Classe très spéciale

Pour défendre son trône et se distinguer des autres, Mercedes barde sa Classe S de technologies épatantes.

Lorsque l’on prétend construire la meilleure voiture du monde, il ne faut pas lésiner sur les superlatifs. Dans le passé, la démarche était sans doute un peu plus facile, sans vouloir minimiser l’impact qu’ont pu avoir l’ABS, les airbags ou les avertisseurs de stationnement – autant d’équipements qui ont fait de la Classe S une pionnière et un best-seller mondial. Aujourd’hui, les développeurs doivent de plus en plus se creuser les méninges pour dénicher la bonne idée, l’équipement inédit auquel personne n’avait jamais pensé pour améliorer la conduite. Par exemple, Mercedes s’est associée avec des acteurs de la domotique, en vue de faire interagir le système MBUX embarqué avec le domicile du client. La question de savoir si la voiture doit réellement communiquer avec le lave-linge reste ouverte… Cela dit, cela reste impressionnant.

Dès que l’on s’installe à bord, première surprise: il n’y a plus besoin de sélectionner le rétroviseur droit ou gauche avant de le régler… Un regard orienté suffit, l’intelligence de la voiture faisant le reste. En effet, vous êtes constamment scrutés par quatre caméras. Futile ? Peut-être, mais tout amateur de science-fiction est aux anges!

Pour rester l’une des meilleures routières du monde, voire la meilleure, la Classe S dégaine une nouvelle fois une série d’atouts qu’elle a dans sa manche pour se démarquer de la concurrence. S’il s’agit souvent de gadgets, parfois ce sont aussi des mises au point particulièrement poussées et réussies. Par exemple, la reine de Stuttgart parle désormais toutes les langues de manière quasi-parfaite avec ses passagers, communique avec presque tous les appareils ménagers et fait de même avec les autres usagers de la route prochainement. Quant à ces énigmatiques caméras intérieures, elles ont surtout pour but de vous avertir d’un danger lorsque vous sortez de la voiture. Prévenante, la Classe S vous regarde dans les yeux – question de respect – pour y lire vos moindres désirs et vous protéger.

De l’exclusivité à tous les étages

Son ADN lui dicte d’être exceptionnelle à tous les égards. Inutile de chercher la petite bête, la Classe S a cette énervante faculté de faire tout juste. Et on exagère à peine. Pour la forme, nous avons décelé un peu trop de plastiques à bord, et quelques menues maladresses d’ergonomie, mais rien qui n’entache la déferlante d’atouts technologiques. 

La liste des superlatifs présents sur cette nouvelle génération serait interminable, mais mettons quelques chiffres en lumière démontrant le niveau d’excellence recherché: 19 moteurs permettent de peaufiner les réglages des sièges proposant 10 programmes de massage. A bord, on décompte 5 écrans de divertissement et pas moins de…31 haut-parleurs avec l’option «Surround 4D» de Burmester et ce, sans compter les deux transducteurs de son corporels dans le dossier de chaque siège, pour une expérience musicale «tridimensionnelle»! 17 moteurs «pas à pas» contrôlent la température et la distribution de l’air individuellement pour chaque siège. Quant à l’éclairage d’ambiance, sa fonction n’est pas seulement esthétique, mais sert aussi à fournir des indications au conducteur. La lumière de chacun des deux phares LED est réfractée et dirigée par 1,3 million de micro-miroirs. Cet éclairage fantastique met en évidence les marquages manquants ou éléments ou obstacles. La Classe S est capable d’une conduite autonome de niveau 3, ce qui sous-entend une faculté de pilotage automatique sur autoroute, bien que limitée pour l’instant aux embouteillages et aux vitesses inférieures à 60 km/h. Les systèmes d’assistance les plus récents sont évidemment de la partie. A cela s’ajoute un affichage tête haute au format XL, qui indique le chemin avec des flèches flottantes sur la route, comme dans un jeu vidéo. Se tromper de chemin devient impossible, à moins de le faire exprès! Sur les versions les mieux loties, les roues arrière braquent jusqu’à 10 degrés, réduisant ainsi le diamètre de braquage de 2 mètres, et transformant presque la limousine en ballerine! Pour dissiper la force d’une éventuelle collision latérale, la caisse se rehausse instantanément avant l’impact de 8 cm, du côté concerné. Une prouesse rendue possible grâce à la puissance de calcul des unités de contrôle (1000 analyses par seconde), qui ajustent les suspensions en conséquence.

De la force, mais surtout du confort

Parmi cette pléthore d’innovations, le moteur et la transmission passent au second plan. Rien à redire sur leur fonctionnement, car l’ensemble répond en tous points au cahier des charges. Cependant, la technique est connue et éprouvée, contrairement à d’autres innovations hi-tech présentes en nombre sur la l’allemande. Le 6-cylindres 3,0 l (435 ch, 520 Nm) reste le même que sur la génération précédente. Le V8 est toujours disponible, mais uniquement dans la chère S580. Le moteur essence est assisté par un démarreur-générateur situé entre le moteur et la boîte de vitesses. Cette unité électrique de 22 ch et 250 Nm assure avant tout un démarrage en douceur, mais ce supplément de chevaux peut aussi venir en renfort lors des accélérations. Le chrono de 4,9 s sur le 0 à 100 km/h annoncé par le constructeur en dit long sur le haut niveau de performances. Toutefois, la S500 reste avant tout une routière souveraine, dotée d’une mécanique aux réserves de puissance illimitées. En outre, l’excellente boîte automatique à 9 rapports passe les vitesses de manière imperceptible et rapide.

La Classe S n’incite pas vraiment à la conduite sportive, du moins sur des routes tortueuses. Son poids élevé, ses suspensions trop souples et sa direction imprécise la handicapent dans ces conditions, quel que soit le mode de conduite sélectionné. Elle n’a de toute façon pas été conçue pour cela, mais bien pour offrir un confort et un silence d’un niveau presque incomparable. A croire que la S500 flotte dans l’air, tel un avion, mais en mieux: en effet, aucune turbulence n’est à signalert!

A ce propos, l’aérodynamique et l’acoustique ont encore progressé sur la nouvelle génération. Le Cx a été réduit et atteint désormais à 0,25. Cela aide à limiter son appétit, mesuré à 7,8 l de sans-plomb sur le parcours standard RA. 

Le cocon idéal pour voyager

Pour encore mieux profiter des trajets, l’on peut opter pour le toit panoramique. Un renfort transversal vient alors rigidifier la partie arrière, sans pour autant entamer le volume du coffre. Ce dernier a d’ailleurs gagné 20 l pour atteindre 550 l. Ce volume est appréciable étant donné que les deux fauteuils individuels ne sont pas rabattables et ne laissent qu’une petite trappe entre eux. Signalons tout de même que c’est une banquette plus conventionnelle qui équipe la Classe S de série.

Pour en revenir aux sièges arrière, ceux-ci sont dignes d’une première classe long courrier. Le nanti se laissant conduire par un chauffeur pourra se prélasser sur le fauteuil de droite en l’inclinant comme une couchette. Le siège avant s’avance alors automatiquement pour libérer l’espace aux jambes, prêtes à être massées. Les passagers arrière peuvent contrôler eux-mêmes toutes les fonctions de divertissement qui ne sont pas liées à la conduite depuis les écrans situés au dos des sièges avant. Et comme il est difficile d’atteindre l’écran en position allongée, une tablette Samsung est disposée entre les places arrière.

Pour les technophiles

La grande Mercedes en fait-elle trop? Non, dans la mesure où sa mission est d’établir de nouveaux standards de confort, de personnalisation et de commodités. La Classe S a toujours été le fer de lance de l’innovation et un gage de succès commercial pour la marque, mais ce que propose aujourd’hui la W-223 en termes de concentration de technologie est unique. 

Bien sûr, la marque étoilée ne brade pas son joyau, vendu à partir de 152 500 francs. Néanmoins, le client en a pour son argent, ne serait-ce que pour l’habitacle largement revu. Celui-ci flatte les sens et l’écran 3D derrière le volant assure le spectacle. Au même titre que la dalle centrale, qui contrôle quasiment tout. Les boutons physiques ont disparu; le seul qui reste commande les feux de détresse. La deuxième génération de MBUX est structurée de manière claire et logique, rappelant les interfaces Android dans sa logique de fonctionnement. Les fonctions de climatisation les plus importantes sont toujours affichées dans le tiers inférieur de l’écran et tous les autres réglages essentiels à la conduite se trouvent aisément et rapidement. Il faut cependant souligner un inévitable bémol. La personnalisation à outrance permet d’enregistrer sept profils d’utilisateur, selon 800 paramètres différents qui peuvent être réglés individuellement, de l’éclairage aux réglages des sièges, en passant par les modes de conduite «à la carte». Autant dire qu’il est presque impossible de tout configurer, surtout en conduisant. Donc si vous n’êtes pas féru de nouvelles technologies, le temps d’adaptation vous semblera bien long. A moins d’avoir recours au système d’assistance vocale…

Le système est capable de comprendre les ordres qu’on lui donne ou d’apporter une réponse à presque toute sollicitation. Il suffit alors de lui parler pour entrer une destination dans le GPS, rechercher une chanson ou lancer une petite séance de massage. Et comme le système reconnaît immédiatement d’où vient l’ordre, il suffit de dire «j’ai froid» pour que le siège concerné et le chauffage agissent de manière ciblée. «Hey Mercedes! Bien joué!»

RÉSULTATS

Note de la rédaction 86.5/100

moteur-boîte

Le groupe motopropulseur est le même que sur la moututre précédente et fonctionne toujours aussi harmonieusement.

trains roulants

Excellente routière, la S500 semble flotter comme sur un nuage. Les irrégularités sont parfaitement filtrées et les bruits efficacement supprimés.

Habitacle

Luxueuse au possible, la S500 ne pourrait en offrir davantage. Il est très difficile de trouver mieux ailleurs.

Sécurité

Entre capteurs, caméras et assistants divers, la panoplie est complète. D’autres fonctions seront ajoutées à l’avenir par le biais de mises à jour.

Budget

Il n’existe presque pas de limite. Toutefois, le prix est justifié, d’autant que la concurrence n’offrira pas beaucoup mieux au même tarif.

Verdict 

La Classe S confirme sa place au sein des meilleures limousines au monde. La question de savoir si elle parviendra à se hisser sur la plus haute marche du podium reste ouverte, compte tenu d’une concurrence de plus en plus performante. Ce qui est certain, c’est que Mercedes mise à fond sur la technologie dans la nouvelle Classe S, quitte à déstabiliser les moins technophiles, mais c’est le cas de nombreuses voitures modernes. Heureusement, l’efficace commande vocale vient en aide.

Vous trouverez le fiche technique de ces modèles et les mesures effectuées par la RA dans la version imprimée et dans le e-paper.

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