Défi relevé, après des années difficiles

Le Bernois a récupéré sa couronne en Championnat de Suisse de la montagne. Un sixième sacre historique.

Gurnigel 2023: Marcel Steiner est champion. L’intensité de la lutte se lit sur son visage.

Course de côte du Gurnigel (BE), dimanche après-midi 10 septembre 2023. La troisième et dernière manche doit encore avoir lieu, mais devant son motorhome, Marcel Steiner reçoit déjà certaines félicitations. Et pour cause, le Bernois de 48 ans est d’ores et déjà sacré Champion de Suisse de la Montagne, avant même la finale qui doit se tenir une semaine plus tard aux Paccots (FR). Au même moment, le «sortant», Eric Berguerand, prépare sa Lola FA99 pour son retour à la maison (problème de moteur): «Quelqu’un doit lui dire de laisser sa voiture au parc; sinon, il ne marquera pas de points», ordonne Marcel Steiner à l’un de ses mécaniciens. Un comportement fair-play qui en dit long sur Steiner: son duel avec Berguerand dure certes depuis 2010, mais le respect entre les deux hommes n’a fait que grandir avec le temps.

Ce sixième titre de Steiner a été obtenu après de longues et difficiles années, et pas seulement à cause de la pandémie. En 2008, le Bernois avait remporté le championnat allemand au volant de sa BMW Martini MK77 avant de doubler la mise en Suisse en 2010. Après avoir remporté deux autres titres, Steiner avait établi sa propre feuille de route: de 2012 à 2015, avec son Osella FA30-Zytek, il participa également à des courses à l’étranger. En 2016, il fit son retour en championnat de Suisse avec une nouvelle voiture, une Lobart LA01-Mugen, mais celle-ci ne fonctionna correctement qu’à partir de 2017, Steiner remportant alors son quatrième titre. Le cinquième vint un an plus tard, en 2018. 

Dur pour les nerfs

Les nerfs de Steiner furent mis à rude épreuve lorsque son prototype fut équipé d’un 4-cylindres turbo Honda. Avec le recul, Steiner avoue que ce projet, mené en collaboration avec Helftec Engineering, était ambitieux; il s’attendait donc à quelques revers. Mais en certaines occasions, on allait rencontrer un Steiner de plus en plus performant. Rétrospectivement, il explique: «Mais le défi technique m’attirait beaucoup!» 

Cette année, Steiner a performé dès le coup d’envoi de la saison, à Hemberg (SG). Et pourtant, là encore, les choses auraient pu se passer tout autrement. Car sa victoire, record en prime, était la première d’une voiture alimentée en carburant synthétique dans une course de côte. Des mois plus tard, Steiner avoue: «Je ne savais pas à quoi m’attendre, j’avais un peu peur pour le moteur…» Après ce succès surprise, une analyse auprès de l’expert en lubrifiants Midland a démontré «que l’huile nécessitait d’être changée plus souvent». 

Après ces débuts en fanfare, les choses ne se sont pas toujours aussi bien passées. À La Roche (FR), Steiner espérait mieux, «car au final, Eric a gagné avec un trop grand écart.» À Massongex (VS), sa deuxième place derrière le Valaisan fut un succès inattendu, Steiner pensant que ce serait là le résultat qu’il pourrait biffer. À Anzère (VS), il voulait gagner, «mais j’ai commis une erreur lourde de conséquences lors de la première manche.» Il réplique aux Rangiers (JU), à Oberhallau (SH) et au Gurnigel, avec un chrono record. Une participation à la course de côte d’Osnabrück (D) avant cette série de victoires a été déterminante: «En Allemagne, la voiture a fonctionné de manière impeccable, le réglage du châssis était enfin correct.» Steiner est donc le premier vainqueur dont la voiture carburait à l’essence synthétique: «Actuellement, le moteur est démonté pour un contrôle complet. Nous verrons ensuite si nous continuons ainsi.»

Des idées de retraite?

Course de côte du Gurnigel, 10 septembre, il se fait tard et la RA demande à Steiner si les rumeurs concernant le départ à la retraite de Berguerand sont fondées. «La saison est terminée, tout le monde en a un peu assez des courses, des déplacements. Nous ne saurons probablement qu’au printemps si Eric continue», affirme Steiner. Et que va-t-il se passer pour lui? «Eh bien, on vieillit. Ces dernières années difficiles, j’ai pensé une fois ou l’autre à m’arrêter. Mais aujourd’hui, ce titre me donne du courage et j’entends bien le défendre avec vigueur.» 

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