UNE PREMIÈRE EXPÉRIENCE DE COURSE VUE DE L’INTÉRIEUR

L'un de nos rédacteurs a pris part à une manche de l’OPC Challenge Suisse. Ses objectifs minimaux: ne pas se tuer, ne pas détruire la voiture et ne pas terminer dernier. Y est-il arrivé?

Premières lumières de la journée, pour une première participation. Le réveil a sonné à 5 h, ce dimanche 25 juin, mais c’est pour la bonne cause: j’ai rendez-vous à 7 h à Chamblon pour m’essayer pour la première fois à un slalom. Je partagerai le volant d’une Opel Corsa OPC avec Fabio Gubitosi, pilote régulier de l’OPC Challenge et responsable des ventes régionales pour la marque. Sur place, je rencontre à l’heure prévue mon «mentor» qui commence rapidement à me dispenser des conseils. «L’important est de ne freiner ni trop tôt, ni trop tard», insiste Fabio sur l’art subtil du slalom, pendant que le moment de la reconnaissance du tracé en voiture approche. Ce sera l’occasion de me familiariser avec les 4,3 km et 66 portes du tracé. Je me rends aussi compte de la rapidité du parcours qui surplombe par moments de hauts talus ou qui longe des forêts. Gloups, les excès d’optimisme peuvent coûter cher et je compte bien ramener la voiture intacte à Fabio, qui lutte pour le championnat. De retour au parc réservé aux Opel, je constate que Fabio roule avec la banquette arrière rabattue. «C’est pour abaisser le centre de gravité, m’explique-t-il. Cela ne sert sans doute à rien, c’est juste psychologique.» Il me montre une ou deux autres astuces du même style, mais il me demandera de les taire….

Des débuts difficiles

L’heure de vérité approche; je m’aligne enfin pour la première des deux séances d’essai. Le commissaire lève son drapeau, je m’élance dans les hurlements du 1.6-litre de 207 ch de la Corsa OPC. Premier virage et première erreur: pris de nervosité, je fais «gratter» la deuxième. Bon, il faut ne pas se déconcentrer car les virages sautent aux yeux et les portes paraissent beaucoup plus étroites que lors de la reconnaissance. Je me lance dans une gymnastique chaotique où je tente tant bien que mal d’appliquer quelques notions de pilotage. N’empêche, je freine parfois trop tard, pénalisant les relances; le rythme est clairement saccadé. Au terme de la première séance, le panneau électronique indique 4’08’’. Dois-je me réjouir ou dois-je désespérer? Je n’ai pas vraiment de point de repère. Stephan Tschaggelar, membre de la commission sportive, me dit, très sympathiquement: «Pour quelqu’un qui n’a jamais fait de slalom, c’est correct.» Oui, enfin, c’est une manière diplomatique de dire que j’ai été lamentable. La feuille officielle des temps le confirmera: je suis avant-dernier, à plus de 30 secondes des premiers.

«Plus lent que ma grand-mère»

La deuxième séance d’essai aura une issue à peine plus favorable, puisque je signe un 4’04’’, toujours à des années-lumière des meilleurs. Fabio, qui m’instruit sur les rapports à engager pour chacune des portions du tracé, les points de freinages et les pièges à éviter, m’ordonne de descendre sous les 4 minutes. Patrick Corminbœuf, notre photographe, vient lui aussi m’encourager à sa façon durant la pause de midi: «Je ne vois pas de méchanceté dans ton coup de volant, me lance-t-il. Ma grand-mère conduit plus vite que toi.» Ne dit-on pas que qui aime bien, châtie bien?

La pause-repas est également l’heure pour certains concurrents de visualiser les films de leurs essais qu’ils ont enregistrés via une caméra embarquée. Un participant, assis à une autre table, observe du coin de l’œil les images. «Tiens, il passe ce virage en troisième», murmure-t-il. Bien qu’il s’agisse d’une «petite» formule, l’esprit de compétition demeure intact. D’ailleurs, le niveau des meilleurs pilotes n’a rien de modeste car nombre d’entre eux figurent au scratch devant de véritables voitures de course d’autres catégories.

Un différentiel «magique»

Vient l’heure de la première manche valide pour le classement final. Là, je décide de prendre beaucoup plus de risques et de me fier à cette Corsa OPC. Je dois dire que la vaillante allemande a répondu plus que bravement à mes sollicitations, démontrant des limites insoupçonnables. Le différentiel autobloquant fait littéralement merveille: la Corsa contre comme une damnée les effets de la force centrifuge et du sous-virage, elle semble aspirée par la corde des virages. Impressionnant! Verdict: 3’58’’. Hourra! Fabio Gubitosi me félicite. Je sens toutefois que je peux m’améliorer et brûle d’envie d’y retourner.
Lors de l’ultime manche, j’attaque sans la moindre relâche, je suis comme en apnée tellement les événements défilent à grande vitesse. Je passe la ligne d’arrivée en sueur et appréhende de passer le panneau lumineux. Et si j’en avais trop fait? Heureusement, le 3’53’’ affiché me délivre, à environ 15’’ des premiers. Ma joie sera de courte durée, dix secondes seront ajoutés à mon temps car j’ai touché un cône! Pas grave, j’ai tout de même rempli mes objectifs de la journée: je ne suis pas mort, je n’ai pas cassé la voiture et n’ai pas terminé dernier. Mieux, j’ai pris un plaisir fou et je n’ai envie que d’une seule chose, y retourner le plus vite possible.


L’OPC Challenge

L’OPC Challenge est un trophée monomarque organisé par Opel dans le cadre du championnat de Suisse de slalom. Pour la saison 2017, le calendrier a compté neuf courses sur six circuits et c’est avec une Opel Corsa OPC entièrement de série que les concurrents se débattent entre les pylônes. L’allemande de 207 ch demandera 28 600 fr. à l’achat, mais ceux qui prennent part à cinq courses au moins de l’OPC Challengent reçoivent une déduction de 5000 fr.

Selon Christian Mettler, coordinateur de l’OPC Challenge, ce format est «la façon la plus simple et la moins onéreuse de disputer des courses automobiles car le véhicule est homologué pour la route et l’on peut donc l’utiliser aussi en privé et les préalables sont les mêmes pour tous.» Outre le prix d’achat de la voiture, il faut prévoir, pour une saison de course, un budget d’environ 4500-5000 fr. pour les frais courants: licence 380 fr., droits d’inscription 2500 fr., de six à huit pneus 800-1000 Fr. et essence (y compris trajets aller-retour jusqu’au circuit) 1000 fr.


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