Mélange atypique

Œuvrant en marge de la gamme du constructeur bavarois, la BMW Série 2 Active Tourer offre un atypique – mais subtil – mélange de sport et d’habitabilité.

Elles existent encore, les voitures qui surprennent! S’il est souvent possible de déduire les sensations de conduite que prodiguera un véhicule à partir de sa fiche technique, ce n’est pas toujours le cas; certains peuvent véritablement se targuer d’être une réelle surprise derrière le volant. C’est le cas de la nouvelle BMW Série 2 Active Tourer. Pourtant, avec sa forme de monospace et son architecture de traction, la «béhème» ne partait pas gagnante. Il est, dès lors, d’autant plus surprenant que la recette cuisinée par la firme bavaroise soit aussi bien réussie. Plus que cela, elle se permet même d’être pimentée «juste comme il faut», en affichant de réelles prétentions sportives. Eh oui, là où Mercedes-Benz présente une Classe B consensuelle et confortable, BMW propose quelque chose de différent, de plus sportif – nous y reviendrons. Evidemment, ce choix est totalement assumé par le constructeur, puisqu’il devrait lui permettre de se démarquer dans un segment pour le moins moribond, comme en témoigne la version Gran Tourer (7 places & carrosserie étirée), tout simplement rayée du catalogue, faute de demande. Sans plus attendre, penchons-nous sur les dessous techniques de ce monovolume, afin de comprendre ce qui le rend si étonnant.

Au contraire de la Série 2 Coupé, assemblée sur le châssis CLAR, lui-même réservé aux modèles à moteur longitudinal avant et roues arrière motrices (propulsion), la nouvelle Série 2 Active Tourer repose sur la plateforme UKL2. Développée en 2014, elle est destinée aux modèles à bloc transversal avant et roues avant motrices (traction). Déjà utilisé par les 128ti, M235i Gran Coupé xDrive et autres Mini Clubman JCW, ce châssis dispose en option du pack M-Sport, qui jouit de l’amortissement réglable qui rabaisse de 15 millimètres la hauteur de caisse et de la direction sport.

Cette coquetterie, le modèle essayé dans ces lignes en dispose. Vendue 64 040 francs, la 223i visible ici est, en effet, équipée d’un 4-cylindres de 150 kW (204 ch) et 320 Nm. Donnée pour 7,0 secondes, l’accélération théorique n’a pas été reproduite sur la piste d’essai de Vauffelin, les essayeurs n’ayant pas fait mieux que 7,6 secondes. Malgré cela, la puissance «subjective», celle que le conducteur ressent lorsqu’il prend place derrière le volant, apparaît plus importante que les 204 ch affichés par la fiche technique. A l’usage, le quatre cylindres donne une réelle impression de robustesse. Disponible très tôt et sur une large plage de fonctionnement, le couple confère une grande souveraineté à l’ensemble. Le moteur à combustion est assisté par un système d’hybridation légère de 48 volts. Intégrée à la boîte automatique, la machine électrique fournit une puissance supplémentaire de 14 kW et un couple de 40 Nm, et ce dès les vitesses inférieures du véhicule.

Lorsque le conducteur sollicite davantage le moteur, le turbocompresseur Twin-Scroll réagit énergiquement et promptement à chaque changement de position de la pédale d’accélérateur. L’air aspiré est d’ailleurs tout à fait audible. Si le bloc n’a pas besoin d’être refroidi, un système actif de volets d’air, réglable sur dix niveaux, est capable de refermer les deux proéminents naseaux. Une fois close, la calandre plus aérodynamique fait passer le coefficient de traînée (Cx) à 0,26. Cela profite bien évidemment aux valeurs de consommation; sur le parcours standardisé de la Revue Automobile, la voiture a révélé 5,9 l/100 km. Et sur l’ensemble de la durée du test, l’auto a consommé 6,7 l/100 km en moyenne.

Écran incurvé

Le système mild-hybride ne contribue toutefois pas seulement à réduire la consommation, il occupe aussi de la place dans le coffre avec sa batterie. Ainsi, celui-ci doit se passer de son plancher de chargement réglable en hauteur. Par rapport à son prédécesseur et aux variantes moins véloce – et non hybrides –, le volume diminue malheureusement de 55 litres pour atteindre les 415 litres lorsque le dossier de la banquette est relevé. Une fois cette dernière rabattue, la contenance passe à 1405 litres. En revanche, le coffre à bagages est bien exploité grâce à la grande ouverture permise par le hayon. En outre, la banquette arrière rabattable en trois parties (40/20/40) permet une belle modularité. Réglable selon différents angles d’inclinaison, le dossier est accolé à une assise montée sur glissière. Globalement, les sièges arrière offrent un beau dégagement aux occupants, et ce même aux grands gabarits. Avec suffisamment de compartiments de rangement et de prises USB, les longs voyages sont également assurés.

Tout cela est positif, mais ce n’est qu’à l’avant que les choses deviennent vraiment intéressantes. Profitant d’une finition soignée, le tableau de bord fait un grand bond en avant sur le plan technologique. Le système proposé par BMW est sans aucun doute l’un des meilleurs en matière de fiabilité et de maniabilité. Fonctionnant grâce à une armada de capteurs intégrés, une vue «hélicoptère» (à 360 degrés) donne un compte rendu ultra-réaliste de l’envirronnement. C’est évidemment très utile lors des phases de stationnement. Lors des bifurquations, le combiné d’instrumentation ajoute des flèches directionnelles sur l’image filmée par la caméra frontale. Cela permet, par exemple, d’indiquer la bonne sortie à prendre. Au quotidien, ces nouvelles technologies facilitent grandement la conduite. Néanmoins, il faut reconnaître que les boutons physiques commandant la climatisation et surtout la molette de réglage, pourtant très chère à BMW jusqu’alors, manquent énormément dans l’Active Tourer. D’autant que les fonctions du «Curved Display», un panneau de commandes et d’affichage incurvé et tourné vers le conducteur et composé d’un combiné d’instrumentation de 10,25 pouces et d’un écran d’infodivertissement de 10,7 pouces, sont très nombreuses. Justifiant son choix, BMW explique que les écrans sont positionnés suffisamment proches du conducteur et que la molette se révèle donc inutile. Reste qu’elle aurait tout de même été bien pratique pour naviguer dans les menus et sous-menus, voire à l’heure de sélectionner les différentes applications, lesquelles sont vraiemnt nombreuses. En outre, leur symbole est si petit qu’il est difficile à repérer du premier coup lors de la conduite. Quant au menu principal, il se présente sous forme de tuiles librement configurables. Globalement, il convainc par un bon mélange de clarté et de contenu informatif. La commande vocale est toutefois la plus compréhensible, car elle comprend sans erreur la plupart des souhaits des passagers. Ce n’est que lorsque le niveau de bruit est élevé, c’est-à-dire lorsque plusieurs passagers sont à bord, que le système révèle ses limites.

Comportement typé sportif

Comme déjà expliqué, c’est surtout par son comportement typé sportif que la BMW étonne. Forte d’une motricité de tout premier ordre, la Série 2 Active Tourer ne patine quasi jamais des roues avant, sur sol sec en tout cas. Bien qu’elle affiche tout de même un certain confort de roulage, le monospace se dote de suspensions plutôt dures. Ce qui est plutôt inattendu pour un monospace. Malgré ce réglage, les trajets sur autoroute ne sont jamais un problème, comme un essayeur a pu le constater lors d’un trajet jusqu’en Vendée (France). Oui, en produisant un véhicule doté d’un subtil mélange de sport et d’habitabilité, BMW a bougrement bien réussi son coup.

Résultats

Note de la rédaction 76.5/100

moteur-boîte

Le 4-cylindre donne à son conducteur l’impression d’être bien plus puissant que ce qu’il est en réalité. De son côté, la boîte de vitesses ne manque jamais de rapidité. Quant au système hybride 48 volts, il offre un petit plus de réactivité.

trains roulants

Suffisammment sportive, la Série 2 Active Tourer pourrait se passer de son châssis M plus rigide, même si cela lui enlèverait sans doute une partie de ce qui le rend si différent et rafraîchissant.

Habitacle

La finition et le choix des matériaux sont corrects, surtout si l’on dépense un peu plus d’argent. En fait, seule l’absence de commandes physiques est critiquable.

Sécurité

La direction, la tenue de route et le freinage sont excellents. Les dispositifs d’assistance fonctionnent de manière fiable, du moins lorsqu’ils sont présents.

Budget

64 040 francs: c’est le prix de la voiture essayée dans ces lignes. Et si toutes les options sont cochées, la Série 2 peut coûter jusqu’à plus de 70 000 francs.

Verdict 

Bien qu’ils soient peu demandés, les monospaces continuent à offrir de nombreux avantages. C’est d’autant plus vrai en ce qui concerne la Série 2 Active Tourer, qui jouit, en outre, d’une conduite étonnamment sportive.

Vous trouverez le fiche technique de ce modèle et les mesures effectuées par la RA dans la version imprimée et dans le e-paper.

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