Un duel en montagne

Marcel Steiner tient son exploit. Vainqueur à Oberhallau, il compte le même nombre de points que son adversaire, Eric Berguerand.

Marcel Steiner était rayonnant à la suite de sa victoire, remportée à Oberhallau (SH). Il faut dire qu’au cours de sa longue carrière, le Bernois a rarement été aussi stressé; remporter la course de ce week-end, le troisième de la saison après Hemberg (SG) et Les Rangiers (JU), c’est l’exploit qu’il souhaitait à tout prix accomplir. C’est désormais chose faite. Ainsi, avant les prochains rendez-vous du Gurnigel (BE) et des Paccots (FR), le duel Steiner-Berguerand s’annonce palpitant, les deux pilotes dénombrent tous deux 117 points, et ce en tenant compte du résultat à biffer obligatoirement.

Marcel Steiner a remporté sa troisième victoire de la saison, réalisant ainsi à Oberhallau l’exploit tant attendu.

Le poids qui a pesé sur les épaules du pilote helvétique tout au long du week-end n’était pas le seul élément qui l’a mis sous pression; la course de côte d’Oberhallau, qui s’est déroulée sur trois jours au lieu de deux en raison de la célébration de son centenaire, s’est tenue sous des pluies parfois diluviennes, mettant à rude épreuve les nerfs des pilotes. Naturellement, ces averses les ont contraints à revoir régulièrement leur stratégie de pneus. «Lors de la deuxième manche, j’étais sur la grille de départ. Ma voiture était équipée de slicks lorsque la pluie s’est subitement mise à tomber. Lors de la troisième et ultime montée, j’ai vu sur le livestream que la trajectoire idéale commençait à sécher, je me suis renseigné auprès des pilotes qui avaient déjà grimpé avant de me décider», explique Steiner, ébranlé par ce poker pneumatique.

De son côté, Berguerand a lui aussi été confronté à certains choix: «Je devais me décider entre les pneus pluie Avon ou Michelin. J’ai finalement opté pour les Avon. Ils ont bien fonctionné, mais la deuxième manche était trop humide et les 3’’5 que j’ai prises sur Steiner n’ont servi à rien, car c’était la montée la plus lente.» Sa seule erreur? «J’ai dormi pendant la moitié de la première manche.» Autre défi posé par la météo, le groupe 3, qui comprenait les classes dans lesquelles couraient Steiner et Berguerand, n’a pas pu s’élancer le samedi soir, leur montée étant finalement reportée au lendemain matin.

Week-end noir comme du charbon

La météo n’a pas non plus fait les affaires de Robin Faustini. L’Argovien, troisième du Championnat de Suisse de la Montagne en 2022 et 2019, derrière Berguerand et Steiner, a vécu un week-end noir comme du charbon, qu’il a terminé à la treizième place du général. Et le vol de son scooter électrique n’aura été qu’une histoire secondaire: «Avant la première manche, plus aucune info n’apparaissait sur mon tableau de bord. J’ai renoncé à prendre le départ, parce que je ne voulais pas risquer une panne. C’était aussi la première fois que je courais sous la pluie avec cette voiture», explique Faustini. «Pour moi, il n’a pas assez plu», avoue Thomas Amweg, quatrième Suisse derrière Joël Volluz; il est vrai que sur le sec, il lui manque encore de l’expérience avec la Reynard F3000. «Mais nous allons frapper au Gurnigel», déclare Amweg. En 2019, il avait remporté la classique bernoise… sous la pluie!

Dans les catégories de Roger Schnellmann, Bruno Sawatzki, Stephan Burri, Michael Schläpfer et Thomas Zürcher, les titres sont donc encore en jeu. Schnellmann et Sawatzki ont remporté des victoires de classe en voitures de tourisme. Burri (vainqueur en Interswiss jusqu’à 2000 cm3) est désormais en tête de la Coupe de la Montagne, même en tenant compte des résultats à biffer, car Sébastien Coquoz n’a terminé que troisième dans sa catégorie (E1 jusqu’à 2000 cm3). «La tension monte», explique Burri. De son côté, Michael Schläpfer s’est montré résigné; le leader de la Renault-Classic-Cup voit son avance sur Thomas Zürcher fondre comme neige au soleil: «Lors des deux courses sur circuit, au Nürburgring, je n’aurai aucune chance contre Tom», dit-il. 

Burgermeister, le Synfuel et Darani: nouvelles voies

«Il serait intéressant de voir ce que pourrait réaliser Joel Burgermeister dans une voiture de sport de trois-litres»: c’est la conclusion à laquelle étaient parvenus Andreas Jenzer et la Revue Automobile, après une discussion. Propriétaire d’une écurie de course, Jenzer s’occupe de la Formule 4 2000 cm3 avec laquelle Burgermeister est devenu le plus rapide des pilotes de formule deux-litres. Lors de la course de côte des Rangiers (JU), il a amélioré son meilleur temps personnel de plus de cinq secondes. La saison dernière, il découvrait la F4 et avait dû s’habituer aux caractéristiques d’un moteur turbocompressé. «Désormais, je ne rencontre plus de problèmes», avoue Burgermeister. Depuis la mi-juillet, lors de la course de côte d’Anzère (VS), il a davantage confiance dans les réglages de son bolide, une voiture –  ce n’est un secret pour personne – qui est en vente depuis le début de la saison. 

De quoi, bien sûr, se demander s’il ne se prépare pas quelque chose, comme une voiture de sport trois-litres? «Bien sûr que cela m’intéresserait énormément, mais financièrement, je ne peux pas assumer seul une telle charge. Que pourrais-je réaliser avec une voiture de course de ce genre? Je ne le sais pas.» C’est un rêve pour Joel Burgermeister, «même si je n’ai pas perdu espoir», dit-il. On le sait, le Championnat de Suisse automobile emprunte de nouvelles voies. À Oberhallau, une classe entière de voitures a fait le plein de carburant synthétique, une première. Initiateur du projet, Mathias Schläppi, au volant d’une Hyundai i30, a remporté la victoire dans un peloton de six TCR, devant Patrick Flammer (Opel Astra) et Danny Krieg (Seat Leon).

Christian Darani était également de retour en pays schaffhousois, même s’il a mis en vente son emblématique Fiat X1/9. Le Tessinois justifie cette décision en raison d’une diminution du temps qu’il peut désormais consacrer à la course automobile, à cause de sa famille et de ses obligations professionnelles.

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