En voie de disparition

La plus puissante des Cupra Leon n’est disponible qu’en break. Mais cette version à la fois familiale et sportive est aussi la seule à bénéficier de la traction intégrale.

Des consonnes qui sonnent bien: «ST VZ» signifie Sportstourer Veloz, soit break rapide; malheureusement, la cote de popularité de ces familiales sportives s’est effritée avec le temps, les modèles puissants ont été les premiers à faire les frais de ce désamour. Certaines exceptions subsistent, à l’instar de la Škoda Octavia RS, qui continue de se vendre à foison dans notre pays. 

Cupra, elle, se fiche bien de cette fronde envers les break énervés et propose la motorisation haut de gamme de la Leon exclusivement sur le break. Alors que la Leon hatchback se contente de 221 kW (300 ch) et des roues avant motrices, le constructeur espagnol gratifie de 10 ch de plus la version «familiale», tout en lui réservant le privilège de la traction intégrale. S’agissant des autres motorisations, Cupra vise nettement plus haut que Seat, puisque la Leon griffée de l’insigne cuivré compte sur 245 chevaux au minimum (2-litres turbo EA888). Il est également possible d’opter pour le 1,4-litre EA211 de 110 kW (150 ch) assisté d’un moteur électrique de 85 kW (115 ch), portant la puissance combinée à 180 kW (245 ch).

Il y a un an, nous avions déjà pu tester la version hybride rechargeable (lire RA 15/2021), dont le bilan pourrait se résumer ainsi: une bonne voiture… si l’on exclut la motorisation! Non pas qu’elle soit criblée de défauts, mais son caractère n’est pas forcément celui attendu d’une Cupra. La déclinaison VZ paraît la mieux placée pour remédier à cette lacune, car le 2-litres turbo a déjà fait ses preuves dans le SUV sportif Formentor de 310 ch (lire RA 49/2020). Il devrait donc également constituer un choix pertinent pour la Leon.

Pour se mouvoir – vite – la Leon compte sur 400 Nm et un Launch Control. Une fois activé, (ESP off, mode Sport on, pieds sur le frein et l’accélérateur, puis relâcher le frein), la Leon bondit de 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes, nous promet l’usine. Nous avons mesuré pour notre part 5,2 s, ce qui reste très convaincant. Le petit écart avec la valeur d’usine peut s’expliquer par les pneus hiver, que notre exemplaire chaussait encore. Quoi qu’il en soit, le démarrage est brutal quand l’embrayage à bain d’huile se verrouille à 3000 tr/min, que le couple du moteur est transmis aux quatre roues via la boîte double embrayage à sept rapports et que les pneus s’agrippent à l’asphalte.

Plus basse, plus puissante, plus rapide

La Cupra Leon n’a pas besoin d’être systématiquement conduite le couteau entre les dents, sachant qu’elle propose quatre modes de conduite: Road, Sport, Cupra et Individual. En mode route, adapté à la vie quotidienne, les vitesses passent toujours avec le confort et les économies d’énergie en ligne de mire. Mission accomplie en ce qui concerne la douceur de fonctionnement, mais pas la consommation. Il a, en effet, été presque impossible de descendre sous la barre des 8 l/100 km, alors que Cupra revendique une consommation WLTP de 7,6 l/100 km. La réalité nous rattrape, il ne faut pas s’attendre à des miracles d’un break sportif de 310 ch. Le seul reproche que l’on puisse faire au caractère du moteur, c’est qu’il en est largement dépourvu. Les quatre sorties d’échappement sont, certes, réelles et ne manquent pas d’allure; toutefois, quand le son sort des enceintes, elles ne servent pas à grand-chose. Sinon à ne pas troubler le sommeil de tout le voisinage le dimanche matin. 

Une fois lancé sur route, que le son soit réel ou non, on oublie ce genre de détails. Une pression sur le «manettino» placé sur le volant permet de passer du mode Sport au mode Cupra. La suspension adaptative transforme alors cette familiale en break sportif pur et dur, à tel point que les chocs sont transmis presque sans filtre dans le dos des occupants. Un peu trop même sur les revêtements dégradés, car la voiture se met alors à sautiller. Si belle-maman est à bord, choisissez plutôt le mode route. 

Cela étant, la Cupra Leon Sportstourer reste bien posée sur la route. Par rapport à ses sœurs de gamme, la version de 310 ch a été encore abaissée de 25 mm sur le train avant et de 20 mm à l’arrière. L’avantage d’un centre de gravité plus bas que celui d’un SUV est indéniable, ce que la Leon prouve en ne prenant pratiquement pas de roulis quand elle se jette dans les virages. En option, Cupra propose des freins Brembo à étrier fixe et disques de 370 millimètres de diamètre.

Quand vous vous adonnez à la «valse des virages», les mouvements du corps sont bien retenus par des sièges semi-baquets assez massifs. Ils offrent un maintien agréable du bassin et épousent étroitement le corps au niveau des épaules, avec une assise basse et sportive. Cupra renonce à la sellerie cuir de série, si bien que les sièges sont entièrement garnis de textile surpiqué. La planche de bord est constituée d’une matière plastique gaufrée de manière très élaborée. On a l’œil pour les détails à Barcelone, comme le prouvent les couleurs bien assorties de l’habitacle et les matériaux de qualité utilisés dès l’entrée de gamme. La combinaison de cet ensemble avec des inserts cuivrés judicieusement agencés flatte la rétine. Cela dit, le client qui préférerait des couleurs claires n’est pas à la bonne adresse: seule la sellerie en cuir noir ou bleu-gris «pétrole» est disponible en option. L’ensemble n’est pas seulement très esthétique, il est aussi pratique avec les deux rangements pour les clés et autres menus objets jouxtant le sélecteur, sans oublier la plaque de recharge inductive du smartphone. Ce qui saute aux yeux – comme dans tous les modèles de la marque –, c’est la proéminente molette Cupra sur le volant et l’accessible interrupteur servant à désactiver l’ESP sur la console médiane. Comme si ces boutons ne demandaient qu’à être utilisés!

C’était mieux avant

Le groupe motopropulseur peut alors déployer tout son potentiel, qui est dû, pour une part non négligeable, à la traction intégrale. On se demande pourquoi la compacte à hayon n’est pas disponible avec cet ensemble moteur-transmission, qui lui procurerait un avantage décisif dans le vaste champ des «hot hatch». Bien que la transmission intégrale à embrayage Haldex soit presque identique à celle de la Golf R, elle présente néanmoins une différence de taille, dans la mesure où la Leon est dépourvue de différentiel arrière à couple vectoriel. Le poids assez élevé de cette voiture – environ 1600 kilos – pénalise également son agilité. Ainsi, même dans sa version la plus musclée, la Leon reste plus une voiture familiale puissante qu’une véritable sportive. Si vous avez encore en mémoire les anciennes versions de 370 ch, avec un tuning Abt d’usine et des échappements Akrapovic, vous comprendrez ce que nous voulons dire.

Reste que la Leon ST VZ joue très bien son rôle de familiale, en offrant beaucoup d’espace à toutes les places et dans le coffre. Celui-ci a une capacité de 620 litres en configuration normale, de sorte que même avec cinq personnes à bord, il y a de l’espace à profusion pour les bagages. Les logiciels et le système d’infodivertissement ne réservent pas de grande surprise. Cupra a recours aux composants du groupe, adaptés, bien sûr, aux exigences de Martorell en matière de design (non, les curseurs tactiles sous l’écran central n’ont pas disparu et ne sont toujours pas éclairés). Le combiné d’instrumentation entièrement numérique et l’infodivertissement à écran tactile sont de série, avec Android Auto et Apple Car Play sans fil en option.

Le ticket d’entrée de la Leon de 310 ch est fixé à 52 700 francs. L’exemplaire testé, richement équipé, portait toutefois l’addition à 65 838 francs. Cette somme englobe notamment les 2400 francs que coûte la peinture mate, car seul le blanc uni est disponible sans supplément de prix. A cela s’ajoutent les belles jantes de 19 pouces à inserts cuivrés. La dernière option quasi indispensable est celle des freins Brembo, facturés 2750 francs. Avec cela, la Cupra Leon est parfaitement équipée pour dévorer l’asphalte et seconder fidèlement son «matador». Non seulement avec femme, enfants et bagages à bord, mais aussi seul, sur une route de campagne déserte. C’est dans ce contexte que le pouce tombe tout naturellement sur le bouton Cupra placé sur le volant.

Résultats

Note de la rédaction 80.5/100

moteur-boîte

Puissance à gogo et traction intégrale: la Cupra Leon répond aux exigences posées à un break sportif, mais la consommation est à l’avenant.

trains roulants

Les amortisseurs adaptatifs permettent le grand écart entre des tarages fermes et une souplesse appréciée des familles.

Habitacle

L’habitacle de la Leon a un air de déjà-vu, mais il convainc toujours. L’espace à bord est généreux et les teintes sont bien assorties. 

Sécurité

Des freins Brembo (optionnels) complètent efficacement les divers systèmes d’assistance au service de la sécurité.

Budget

La simplicité du modèle tarifaire et la modicité des prix font de la Cupra Leon un choix judicieux.

Verdict 

Comme les breaks sportifs n’ont plus vraiment le vent en poupe auprès de la clientèle, il est plus important que jamais qu’ils remplissent bien leur mission. C’est tout à fait le cas en ce qui concerne la Cupra Leon ST VZ de 310 ch. 

Vous trouverez le fiche technique de ce modèle et les mesures effectuées par la RA dans la version imprimée et dans le e-paper.

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