A l’instar du catalogue EQ chez Mercedes-Benz, ID chez Volkswagen ou Ioniq chez Hyundai, la gamme bZ (pour «Beyond Zero», soit «au-delà de zéro» en français) de Toyota ne sera composée que de modèles intégralement électriques. Premier rejeton de cette nouvelle fratrie, le bZ4X (le «4» précise la taille du véhicule dans la gamme du constructeur et le «X» fait référence au terme «cross») est aussi le tout premier véhicule 100% électrique de l’enseigne. Certes, le Proace a bel et bien eu droit à une déclinaison électrique, mais celle-ci était davantage du fait de PSA, qui était chargé de l’assemblage et de la production de l’utilitaire. Le SUV électrique répond à une volonté du constructeur automobile de réduire son empreinte carbone. Surtout, l’auto cherche à prouver que les voitures électriques ne sont pas seulement réservées à la ville.
Le bZ4X repose sur la nouvelle plateforme e-TNGA développée en collaboration avec Subaru. Spécialement conçu pour les véhicules électriques, ce châssis offre une grande flexibilité en matière de dimensions. D’ailleurs, il servira de base à tous les véhicules électriques allant du segment A (mini citadine) au segment E (grande routière). Philosophiquement proche de la plateforme TNGA de base, elle profite néanmoins d’une toute nouvelle technique; à l’exception de quelques éléments de la suspension, tout est nouveau.
Un mode «X» intelligent
«L’utilisation d’acier à haute résistance, la grande rigidité de la carrosserie, l’intégration de la batterie dans le châssis et la répartition équilibrée du poids confèrent d’excellentes performances au SUV», explique Ido Daisuke, développeur en chef chez Toyota. L’interaction entre les deux machines électriques de 80 kW – à noter qu’il existe également un bZ4X à deux roues motrices – permet des performances qui vont bien au-delà des besoins d’un bon père de famille.
Sur la route, le bZ4X se comporte de manière prévisible. Relativement confortable, il profite d’une direction plutôt précise (la voiture étrennera une direction électrique «steer-by-wire» dès 2023). Malgé un poids à vide de près de deux tonnes – ce qui reste relativement contenu pour un SUV électrique –, les courbes peuvent se négocier à vive allure. Evidemment, cette masse se ressent lors du freinage et en sortie de virage. Néanmoins, pour un usage quotidien, le dynamisme du 4×4 se révèle tout à fait suffisant, d’autant plus que les 160 kW (218 ch) et surtout les 336 Nm de couple poussent toujours fort, sans à-coup et de manière linéaire. Certes, le bZ4X n’est pas un concentré de puissance, mais il peut tout de même se montrer suffisamment véloce. A noter qu’une version sportive Gazoo Racing serait également dans les cartons, si l’on en croit le concept-car éponyme.
Le SUV réunissant le savoir-faire de Toyota et Subaru, il ne pouvait qu’être performant hors des sentiers battus. «Nous sommes la première marque à lancer un SUV électrique doté de réelles capacités en tout terrain», affirme Robert Tickner, chef du marketing de Toyota Europe. S’il est permis de douter de la véracité de cette affirmation, il est impressionnant de voir comment le bZ4X se fraie un chemin à travers des fossés, se démène dans des parcours défoncés ou garde sa vigueur dans la boue. En mode «X», les deux machines électriques fonctionnent dans le but d’assurer un maximum de motricité. Mais il ne dispose pas d’un dispositif spécial de «torque vectoring» (répartition du couple), seules des interventions ciblées sur chacun des quatre étriers permettent de charger plus ou moins certaines roues. Lorsque le «hill descent control», le dispositif d’assistance en descente, est enclenché, le SUV prend en charge la montée et la descente d’une pente extrême. Si nécessaire, il permet aussi de s’extirper des nids-de-poule les plus profonds. A l’intérieur, le confort est bon, le SUV isolant bien les passagers, même en offroad. Un avantage qu’il doit à sa grande rigidité et à ses machines silencieuses. Autant de qualités qui font de cette première Toyota électrique une auto réussie. Rendez-vous en juin, en concessions.