Suivez le guide

Après plus de septante ans d’histoire, Lotus veut grandir et se renouveler. Conçue comme un «daily driver» moderne, l’Emira marque un tournant.

Changer de paradigme. Voilà la mission de la nouvelle sportive de Hethel. Tel un «leader» (c’est la signification de son nom), l’Emira va guider Lotus vers un avenir radicalement différent de ce que l’on a connu jusqu’à présent. Chargé de remplacer les emblématiques Elise, Exige et Evora, ce modèle a la lourde tâche de conserver l’héritage de la marque, tout en la faisant évoluer. Afin de prendre la température, Lotus a fait prendre un bain de foule à sa dernière protégée en fin de semaine passée. Enfin, le terme est exagéré, étant donné que seuls quelques fidèles clients de la marque ont été  invités à venir voir la «bête» exposée chez le concessionnaire Kumschick à Schötz (LU). Nous avons pu prendre part à cet événement presque «familial», afin de vous livrer nos premières impressions.

Casque de pilote et porte-gobelet

Une fois n’est pas coutume, commençons par un détail, mais qui pourrait être très révélateur. Sur la console centrale, le bouton permettant de choisir l’orientation des flux d’air de la climatisation est orné de la représentation du pilote, coiffé d’un casque de course… Le ton est donné! L’Emira transpire la sportivité, avec ses sièges Lear (inspirés de l’aviation) adossés au moteur et sa position de conduite «jambes allongées». A propos de cette dernière, elle pouvait sembler un peu haute, mais il y a une raison: la voiture présentée n’est qu’un prototype et les sièges se situeront un peu plus proches du sol sur la version de série qui devrait arriver sur les routes suisses d’ici juin ou juillet, selon la marque. C’est pour cette même raison que nous ne pourrons pas juger la qualité de l’habitacle, ni les capacités routières de l’auto, ce prototype étant dénué de moteur. Il n’empêche, l’ambiance à l’intérieur semble d’ores et déjà chic et agréable, voire trop pour certains puristes: sièges électriques, sono KEF, deux grands écrans dont un tactile de 10,25 pouces ou encore un porte-gobelet. Est-on vraiment dans une Lotus? C’est la question que l’on peut se poser au vu de l’espace entre le conducteur et le passager ainsi que le seuil d’entrée moins intrusif, qui ne nécessite plus autant de gymnastique peu élégante pour entrer ou sortir qu’avec une Exige, par exemple.

La fin d’un monde, le début d’un nouveau

Pourtant, c’est aussi cette radicalité qui fait le sel de ces voitures de sport britanniques. Nettement plus cossue et technologique que l’Exige, le poids a inéluctablement bondi à 1405 kg au minimum. La devise de Colin Chapman «Light is right» a-t-elle fait long feu? Non, selon Lotus, qui préfère voir la situation sous un autre angle: «L’Emira ne pèse que quelques dizaines de kilos de plus qu’une Evora», fait remarquer Frank Amman, directeur chez Kumschick, attirant notre attention sur le fait que son poids se situe dans le même ordre de grandeur que celui de ses concurrentes, voire un peu plus bas. Les fanatiques de sensations fortes des Lotus d’antan apprécient-ils cette transformation vers une voiture plus apte à servir au quotidien? A priori, oui: «Les retours sont excellents, affirme Georg Prisner, Territory manager pour l’Europe centrale chez Lotus. L’Emira suscite beaucoup de réactions positives tant des nouveaux clients que d’anciens puristes et les commandes affluent déjà.» Cependant, certains regretteront inévitablement les anciens modèles, mais ils n’avaient pas d’avenir. «Nous pouvions faire homologuer des modèles dépourvus d’airbags et de systèmes d’aides à la conduite, car nous sommes un constructeur de niche. Mais la législation ne nous le permettra plus. C’est pourquoi nous avons dû développer un modèle entièrement nouveau, conforme à la législation actuelle. Les nostalgiques peuvent cependant être rassurés, même si c’est la dernière Lotus équipée d’un moteur à combustion. En effet, nous avons l’intention de vendre des modèles basés sur la même technique que celle de l’Emira aussi longtemps que nous le pourrons et aussi longtemps qu’il y aura une demande.» A propos, la chaîne de production de Hethel est prête à fabriquer jusqu’à 5000 unités par an. L’Emira devrait donc conserver l’ADN de Lotus, tout en permettant à la firme anglaise de s’adapter à un monde automobile en pleine mutation. Mais seul un essai routier pourra le confirmer. Verdict dans quelques mois.

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