Première classe

Là où le Classe V et le Multivan s’arrêtent, le Lexus LM débute. Représentant nippon d’un nouveau segment de niche, ce monovolume de luxe est avant tout dédié au transport de VIP.

La recette de ces nouveaux monovolumes à prétention luxueuse est relativement simple: un confort maximal, des sièges de première classe, un vaste système d’information et de divertissement, sans oublier une intimité totale. Bien entendu, il est inutile de préciser que les propriétaires de ce van ne le conduiront certainement pas eux-mêmes, à moins que le véhicule ne soit acheté par un chauffeur professionnel – nous y reviendrons. Le Lexus LM n’est pas seul sur son segment; il devra composer avec les vans de luxe chinois que sont le Voyah Dreamer, le Maxus Mifa 9 ou encore le tout nouveau Volvo EM90. 

Pour les affronter comme il se doit sur le ring, le Lexus LM montre ses muscles avec son imposante calandre à côté de laquelle il est impossible de passer. Le LM est dérivé des modèles Lexus NX et RX, mais il est proportionné aux dimensions d’un monospace, de sorte que l’appartenance à la marque ne fait aucun doute. Sous la carrosserie, Lexus a recours à la plateforme modulaire TNGA-K. Avantage par rapport à la concurrence allemande: alors que les T6.1 Multivan et Classe V de Volkswagen et de Mercedes-Benz sont basés sur des châssis utilitaires, le LM a été conçu sur un châssis de véhicule de tourisme. Cela se ressent dans tout, la position de conduite ou encore le confort de roulage – là encore, nous y reviendrons. 

Jusqu’aux montants B, les versions à quatre ou sept places sont quasi identiques. Les deux portes latérales électriques donnent accès à l’habitacle arrière. Dans la version à sept places, la deuxième rangée de sièges est constituée de deux fauteuils individuels entièrement électriques. Malheureusement, la troisième rangée ne peut pas rivaliser avec les fonctions les plus raffinées, mais elle peut au besoin accueillir une personne gracile en son centre. Si le véhicule quatre places dispose d’un compartiment à bagages suffisamment grand, le modèle à trois rangées ne permet de stocker que de petits sacs. On peut bien sûr relever la rangée de sièges, mais Lexus considère son LM comme un «mover» (véhicule qui assure un déplacement confortable), pas comme un van de transport. 

C’est dans la version à quatre places que se trouve la vraie première classe. À l’arrière, les deux sièges individuels de la deuxième rangée sont dotés d’innombrables possibilités de réglages et de divers programmes de massage. Luxueux à foison, ils peuvent être inclinés jusqu’à occuper une position horizontale. Et ce afin de permettre aux passagers de dormir durant le trajet. Une unité de commande de la taille d’un smartphone permet d’accéder à tous les réglages, allant de la climatisation à l’écran du divertissement en passant par l’éclairage et les différents stores déroulants. Toutefois, certaines commandes peuvent être effectuées manuellement via les petits interrupteurs à bascule et les boutons rotatifs que les passagers trouveront sur la console du siège.

Sur la version sept-places, un écran de 14 pouces descend élégamment du toit. Sur la quatre-places, en revanche, le pilote est séparé des occupants arrière par une cloison. Un écran large de 48 pouces est encastré dans celle-ci. Il est surmonté d’une fenêtre escamotable dont la transparence peut être modulée. Des caméras thermiques et des capteurs de qualité de l’air mesurent en permanence la température des passagers et les particules d’air dans l’habitacle. Ainsi, la ventilation est adaptée en temps réel et un air propre et sain est assuré par de fines particules d’eau. Le luxe est également maximal pour l’oreille: le système audio gâte les occupants grâce à ses 23 haut-parleurs, capables de fournir un son en 3D, assurant une qualité sonore digne d’un opéra.

Son et lumières 

Dès les premiers mètres, le Lexus LM se conduit avec légèreté et beaucoup de souplesse malgré ses dimensions opulentes. Cela est dû à l’architecture de base – une voiture de tourisme, rappelons-le – et à ses réglages ultra confortables qui se répercutent sur le conducteur et la conduite. De manière surprenante, Lexus a renoncé à une suspension pneumatique et a misé avec succès sur une suspension hélicoïdale super souple. Cette mollesse est également imputable à la grande hauteur des pneumatiques (taille de jante limitée). En outre, les ingénieurs de la marque se sont inspirés de la technologie employée sur les casques à réduction active du bruit. Les fréquences sonores sont collectées et analysées par des microphones, puis des fréquences sont générées par les haut-parleurs afin d’éliminer les ondes sonores gênantes dans l’habitacle. À l’usage, la technologie est bluffante d’efficacité: à bord, le silence est roi mais lorsque la vitre latérale est abaissée, les bruits qui étaient auparavant activement supprimés se font entendre. La différence est notable. Le rétroviseur central intérieur est un détail auquel il faut s’habituer: une caméra placée à l’arrière du véhicule transmet une image (non éblouissante), dont l’inclinaison, la hauteur et l’angle de vue peuvent être ajustés. À plus ou moins long terme, il est probable que les caméras finissent par remplacer les rétroviseurs extérieurs et intérieurs bien que l’œil perçoive mieux les profondeurs et les distances sur un miroir.

Le LM n’a rien d’une fusée – ce n’est de toute façon pas ce qu’on lui demande –, mais en combinaison avec la technologie hybride de dernière génération issue de la banque d’organes du groupe Toyota, les accélérations sont linéaires et dénuées d’à-coup. Et ce, non seulement lorsque la conduite est purement électrique, mais aussi lorsque le moteur thermique entraîne directement le véhicule. La cylindrée importante, le couple des machines électriques et l’absence de système de suralimentation assurent une accélération suffisante dès les plus bas régimes. Le silence de fonctionnement et les faibles vibrations feraient presque penser à un moteur V6, mais le manque de puissance rappelle rapidement au conducteur qu’il n’y a pas plus de 4 cylindres sous le capot. Si les ondulations du sol restent perceptibles sur l’essieu avant, elles s’estompent sur l’essieu arrière dans les profondeurs infinies de la suspension et de l’amortissement.

Le design attire les regards des passants et polarise fortement. On aime le LM, ou on ne l’aime pas. Toutefois, vu le peu d’exemplaires prévus pour la Suisse, l’occasion de débattre ne se présentera que rarement. Malheureusement, les foyers potentiellement interessées par le véhicule n’auront pas le droit d’acheter la voiture. Les pères de famille ne pourront donc pas impressionner leurs amis avec ce grand écran, les deux magnifiques fauteuils individuels ou encore le prix d’entrée élevé (à partir d’environ 150 000 francs); les enfants peuvent bien s’extasier devant les écrans, cela ne sera pas pour eux. Lexus réserve en fait le LM à l’hôtellerie ou aux entreprises de transport privé. Le transfert de VIP constituera en effet le cœur de métier de ce van luxueux, assemblé au Japon dans la ville d’Inabe. D’ailleurs, on retrouvera certainement nombre de ces véhicules fin janvier au Forum économique mondial, où les «grands» de ce monde auront la chance d’en jouir. 

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