Dernier décoiffage

Grâce à son 5-pattes de 400 ch, la TT RS est l’une des Audi les plus rapides de la gamme, mais peine à provoquer des frissons.

L’Audi TT entame la dernière partie de sa longue carrière. Le petit coupé allemand, qui voyait le jour en 1998, quittera bientôt définitivement la scène, après trois générations. Pour cette ultime ligne droite avant la retraite, Ingolstadt a offert à la TT un petit facelift, mais n’a pas changé la substance de la sportive. La TT RS est la preuve roulante qu’un moteur suffit à transfigurer une auto… mais que la perfection n’est pas synonyme d’émotion.  

Parlons-en, de ce cinq-cylindres en ligne. Ce dernier n’a pas été retouché, le 2,5-litres turbo développe toujours 400 ch entre 5850 et 7000 tr/min, le couple assène 480 Nm sur le vilebrequin à 2250 tr/min. Si l’on exclut une petite paresse à bas régime, ce bloc cumule les superlatifs, notamment une fois que «la machine est lancée»; la fougue dont fait preuve le propulseur à haut régime est étourdissante. Audi annonce 3,9 s sur le 0 à 100 km/h pour le roadster, un chronomètre que nous avons presque été en mesure de confirmer, avec 4 secondes mesurées. La boîte de vitesses à double embrayage seconde bien le travail du propulseur, et fait preuve d’une douceur étonnante, même à pleine charge. On regrette toutefois que le moulin ne sonne plus comme sur les précédentes générations, probablement étouffé par le filtre à particules. Ce cinq-pattes turbocompressé conserve cependant ses notes gutturales caractéristiques, ouf! 

Rapide et précise

Les freins à disque en céramique optionnels à l’avant sont très efficaces malgré leur diamètre étonnamment petit. Nous avons effectivement mesuré une distance de freinage d’à peine 32,3 mètres depuis 100 km/h. Le dispositif se montre également très résistant; il encaisse, impassible, la succession de freinages rapprochés d’un col de montagne. La suspension «magnetic ride» adaptative n’est pas exagérément rigide, même dans sa configuration la plus sportive («Dynamic»). C’est d’ailleurs ainsi paramétrée que la TT RS montre le meilleur d’elle-même sur la route, avec l’essieu arrière qui devient mobile. Toutefois, en raison du poids considérable et de l’empattement court, le coupé peut être nerveux lors des forts transferts de charge. Ou du moins, il pourrait l’être, car l’électronique réprimande chaque écart de trajectoire ou dérobade du train arrière. La direction vient aussi tempérer la fête, non pas en raison de son excellent mordant, mais plutôt à cause du faible retour d’information. Le conducteur peine effectivement à se sentir relié à la route.  

L’habitacle est un judicieux compromis entre sportivité et luxe, avec quelques paradoxes. Les sièges sont équipés d’une buse d’aération pour la nuque, mais le cockpit ne dispose pas d’écran pour l’infodivertissement. Le système est regroupé dans la lucarne du tableau de bord et on le pilote via la molette centrale ou les touches incrustées sur le volant. Les assistants de conduite et les possibilités de connexion existent bien, mais peinent à masquer l’âge de l’auto. A part cela, le plastique dicte sa loi, ce qui fait mauvaise figure lorsque l’on considère la facture finale. Il faut en effet compter au minimum 94 500 francs pour s’offrir une TT RS Roadster, notre voiture d’essai atteignait même 122 670 francs avec quelques options. 

Résultats

Note de la rédaction 77/100

moteur-boîte

Le cinq-cylindres est la pièce de résistance de la TT RS. Grâce à ses 400 ch, les performances sont démentes…

trains roulants

… tout comme le freinage. Pour le reste, la TT RS  est une Audi typique: rapide, mais un brin ennuyante. 

Habitacle

L’habitacle de la TT RS est bien ordonné et nous apprécions le fait qu’Audi ne l’ait pas bardé d’écrans, qui distraient de la conduite.

Sécurité

La TT est également équipée des phares matriciels à LED, qui font la fierté d’Audi. A raison, leur fonctionnement est remarquable.

Budget

Oui, la TT RS est chère, mais les roadsters de 400 chevaux de la concurrence ne sont pas bradés non plus. 

Verdict 

C’est à juste titre que le mythique coupé d’Audi s’est constitué une communauté de fans au cours des 20 dernières années. Le cinq-cylindres en ligne est un excellent moteur, le comportement routier ne souffre d’aucune critique, si ce n’est que l’ensemble manque de piment et d’émotion.

Vous trouverez le fiche technique de ce modèle et les mesures effectuées par la RA dans la version imprimée et dans le e-paper.

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