Auteur: Martin Sigrist
En Suisse, la Polo connaît un succès qui ne se dément pas. Sur les huit premiers mois de l’année, elle occupait le neuvième rang au palmarès des ventes avec 2372 immatriculations, devançant de deux places son illustre grande sœur, la Golf! Ce succès n’est certainement pas le fruit du hasard; la petite VW est une valeur sûre qui séduit une clientèle pas forcément attirée par les dernières innovations. Mais même si le constructeur allemand investit massivement dans ses modèles électriques, il n’en oublie pas pour autant sa gamme traditionnelle. La preuve avec cette mise à jour de la Polo, qui intervient après les grandes vacances comme c’est de coutume à Wolfsburg. Avec, au menu, des moteurs à combustion, qui ont toujours leur place dans la stratégie nommée «New Auto» ayant 2030 pour horizon et dévoilée le 13 juillet dernier. Ces moteurs ont pour mission de générer l’argent nécessaire pour financer ensuite de nouvelles solutions de mobilité.
Numérisation et connectivité
Avec ce coup de jeune, la Polo évolue surtout en matière de style et d’équipement. Le tableau de bord fait désormais appel à une dalle de 8 pouces autorisant trois graphismes différents. Quant au moniteur tactile installé en façade, il mesure 6,5” en exécution de base, 8” sur le haut de gamme (avec des fonctions d’infodivertissement étendues). Avec l’option «Discover Pro», il peut même passer à 9,2”. Comme pour la plateforme, l’approche évolutive prévaut. Ce niveau ultime met l’accent sur une connectivité poussée via une carte SIM intégrée (eSIM), les diverses applications à télécharger fournissant des infos sans limites. Ou presque, puisque certaines sont encore en préparation bien que déjà préinstallées. Le couplage des smartphones s’affranchit de tout câble. Proposée en option, la climatisation automatique se règle au moyen d’un panneau sensitif séparé. Ce type d’interfaces à balayage de zones, étrenné sur les Golf 8 et la gamme ID., demande un temps pour s’y habituer, ce qui peut dérouter les fidèles de la marque.
Spacieuse
La Polo partage sa plateforme MQB-A0 avec divers modèles VW (T-Cross), Audi (A1), Seat (Ibiza, Arona) ou encore Škoda (Fabia, Kamiq et Scala). Et celle-ci donne une fois encore toute la mesure de son potentiel. Les cotes habitables sont effectivement généreuses, et le coffre affiche l’un des meilleurs volumes du segment B avec ses 351 litres. La tenue de route n’est pas en reste, à plus forte raison sur l’exécution R-Line de ce premier essai, montée sur de grandes roues à pneus taille basse. Et comme une évidence, les irrégularités de la chaussées sont devenues perceptibles, sans toutefois mettre en péril le bon niveau de confort. Car oui, la Polo isole plutôt bien ses occupants des nuisances extérieures, et notamment des bruits d’air. Quant au petit trois-cylindres, il donne surtout de la voix à haut régime. Grâce à son turbo réactif et à la boîte DSG 7 vitesses qui lui est associée d’office, ce TSI de 81 kW (110 ch) offre de bonnes prestations. Une version de 95 chevaux est aussi disponible, laissant le choix entre DSG et boîte manuelle. Sans doute moins polyvalente, la version atmosphérique de 80 ch s’attache uniquement les services d’une boîte à cinq vitesses manuelle.
La transmission automatique est une condition préalable à la conduite semi-autonome, proposée désormais sur la Polo sous l’appellation «IQ.Drive travel assist». Cela permettra de rendre notre citadine encore plus adaptée aux longues étapes. Les sièges, certes inchangés hormis leurs garnissages, contribuent aussi au plaisir du voyage.
Toujours plus sûre
Le progrès passe aussi par les nouveaux phares matriciels (en huit éléments), montés de série sur l’exécution supérieure Style et contre supplément sur les autres déclinaisons, qui disposent sinon de projecteurs LED standard. Les blocs optiques, reliés par une bande lumineuse continue, composent une face avant modernisée qui abrite également des capteurs d’assistances à la conduite. Dans ce domaine aussi, l’évolution est manifeste: le régulateur de vitesse prédictif, l’assistant de maintien de la trajectoire, le système anticollision ou l’assistance au freinage propulsent la Polo au niveau des voitures de classe supérieure. Dans l’habitacle, on note la présence d’un airbag central inédit, qui se déploie entre les sièges de manière à empêcher les occupants de se heurter en cas de collision latérale.
L’âge de la maturité
La Polo a grandi au fil des générations. Aujourd’hui, elle ne se contente pas de supplanter la Golf dans le carnet de commandes, mais elle roule aussi sur ses platebandes sur le plan des prestations. Sérieuse et raisonnable, elle n’entend pas bouleverser le monde de la mode, mais elle remplit très efficacement le cahier des charges d’une voiture pour tous les jours, sans jamais devenir ennuyeuse. Les nouveaux équipements renforcent encore les qualités de cette voiture sans réel point faible, qui a très bien géré le poids des années. Plus qu’un lifting superficiel, ce restylage consiste plutôt en une intégration logique et harmonieuse de technologies dernier cri. Un bel aboutissement pour ce modèle emblématique qui franchira le cap des cinquante ans de carrière avant de passer le témoin à un successeur électrique. Et que les amateurs de la «fourmi rouge» se rassurent, une version GTI est d’ores et déjà prévue pour l’année prochaine. A noter que cette Polo sportive de 207 ch sera produite en Afrique du Sud.
Vous trouverez le fiche technique de ce modèle dans la version imprimée de la RA et dans le e-paper.