En route vers le premium
Début des années 70, alors que l’Audi 100 de première génération n’est commercialisée que depuis quelques années, la marque allemande planche déjà sur le modèle qui lui succédera: la C2. Selon une volonté de la direction, la voiture devra être davantage haut de gamme qu’auparavant, plus premium en quelque sorte. Ainsi, les ingénieurs de l’époque conviennent rapidement que les blocs quatre cylindres manquent de puissance – et très certainement de noblesse – pour remplir correctement le cahier des charges. Par conséquent, les têtes pensantes de la marque d’Ingolstadt discutent de la possibilité d’introduire des moteurs en ligne cinq et six cylindres. Ces derniers sont rapidement écartés en raison d’un manque d’espace nécessaire à son installation. Ainsi, ce sont les 5-cylindres qui auront le dernier mot.
Des débuts auréolés
Mais ce n’est que quelques années plus tard, en 1983, lors du championnat du monde des rallyes, que le moteur cinq cylindres d’Audi va vraiment faire parler de lui. Muni d’un turbocompresseur et d’un intercooler, le moulin qui transmet l’ensemble de sa puissance via une transmission intégrale va se faire connaitre en permettant au pilote Finlandais Hannu Mikkola de remporter le titre du Champion du Monde des Rallyes.
La même année, Audi présente la Quattro Sport, une version raccourcie de 24 centimètres (afin d’être plus maniable et de gagner du poids) de la Quattro normale. Le bolide est propulsé par un 5-cylindres 2.1 entièrement construit en aluminium. Equipé d’une inédite culasse à 20 soupapes, le moteur développe la bagatelle de 306 ch à 6 700 tr/min. La Quattro Sport n’est autre que la version homologuée de la voiture du même nom qui s’est illustrée dans maintes courses en Groupe B ou encore dans la célèbre course de côte de Pikes Peak.
Aussi en diesel
Pour autant, l’histoire du 5-cylindres made in Ingolstadt ne s’arrête pas là. En 1989, au salon automobile de Francfort, Audi présente la 100 TDI, la première voiture de production équipée d’un 5-cylindres turbo diesel à injection directe. Le moteur 2,5 l développe 120 ch. Certes, aujourd’hui, cela n’a rien d’extraordinaire mais pour l’époque, c’était pas mal! Plus tard, en 1994, Audi écrit une grande ligne de son histoire en réalisant, en collaboration avec Porsche, un break ultra sportif: la RS2. La belle est dotée d’un 5-cylindres 2.2 de 315 ch. Progressivement remplacés au milieu des années 1990 par les nouveaux moteurs V6. Les derniers moteurs à cinq cylindres, le TDI 2.5 de l’Audi A6 et 2.3 Turbo de l’Audi S6, ont été supprimés en 1997. Définitivement? Pas vraiment.
Grand retour
En 2009, Audi annonce le grand retour du moteur 5-cylindres. Et bonne nouvelle puisque c’est le département sportif d’Audi, Quattro GmbH, qui s’occupe de développer le moteur. Le 2.5 est monté transversalement dans la RS 3 (340 puis 367 ch), le Q3 RS (310, 340 puis 367 ch), et le TT RS (340 puis 400 ch).
Expo
Une expo dédiée aux moteurs cinq cylindres est actuellement organisée au Forum Audi à Neckarsulm. On y retrouve notamment l’un des premiers 5-cylindres TDI de 1989. L’exposition se tiendra jusqu’au 6 Novembre.