Pour une dernière danse

Dans trois ans, la Mercedes-Benz Classe B prendra sa retraite. Elle vient de subir un lifting. Cette voiture pratique, à l’image un peu fade, a été considérablement améliorée...

Si les enfants restent bouche bée, si les hommes hochent du chef en signe d’approbation et si les femmes tournent la tête à votre passage, vous n’êtes certainement pas assis dans une Classe B de Mercedes-Benz, voiture discrète qui a laissé toutes les émotions et la passion à ses frères et sœurs.

Il est de notoriété publique que les étoiles de la Classe A et de la Classe B s’éteindront en 2026, la firme de Stuttgart ayant fait savoir qu’elle ne reconduirait pas les modèles, mettant ainsi fin à sa volonté d’attirer les clients très tôt (entendre très jeunes) dans ses filets. Pourtant, la Classe B a plutôt une image de véhicules destinés à des retraités. Il en va d’ailleurs de même pour ses principales concurrentes que sont l’Active Sports Tourer de BMW et la Golf Sportsvan de VW (arrêtée en 2020). Ces monospaces compacts ou MPV (véhicule à usage multiple) se caractérisent par une position d’assise surélevée, un habitacle spacieux et une configuration flexible des sièges. Une excellente veste pour tous les temps. Pratique, de haute qualité technique, mais pas franchement sexy.

C’est une version 250e de la Mercedes-Benz Classe B qui a été essayée dans ces lignes. Vu de l’extérieur, les changements apporté par le facelift se limitent aux parties avant et arrière ainsi qu’aux nouveaux phares et feux arrière à LED. Dans sa robe extérieure AMG et ses jantes de 18 pouces venant du département «Performance», elle se montre sous son jour le plus sportif et le plus dynamique.

La particularité du véhicule d’essai se cache sous le capot… couleur rouge Ferrari. Là, c’est un moteur Renault qui s’y trouve! Les 163 ch du 4-cylindres essence sont secondés par une machine électrique de 109 ch qui, selon l’usine, devrait permettre de parcourir environ 70 kilomètres en mode 100 % électrique. La navette pour se rendre au travail pourrait donc se faire sans entraînement thermique, à condition de ne pas dépasser les 140 km/h, ce qui ne dérange guère en Suisse.

Large place, tout est propre et rangé 

A l’intérieur, le regard est immédiatement attiré par le MBUX. Deux écrans de 10,25 pouces s’associent pour former un panneau de 63 centimètres de long, qui occupe les deux tiers du tableau de bord. L’écran du conducteur est commandé par les touches sensitives du volant, technologie reprise des «Classe» plus onéreuses, mais qui peut s’avérer délicate si les mains sont légèrement humides. L’écran central permet de commander les fonctions navigation, média, téléphone ou véhicule. Ceci au moyen de touches ou de la voix. Contrairement à son prédécesseur, l’unité de saisie sur la console centrale a été supprimée, ce qui donne à l’habitacle une impression de propreté et d’ordre. 

Il y a beaucoup de place à l’arrière, même pour deux personnes de grande taille, avec un bon espace pour les jambes. A trois, cela devient serré et il faut déjà se connaître un peu mieux. La modularité et la sensation d’espace font certainement partie des principales raisons qui pousseront à l’achat. Qu’il s’agisse de deux sièges pour enfants, du vélo ou d’une acquisition spontanée dans un magasin de meubles: le B250e s’adapte à merveille à nombre de situations.

Dans les SUV, il faut presque escalader. Dans les voitures de sport, il faut plonger et s’engouffrer. En ce qui concerne la Classe B, la hauteur d’accès est commode, à la bonne hauteur, sans grand enjambement. La B250e se conduit de manière aussi simple qu’imperturbable. Nous discutons étonnamment souvent avec «Madame Mercedes» qui, avec ce facelift, peut même expliquer les fonctions du véhicule et qui, dans une future mise à jour, fera même office de guide en fournissant des informations sur les curiosités croisées le long de l’itinéraire. La suspension est confortable, comme le veut la marque, et les inégalités de la route sont bien amorties dans l’habitacle. Les sièges absorbent ensuite les vibrations restantes. On se sent donc bien dans la voiture.  

La sportivité a ses limites

Du point de vue du dynamisme, la B250e offre de bonnes valeurs. Le sprint de 0 à 100 km/h est bouclé en 8,6 secondes et les reprises pour passer de 50 à 80 km/h se font en 2,3 secondes. Bien que baptisée Sports Tourer, la B250e ne supporte que très peu la conduite véritablement sportive. Dans les virages, les occupants comme les pneus avant cherchent de l’adhérence, les uns sur leur siège, les autres sur l’asphalte. Les deux propulseurs et la boîte à double embrayage à 8 rapports manquent d’harmonie en conduite rapide. Tantôt le régime reste à des hauteurs inexplicables, tantôt il reste bas, de sorte que le conducteur et les passagers attendent avec impatience l’aide de la machine électrique. Lorsque cette dernière se met enfin en route, c’est souvent avec une telle motivation que la propulsion s’accompagne de crissements de pneus et d’une intervention de l’électronique de surveillance. Dans l’habitacle, le conducteur et les passagers se déplacent au gré des changements de rapport. C’est pourquoi il est préférable de lever le pied, auquel cas le moteur à combustion et la machine électrique deviennent alors relativement douces et la conduite confortable.

Ce calme retrouvé est d’autant plus agréable qu’il permet de faire de substantielles économies à la pompe, où la Mercedes peut se targuer d’une moyenne de 4,7 l/100 km. A condition bien évidemment de recharger régulièrement la batterie. Ce qui se fait soit en courant alternatif à une puissance de 11 kW, soit à un chargeur de courant continu à 22 kW. Si la Classe B roule uniquement avec le moteur à combustion conventionnel, sans jamais recharger, sa consommation grimpe à 7,9 l d’essence aux 100 kilomètres, ce qui représente une augmentation de près de 70 %.

En matière de sécurité, la B250e est une pure Mercedes-Benz. Autrement dit, ses systèmes d’assistance à la conduite fonctionnent à merveille, en adaptant par exemple la vitesse sur l’autoroute très finement. Les réductions de vitesse inexplicables dues à une mauvaise reconnaissance des panneaux, comme c’était le cas sur le modèle précédent, n’existent plus. Si l’assistant de freinage d’urgence doit intervenir, le véhicule décélère de 100 km/h à l’arrêt, à la pression maximale, dans les 38,1 mètres (sol mouillé). Si cela ne suffit pas, les ceintures de sécurité sont bloquées, les fenêtres et le toit ouvrant fermés et les haut-parleurs produisent un bruit qui protège l’ouïe des effets sonores dus à un crash ou au déploiement de l’airbag. Précision: nous n’’avons pas essayé ce système!

Lors de l’essai, la B250e a convaincu par sa technique et son espace en tant que compagnon de voyage sans histoires. La politique de prix est typique du groupe, même si la caméra de recul, les sièges chauffants et le GPS sont montés de série. En revanche, tout le reste est proposé en supplément. Ainsi, le véhicule de test a vu son prix de base de 56 500 francs augmenter d’environ 30 % au moment de payer l’addition. D’une certaine manière, la Classe B nous manquera lorsqu’elle prendra vraiment sa retraite, à partir de 2026. Mais ce sera peut-être comme pour la mode: les tendances, souvent, reviennent. 

Résultats

Note de la rédaction 75/100

moteur-boîte

Elle n’est pas une fusée, mais elle a l’avantage d’être peu gloutonne à la pompe, du moins lorsque les recharges sont correctement effectuées.

trains roulants

La Classe B est relativement confortable, mais en conduite sportive, elle pêche par la mauvaise motricité de ses roues avant.

Habitacle

Il y a beaucoup d’espace à l’avant, à l’arrière et dans le coffre. La modularité est bonne et les sièges sont confortables. Le MBUX convainc avec sa fonction vocale évolutive ou la navigation avec caméra live qui incruste les indications de guidage dans l’image.

Sécurité

La sécurité passive du véhicule est le fruit du grand savoir-faire Mercedes. De plus, l’étoile brille par ses systèmes sophistiqués d’assistance à la conduite et sa courte distance de freinage.

Budget

Prix d’entrée élevé pour une voiture à l’accès élevé. Celui qui en veut plus l’obtient, mais doit ouvrir son porte-monnaie en conséquence.

Verdict 

Ceux qui ne veulent pas d’un break, d’un SUV ou d’un monospace, sans pourtant renoncer à leurs avantages, trouveront leur bonheur avec la Classe B. Avec sa polyvalence, c’est une voiture qui peut aider son propriétaire dans toutes les situations, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes.

Vous trouverez la fiche technique de ce modèle et les mesures effectuées par la RA dans la version imprimée et dans le e-paper.

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