C’est avec un score final de 279 points que la Kia EV6 a remporté ce lundi le trophée européen de «Voiture de l’année» («Car of the Year»). C’est la première fois qu’une coréenne monte sur la plus haute marche du podium, mais la concurrence nationale a failli lui être fatale. «Je pense que la Kia EV6 et la Hyundai Ioniq 5 se sont mutuellement volé des points», expliquait Frank Janssen, président du jury du «Car of the Year», avant l’élection. Cette appréciation n’était pas totalement infondée, comme ont pu le constater les spectateurs à la fin du «combat»; alors que certains des 61 membres du jury avaient attribué beaucoup plus de points à l’un des deux concurrents, sans doute afin de s’assurer que leur favori soit en tête, d’autres jurés ont distribué leurs points de manière moins tactique, évaluant les deux modèles de manière similaire. Ainsi, la Hyundai a non seulement perdu la première place, mais aussi la deuxième. Parmi les sept finalistes, c’est finalement la Renault Mégane E-Tech Electric qui s’est hissée sur la deuxième marche du podium (265 points), devançant de très peu la Hyundai Ioniq 5 (261 points). Les autres places sont occupées par la Peugeot 308 (191 points), seule voiture thermique du peloton, le Škoda Enyaq iV (185 points), le Ford Mustang Mach-E (150 points) et la Cupra Born (144 points).
Une plateforme solide
La Kia EV6 a su convaincre le jury grâce à sa plateforme inédite, développée par le groupe Hyundai. Dotée de la technologie 800 volts, l’E-GMP permet des recharges allant jusqu’à une puissance de 270 kW. En outre, elle est équipée du V2X (Vehicle-to-Everything), c’est-à-dire qu’elle peut non seulement être rechargée, mais aussi alimenter des objets. Autant d’avantages qui ont fini de convaincre le jury. «La Kia EV6 met une technologie de pointe à la disposition du grand public. Et elle offre un grand degré d’innovation à un prix raisonnable», a estimé l’un des membres du jury, tandis que pour un autre, il s’agit tout simplement d’une «plateforme impressionnante». Le design extravagant de la Kia a toutefois suscité davantage de débats. Tandis que certains le considèrent comme précurseur, d’autres, plus conservateurs, le trouvent «difficile à comprendre». En revanche, le châssis, jugé bon et sportif, n’a guère suscité de discussions.
C’est justement le manque de sportivité qui a fait défaut au Ford Mustang Mach-E, souvent décrit comme un «véhicule génial» par l’assemblée de journalistes. Mais, génial n’est pas suffisant pour décrocher le titre de «Voiture de l’année». Il faut que l’ensemble soit parfait. Classé cinquième, le Škoda Enyaq iV, a convaincu par son prix. Quant à la Peugeot 308, elle a obtenu les faveurs du jury grâce à son large éventail de motorisations. Unique véhicule du plateau proposant un moteur thermique, elle termine quatrième, au pied du podium.
Cérémonie de remise des prix à Genève
Comme l’an passé, la remise des prix a eu lieu dans les halles de Palexpo à Genève. En d’autres circonstances, le Salon international de l’automobile de Genève aurait été dans ses derniers préparatifs. Mais avec l’annulation du GIMS 2022, les halles sont restées désespérément vides. Enfin, il y avait tout de même les sept finalistes du «Car of the Year»! L’événement s’est déroulé sans public et a été retransmis en direct sur Internet. L’espoir demeure que la remise du trophée tant convoité puisse à nouveau avoir lieu dès l’année prochaine dans le cadre du Salon de l’auto, comme l’a, à nouveau, souligné le président du GIMS Sandro Mesquita dans son allocution.