«Tout vient à point à qui sait attendre», récite le proverbe. Et il fallait une bonne dose de patience pour voir débouler le petit SUV de VW, tant le géant de Wolfsburg a pris son temps pour se jeter dans l’arène des SUV compacts. Volkswagen occupait déjà le terrain – pour ainsi dire – puisqu’il préside le segment des crossovers avec le Tiguan, lancé il y a une dizaine d’années. Mesurant 4,48 m de long, le Tiguan a un avantage de 25 cm sur le T-Roc (4,25 m); Volkswagen a ainsi deux propositions dans la catégorie des «voitures de plus de 4 mètres» surnommée aussi la classe Golf.
Le T-Roc – avec un «T» en guise de clin d’œil aux deux autres SUV de VW, le Tiguan et le Touareg – n’a rien d’un faire-valoir. Le crossover fabriqué dans l’usine portugaise de Setubal compte bien donner un coup de pied dans la fourmilière des SUV compacts. Si le T-Roc nous avait déjà laissé une impression très positive lors de sa présentation statique à Côme (I), en août (cf. RA 37/2017), il ne nous a pas déçus non plus pour sa présentation dynamique à Lisbonne en octobre dernier. Verdict: ses adversaires dans la catégorie des SUV compacts tels le Nissan Juke, le Renault Captur, le Ford Kuga, l’Audi Q2 ou autre Opel Mokka ont du souci à se faire.
Un puzzle qui se complète peu à peu
Si les carnets de commandes pour le dernier-né de chez VW sont déjà ouverts depuis octobre, sa commercialisation interviendra en décembre. Le ticket d’entrée s’élève à 24 100 fr, auxquels il faut déduire 1000 fr. de prime pour ceux qui se décideront avant fin novembre, pour le 1-litre TSI de 115 ch, boîte manuelle. Deux autres moteurs à essence (jusqu’à 190 ch) et un diesel (2 litres TDI 150 ch) complèteront la gamme de lancement.
Le moteur à essence de 190 ch est systématiquement combiné à la traction intégrale 4Motion et à la boîte DSG à sept vitesses. Le 2.0 TDI est lui aussi proposé en série avec 4Motion. Deux autres moteurs diesel (115 ch à traction avant et 190 ch avec DSG et 4Motion) s’ajouteront au début 2018, tandis que le 1,5 TSI (et sa transmission DSG et 4Motion) arrivera au mois de juin. La fourchette de prix pour les versions essence s’étend de 24 900 à 38 350 fr.; il faudra débourser 37 250 fr. pour s’offrir un T-Roc TDI de 150 ch. avec boîte manuelle (39 650 Fr. avec la DSG7).
Trois variantes
Trois niveaux de finition caractérisent le T-Roc, en Suisse. La version de base, dénommée «T-Roc», se distingue déjà par une dotation de sécurité de haut niveau, comme l’assistant de maintien de voie, le freinage d’urgence en ville ou la détection de somnolence. La version «T-Roc Advanced» proposera, à partir de 2018, quatre couleurs de toit différentes et des inserts décoratifs disponibles dans quatre coloris qui, sommés aux 10 teintes de carrosserie au choix, font drastiquement monter les possibilités de personnalisation. Sur le plan des aides à la conduite, cette variante offre en sus le régulateur de vitesse adaptatif et l’assistant de parcage. La climatisation bizone est aussi de la partie, sans surcoût.
Avec la dotation la plus riche, «T-Roc Sport», les passagers bénéficieront notamment des sièges Confort Sport, chauffants en option. D’autres agréments de série sont les phares à LED ou l’Active-Info-Display. Ce dernier nous a particulièrement convaincus lors de cette prise en main. Cet écran couleur TFT de 11,7 pouces, qui fait office de combiné d’instruments, séduit par une excellente résolution et par un très bon contraste. On peut notamment afficher des données détaillées sur la conduite, appeler la carte de navigation sur la totalité de l’écran ou visualiser les réglages des systèmes d’aide à la conduite. Naturellement, la vue classique avec compte-tours, tachymètre et compteur journalier est toujours possible. Ce cockpit est complété en série par un écran tactile de 6,5 pouces pour le système inforécréatif; un moniteur de 8’’, plus sophistiqué et à la meilleure définition, existe en option.
Aussi réussi dedans que dehors
A l’occasion de la présentation statique à Côme, nous avions déjà évoqué la plastique attirante du T-Roc. L’œil sera attrapé par cette proue râblée où la calandre s’étend sur toute la largeur, faisant la jonction avec les phares à double optique. La vue latérale est rehaussée par un bandeau chromé qui s’étire des piliers du pare-brise jusqu’aux larges montants de custode. La croupe, quant à elle, séduit par un dessin agréable.
Le T-Roc reprend la plateforme modulaire du groupe (MQB) dont bénéficient déjà la Golf, le Tiguan, les Seat Ateca, Škoda Karoq et Audi Q2. Grâce à un empattement généreux de 2,60 m, tous les passagers bénéficieront de beaucoup de place même si, à l’arrière, il n’y a pas de miracle pour l’espace aux jambes et que l’on a déjà vu plus généreux au niveau de la garde au toit.
Le hayon à ouverture électrique en option donne accès à l’un des plus vastes coffres du segment. Sur les modèles à traction avant, la capacité du coffre varie de 445 à 1290 l avec les sièges rabattus; sur les variantes 4×4, le volume de chargement ne sera plus que de 392 l (1237 l avec banquette abaissée). Nous regrettons à ce propos que les dossiers des sièges arrière ne puissent se rabattre qu’à 60:40. En revanche, grâce au plancher de coffre à hauteur variable, la surface de chargement est quasiment plane. A l’occasion de cette prise en main dynamique, l’intérieur a confirmé la très bonne impression que nous avions eu la première fois, bien que le bilan soit terni par des matières plastiques dures sur les parties supérieures du tableau de bord et des portières. Côté motorisation, le 2 l turbo à essence est sans aucun doute un bon choix, son couple maximum de 320 Newton-mètre étant disponible dès 1500 tours/min. Les trains roulants nous ont paru remarquablement confortables, même si notre préférence va au mode de conduite Sport. La direction devient alors plus incisive et directe dans ce mode. Dans tous les cas, le VW T-Roc excelle par sa cohérence et son homogénéité. Il détient toutes les cartes pour devenir une rockstar!