Pluie de records

S’il était probable que le Gurnigel verrait Eric Berguerand remporter le titre de champion, il n’était pas sûr qu’il décrocherait un nouveau record. C’est désormais chose faite.

Vainqueur du Gurnigel, Berguerand a également remporté le classement général.

Avant la course du Gurnigel, ultime manche du championnat de Suisse de la montagne, il ne manquait qu’un seul petit point à Eric Berguerand pour s’adjuger le titre. Autrement dit, même si le Valaisan terminait deuxième, voire troisième, il était certain de l’emporter. Pourtant, il n’a rien laissé passer dans le canton de Berne; au volant de sa Lola FA90, Berguerand a grimpé les 3,7 kilomètres du Gurnigel en 1’39’’49 lors de la première des trois manches, établissant d’emblée un nouveau record – le cinquième de la saison écoulée – et plaçant son plus proche poursuivant à plus de quatre secondes. Une avance judicieuse; lors du deuxième run, Berguerand ne faisait pas mieux que 1’43’’11. En cause? Une boîte de vitesses défaillante que le mécanicien a été bien incapable de réparer sur place: «C’est aussi pour cette raison que je n’ai pas pu prendre le départ de la troisième et dernière manche. Néanmoins, j’ai tout de même atteint mon objectif», explique le Valaisan. Qui ne parle pas du septième titre de sa carrière, mais du record: «Je voulais absolument l’améliorer». Il parle bien entendu du précédent record du Gurnigel, qu’il avait décroché en 2018. Le Valaisan fait ainsi deux secondes de mieux que précédemment.

Lors de son premier run, le seul concurrent éventuellement capable de faire de l’ombre à Berguerand, Marcel Steiner, a envoyé sa Lobart-Helftec-Honda dans la glissière de sécurité. «Le choc a non seulement brisé ma suspension arrière mais aussi quelques pièces aérodynamiques». Certes, grâce au solide travail de son équipe, le Bernois a pu rapidement la réparer et ainsi participer aux deux manches suivantes, mais en réalité, Steiner était déjà «out». Pourtant, «nous étions arrivés très motivés», dit-il. «Mais le samedi, les événements se sont enchaînés. Après la deuxième manche, de la fumée s’échappait de la voiture, j’ai tout de suite pensé à un départ de feu et j’ai déclenché mon extincteur. Finalement, ce n’était qu’un tuyau d’aération défectueux, mais nous avons quand même dû nettoyer. Heureusement, mon père a rapidement réussi à dénicher un extincteur à déclenchement électrique conforme au règlement!» La déception de Steiner a donc été grande lorsque, le lendemain, aux alentours de 19 heures, Robin Faustini lui a ravi la deuxième place, juste derrière Berguerand. Oui, ce n’était vraiment pas le jour de Steiner.

Le pilote Osella le plus rapide

Par rapport à Steiner, Faustini s’est montré plus rapide d’environ trois dixièmes de seconde. Voilà qui explique sa mine réjouie au terme de la course, autour de la traditionnelle bière de fin de course: «Tip top! J’ai toujours pensé que j’avais encore ce qu’il fallait pour battre Steiner encore une fois sur son terrain du Gurnigel». Au cours de la saison, Steiner n’a eu de cesse de peaufiner le pilotage de sa Lobart, qui profite d’un nouveau moteur turbo Helftec. Néanmoins, au Gurnigel, le Bernois n’a eu d’autre choix que de s’incliner face au talent de Faustini: «Mon chrono de 1’41’’41 est désormais le meilleur temps d’une Osella sur le Gurnigel». L’Argovien est de bonne humeur, surtout parce que sa première saison au volant de l’Osella FA30 a été extrêmement constructive: «Depuis le début de l’année, j’ai déjà disputé une dizaine de course de côte.» Fort de cette expérience, lui et son équipe savent sur quelle partie de la voiture intervenir en hiver afin d’être plus rapide l’année prochaine». Cela dit, pour les concurrents de Berguerand, le CS de la montagne 2023 s’annonce tout aussi rude à remporter que cette année. «Eric a été encore plus rapide cette année que précédemment. Rien ne nous dit qu’il n’en a pas encore sous le capot», admire Faustini.

En 2023, Thomas Amweg espère lui aussi faire mieux. «Mes nouveaux pistons doivent arriver mardi prochain», expliquait l’Argovien dimanche soir, au terme de la course, «mais je n’y croirai que lorsque je les aurai entre les mains», rigolait-il. Initialement, Amweg avait prévu de prendre le départ du Gurnigel 2022, qu’il avait remporté en 2019, au volant d’une Reynard 95D. Voeu pieu car les pièces nécéssaires à la finalisation de son moteur (RA 34/2022) n’étaient toujours pas arrivées. Lorsque sa voiture sera prête, il va sans dire qu’Amweg sera un concurrent sérieux, comme en atteste la quatrième place (au volant d’une Lola T94/50 à boîte manuelle) qu’il avait décrochée à l’époque.

Retraite silencieuse mais spectaculaire

La Dallara GP3 d’Yves Hängärtner va certainement changer de propriétaire. Spécialiste des courses de slaloms, le Seelandais a disputé sa première et dernière course de côte au Gurnigel: «C’est au Gurnigel que j’ai fait mon entrée et mes adieux». Et ce en silence et avec une voiture de course pour le moins spectaculaire puisque bardée des couleurs Williams des années 1990. «Mon sponsor Aare Bier m’a donné les couleurs, nous avons joué avec…». Hängärtner n’a pas participé à la troisième course, «J’ai profité jusqu’au bout de mes deux derniers runs mais maintenant, c’est fini. J’ai 48 ans, j’ai une famille et une maison. L’effort devient tout simplement trop important». 

De leur côté, Joël Grand et René Aeberhardt ont grimpé au sommet au volant de leur nouvelle monture, une Reynard 97D-Formule 3000 pour Grand: «La Reynard est une vieille voiture, pas franchement facile à conduire. Pour 2023, j’ai une idée de ce que je pourrais faire. J’ai plusieurs offres». Quant à Aberhardt, il a échangé sa fidèle Opel Kadett contre une BMW M3 DTM de 1991. Une voiture qui lui a permis de remporter sa catégorie: «Comme la Kadett est tombée en panne lors de la manche finale de Chamblon, j’ai été contraint de changer de voiture.»

Martin Bürki changera lui aussi en 2023 puisque c’est son fils Mike qui conduira désormais la légendaire Polo. Martin, lui, participera au championnat de slaloms au volant d’une BMW 318i STW. Quant à la «Bergpokal» (un championnat destiné aux voitures moins puissantes), elle restera comme la dernière de Martin Bürki. Ce qui laisse le champ libre à ses concurrents tels que Philipp Krebs, Jürg Ochsner, mais aussi Stephan Burri, qui a battu Bürki aux Rangiers. «Et il y a mon fils aussi», intervient Martin Bürki. Et Burri de plaisanter: «Il y a tout simplement beaucoup trop de Bürki».

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