Let’s make Volkswagen shine again» (redonnons de l’éclat à Volkswagen): voilà dans les grandes lignes ce qu’il faut retenir du discours que Thomas Schäfer, le nouveau PDG de la marque Volkswagen depuis juillet 2022, a prononcé lors de la présentation du nouveau concept ID.2all. Affecté par les années de gouvernance d’Herbert Diess (le prédécesseur de Schäfer à la tête de l’entreprise), Volkswagen s’était effectivement un peu perdue ces derniers temps. Qualité de fabrication en baisse et logiciels défectueux sont autant de problèmes avec lequel le constructeur de Wolfsburg doit aujourd’hui composer. Bien conscient que l’image de «sa» marque est en train d’en prendre un sérieux coup, Schäfer entend bien lui rendre ses lettres de noblesse, en lui restituant cette aura que l’enseigne germanique avait durement acquise grâce à la production de véhicules emblématiques tels que la Cox, les Transporter, les Golf… pour n’en citer que quelques-uns. Afin d’atteindre cet objectif, Schäfer souhaite retourner aux origines de la marque en proposant une «voiture du peuple» électrique, financièrement accessible au plus grand nombre: l’ID.2all, «ID. pour tous» (two/to all) en francais. Ce prototype préfigure une citadine électrique de série, attendue pour 2025 et qui se négociera aux alentours de 25 000 euros (24 800 francs) en entrée de gamme, d’après VW.
Dans sa volonté de renouer avec la belle époque, Schäfer fait de l’ID.2all un «hommage à la Coccinelle, à la Golf et à la Polo», reconnaît Andreas Mindt. Débauché de chez Bentley par Schäfer, Mindt a remplacé Jozef Kaban (dont le travail ne plaisait pas du tout à Schäfer) à la tête du design chez Volkswagen en février dernier. Cela signifie que l’homme n’a eu que cinq semaines en tout et pour tout pour dessiner ce prototype! En plus de son design rassurant (puisque connu), l’ID.2all peut compter sur une meilleure qualité d’assemblage et de jolis matériaux dans son habitacle. Volkswagen aurait aussi entendu les griefs de sa clientèle, nombreuse à pester contre la mauvaise ergonomie des écrans tactiles. Voilà qui explique l’apparition d’une molette sur la console centrale. Celle-ci permet de commander l’écran d’infodivertissement, dont les menus ont été repensés pour être plus clairs. Sur le volant, point de boutons tactiles mais bien des touches rotatives là aussi. De leur côté, les commandes relatives à la climatisation sont situées dans une barre tactile distincte et rétro-éclairée. La carte vintage est déployée à l’intérieur, le combiné d’instrumentations pouvant reprendre le design des compteurs de la Golf de première génération ou de la Beetle!
Habitacle spacieux et mieux fini
L’habitacle est décrit par Volkswagen comme aussi spacieux que celui d’une Golf. Malgré une longueur inférieure que celle de l’actuelle Polo, l’ID.2all profite d’un empattement important, ce qui lui permet d’embarquer confortablement cinq passagers tout en proposant un volume de coffre intéressant: 490 l. C’est 150 l de plus que la Polo et 110 l de plus que la Golf. Banquette rabaissée, l’auto dispose de 1330 l! Cette valeur importante (énorme pour une citadine) est rendue possible par la présence de deux soutes supplémentaires, l’une dissimulé sous la banquette arrière relevable et une autre sous le plancher du coffre.
Cette seconde soute doit sa présence à l’absence de machine électrique sur l’essieu arrière. C’est là la particularité principale de la nouvelle plateforme MEB «Entry». Par rapport au châssis MEB standard, qui dispose sa machine électrique sur l’essieu arrière, la MEB «Entry» installe son moteur de 166 kW (226 ch) sur l’essieu avant. L’ID.2all est donc une traction. Il faut toutefois noter que la version de série pourra recevoir une machine électrique à l’arrière afin d’offrir quatre roues motrices sur la future version sportive. Cette dernière sera vraisemblablement désignée GTI (et non GTX), encore une fois afin de mieux rendre hommage à l’histoire de Volkswagen.
Pour maintenir le prix plancher de 25 000 euros, l’ID.2 aura recours à une batterie de petite capacité (environ 40 kWh) de type LFP (lithium-fer-phosphate). Un accumulateur lithium-ions, de capacité plus importante (aux alentours de 60 kWh), sera également proposée, mais à un tarif logiquement plus élevé. Elle permettra une autonomie avoisinant les 450 km. L’ID.2 sera produite en Espagne, dans l’usine de Martorell, aux côtés de sa cousine, la Cupra UrbanRebel. Soulignons encore que Volkswagen a profité de la présentation de l’ID.2all pour annoncer la mise en chantier d’une petite voiture électrique à moins de 20 000 euros, vraisemblablement désignée ID.1. De petits véhicules électriques à des tarifs abordables, voilà qui ramène un peu de logique dans un univers automobile toujours plus «lourd» et privilégié.