Client Land Rover de la première heure, Winston Churchill appréciait les qualités de tout-terrain des voitures de Solihull. Néanmoins, s’il était encore de ce monde, le vieux lion bouderait certainement le Range Rover Sport, aussi «british» fusse-t-il. La faute à l’appendice «Sport» qui aurait forcément déplu à l’illustre ancien Premier ministre britannique, qui se décrivait comme absolument non sportif! Et c’était d’ailleurs le secret de sa santé…
Aujourd’hui, le sport fait vendre. A tel point que les véhicules tout-terrain sont désormais tous taxés de Sports Utility Vehicles (SUV) par leurs créateurs, même ceux qui restent des «vrais» 4×4 franchisseurs. Sur la plupart des voitures, la désignation SUV fait davantage référence aux loisirs et aux activités que les véhicules permettent qu’aux performances intrinsèques du véhicule. Il existe néanmoins certaines voitures rehaussées, plus sportives que d’autres. Le Range Rover Sport en fait partie. Depuis sa première apparition en 2004 à Detroit, en tant que concept car baptisé Range Stormer, le «Sport» entend proposer les capacités de franchissement authentiques d’un Range Rover en y ajoutant de véritables qualités dynamiques. Malgré une retenue toute britannique, il est bien l’enfant terrible de la gamme, plus impertinent et déluré que le Range standard.
Sobre et épuré
Sobre grâce à ses lignes épurées, le Range Rover Sport continuera de capter l’attention par son charisme, sa prestance mais aussi son important volume. Ses poignées de porte encastrées, comme sur le grand frère, lui confèrent un aspect chic et poli. Par rapport à son grand frère encore, le Sport présente une silhouette plus horizontale, notamment au niveau de ses feux arrière. Comme d’habitude, le hayon est composé d’un seul panneau, l’ouverture à deux pans étant réservée au Range Rover standard.
Ces formes simples et élégantes se retrouvent dans l’habitacle. De manière subliminale, le nouveau modèle révèle sa classe en misant sur un design parfaitement apaisant. A cela s’ajoute des matériaux de finition qui se distinguent agréablement des plastiques pseudo-raffinés des modèles concurrents. L’écran central, légèrement incurvé, redéfinit réellement l’idée que l’on se fait d’un intérieur moderne et technologique. Conçu de manière flottante, il ne fait plus aucun effort pour s’intégrer au tableau de bord, ce qui ne dérange absolument pas. En-dessous, les instruments permettent de commander la climatisation et d’autres commandes.
Noblesse du moteur
Sous le capot de son Range Rover Sport, Land Rover renonce enfin aux quatre-cylindres. Crispants, ils sont désormais bannis. Voilà qui prouve une fois de plus que les Anglais peuvent naviguer à contre-courant de la concurrence. Qu’il s’agisse de la version hybride plug-in ou des motorisations à hybridation légère essence ou diesel, tous les Range Rover Sport posséderont à l’avenir au moins six cylindres. Voilà qui s’inscrit dans la lignée de la refonte effectuée sur le Defender, dont les 4-cylindres Diesel ont tous été déposés au profit de six-cylindres plus cohérents. Il y a de quoi se réjouir de retrouver des moteurs en ligne, dont la douceur de fonctionnement sied parfaitement au standing Range Rover. Plus haut de gamme, le Range Rover SRT sera même équipé d’un V8 twin-turbo de 530 ch, synonyme de puissance brute.
La motorisation Plug-In-Hybrid P510e se profile d’ores et déjà comme l’une des propositions les plus remarquables du catalogue. Forte d’une autonomie théorique de 113 km (!) en mode purement électrique, elle profite d’une batterie de 38 kWh. Combinant un 6-cylindres 3 l et une machine électrique, disposée dans le carter de boîte de vitesses, elle développe une puissance globale de 510 ch. Les Britanniques prévoient une variante entièrement électrique en 2024.
Un tempérament sportif
Les efforts techniques déployés pour le châssis soulignent le sérieux avec lequel le Range Rover Sport a été conçu. Outre la suspension pneumatique variable, on retient la présence d’amortisseurs à valves automatiques à deux voies, un système antiroulis fonctionnant sous 48 volts ainsi que des roues arrière directrices. Voilà qui devrait offrir au Range Rover Sport une dynamique de conduite réellement sportive. Ce d’autant qu’il peut aussi compter sur un «torque vectoring» faisant intervenir les freins et le différentiel arrière autobloquant à régulation électronique.
Le système d’infodivertissement Pivi-Pro promet, pour sa part, une interface de commande très efficace et des services de communication et de divertissement avancés. Les diverses fonctions peuvent être configurées individuellement et il n’est jamais nécessaire d’effectuer plus de deux manipulations pour trouver la commande requise. Il est aussi possible de dicter ses désirs oralement à Alexa, le système de conciergerie virtuelle intégrée du géant de l’e-commerce Amazon. Autant d’attentions qui nous rendent impatients de prendre le volant de ce Range Rover Sport de troisième génération.