Pseudo sportif

Premier véhicule électrique à apposer la désignation RS sur sa face arrière, l’Enyaq Coupé RS iV se revendique sportif. L’est-il réellement?

En matière d’électrification, les ambitions de Škoda sont énormes: «Nous prévoyons de vendre davantage d’Enyaq iV que de Kodiaq dès l’année prochaine!», annonçait Markus Kohler, le directeur de Škoda chez Amag, en mai 2021 (lire RA 19/2021). Alors, objectif atteint ou pas? Avec 225 Enyaq vendus contre 186 Kodiaq, le mois de janvier 2022 semblait donner raison au patron, mais la tendance s’inversait déjà à la fin mars (659 Karoq contre 491 Enyaq). Toutefois, l’an 2022 n’est pas fini et, surtout, Škoda vient de dévoiler la variante coupé de son SUV électrique. Celle-ci profitera d’une inédite version RS, un logo dont raffole le marché helvétique.

Premier véhicule électrique à apposer le logo RS sur son hayon arrière, l’Enyaq Coupé iV sera également décliné dans une version moins véloce, le «80x». Tout comme le RS, celui-ci dispose de deux machines électriques. Situé sur l’essieu arrière, le premier moulin à électrons est épaulé par un second, positionné sur l’essieu avant du SUV – oui, tous les Enyaq Coupé iV commercialisés en Suisse sont des 4×4. Bien que les deux SUV profitent exactement des mêmes propulseurs, le RS pousse plus loin le curseur de la puissance: le 80x développe 195 kW (265 ch), tandis que le RS en lâche 220 (299 ch). Quant au couple maximal, il est de respectivement 425 et 460 Nm. Au volant, ces valeurs permettent des accélérations et des reprises vigoureuses: le RS ne met que 6,5 secondes pour réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h.

Techniquement semblable

Hormis un design très légèrement retouché, la cavalerie est le seul critère qui différencie le RS du 80x. En effet, techniquement, tout est semblable, le RS ne profitant ni de freins, ni de transmission, ni de suspensions spécifiques. Tout au plus, la direction assistée a-t-elle reçu des réglages particuliers, et les suspensions, un paramétrage informatique distinct, en plus d’être légèrement rabaissées (de 15 mm à l’avant et de 10 mm à l’arrière). Doté d’un caractère sous-vireur, l’Enyaq Coupé RS convainc davantage par son tempérament sage et rigoureux que par le plaisir de conduire qu’il prodigue. En effet, au contraire de ce que laisserait à penser son blason, l’Enyaq n’est pas vraiment sportif. Très lourd – il affiche plus de 2,2 tonnes sur la balance! – il tient davantage du paquebot que de la vedette, le roulis et le tangage de son châssis n’étant pas bien contenus. Enfin, heureusement, le mode Sport permet d’atténuer cette tare. Quoi qu’il en soit, l’Enyaq n’est pas idéal pour les petites routes de montagne. Non, là où le SUV est le plus à l’aise, c’est sur l’autoroute, d’autant plus que l’ajout de la seconde machine électrique sur l’essieu avant lui permet de grappiller 20 km/h par rapport aux Enyaq «standards». Ainsi, la vitesse maximale passe-t-elle de 160 km/h à 180 km/h. Cela dit, à cette allure, l’autonomie fond comme neige au soleil, et ce même si la batterie retenue par les deux versions n’est autre que celle de 82 kWh (77 kWh nets), soit le plus gros accu disponible sur la plateforme MEB. Il permet aux Enyaq 80x et RS de revendiquer des autonomies théoriques de respectivement 540 km et 502 km. Un chiffre considérable, entre autres rendu possible par l’excellent Cx de l’engin (0,234).

A l’intérieur, quelle que soit la version retenue, le SUV coupé dispose, de série, d’un toit panoramique, et ce dans le but de conserver une bonne garde au toit pour les passagers arrière. C’est d’ailleurs pour la même raison que Škoda a supprimé le store électrique à rouleau du pavillon. En alternative, la firme de Mladá Boleslav propose un accessoire à installer soi-même. Expérience faite, le pare-soleil n’est ni facile, ni rapide à installer. Pas franchement «clever»! Dans le coffre, Škoda annonce un volume de 570 litres, soit 15 litres de moins que l’Enyaq standard. C’est une excellente capacité pour la catégorie. Pour le reste, la présentation intérieure de la version Coupé est quasi identique à celle de l’Enyaq classique. Autrement dit, elle est soignée et technologique, bien que parfois peu intuitive. Disponible aux environs de 60 000 francs, le Coupé n’arrivera pas avant l’automne, la commercialisation ayant été retardée de 6 mois en raison des différents problèmes d’approvisionnement que rencontre l’industrie.

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