Sie hier Ihren Namen ein

Diese Website verwendet Akismet, um Spam zu reduzieren. Erfahre mehr darüber, wie deine Kommentardaten verarbeitet werden.