Pour l’année 2017, l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), basée à Bruxelles (B), a annoncé une augmentation de 3,3% des immatriculations de VP neuves dans les pays de l’UE et de l’AELE, soit 15 631 687 unités. Un chiffre qui a pratiquement égalé les 15 958 733 unités enregistrées en 2007, l’année d’avant la crise. Le fait que la Croatie soit entre-temps devenue membre de l’UE et que les statistiques de Chypre soient également prises en compte dans les chiffres de l’UE ne remettent pas en question ce résultat. On remarque en revanche que la part des VP neuves immatriculées dans les nouveaux pays de l’UE a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie: si elle n’était que de 2,4% en 2007, elle a atteint 8,4% en 2017. L’industrie automobile profite surtout de l’accélération de la demande sur les marchés orientaux de l’UE.
Des différences criantes entre les pays
Le tableau ci-contre révèle des différences notables entre les pays par rapport à 2016. Alors que les douze membres orientaux ou nouveaux de l’UE enregistrent une augmentation de 12,8%, les quinze «vieux» pays membres de l’UE n’ont enregistré qu’une croissance de seulement 2,6%. Les plus fortes augmentations ont été enregistrées en Lituanie (+27,3%), Hongrie (+20,4%), Bulgarie (+18,5%), Croatie (+17,2%) et Pologne (+16,9%). A l’ouest, ce sont la Grèce (+11,7%), les Pays-Bas (+9,2%, après des années de marasme), l’Italie (+7,9%) ainsi que l’Espagne (+7,7%) qui ont brillé. On n’a enregistré un net fléchissement qu’en Irlande (-10,4%, après plusieurs années de hausse) et en Grande-Bretagne (-5,7%). Avec 3,44 millions de nouvelles immatriculations, l’Allemagne est restée, et de loin, le premier marché automobile européen; la République fédérale a été à l’origine de 22% de tout le volume de l’UE/AELE.
Ça bouge du côté des constructeurs
Les statistiques de l’ACEA révèlent aussi des modifications substantielles du classement par groupes. Le groupe Volkswagen reste en tête avec une part de marché de 23,8%, très loin devant ses concurrents. En effet, Renault/Nissan, le numéro deux européen, n’arrive qu’à 14,0%. PSA a regagné du terrain avec 12,1%, mais il faut voir dans cette progression l’inclusion de la part d’Opel/Vauxhall, rachetée en août dernier par le conglomérat français. General Motors, qui s’est séparée du Blitz, ne pointe plus qu’au dixième rang. L’ancien leader sur le marché mondial, réduit à Chevrolet et Cadillac en UE, ne sera appelé qu’à jouer les seconds rôles à l’avenir sur le Vieux Continent. Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a, lui, doublé le groupe BMW; il faudrait toutefois encore ajouter à celui-ci les (rares) Rolls-Royce neuves. Le groupe Hyundai a, pour sa part, damé le pion à Daimler.
Des signes positifs en pagaille
Les variations des résultats entre 2017 et 2016 à l’échelle des marques sont très intéressantes: hormis la marque traditionnelle russe Lada nouvellement comptabilisée avec Renault (elle recrute ses clients surtout dans les pays orientaux de l’UE), de nombreuses marques ont remporté des succès commerciaux supérieurs à la moyenne: Alfa Romeo (+29,5 %), Suzuki (+20,7 %), Seat (+14,4 %), Toyota (+13,4 %, après des années de déclin), Dacia (+12,1 %), Kia (+8,5 %), Peugeot (+7,0 %), Mercedes (+6,4 %). Le millésime 2017 aura en revanche été beaucoup moins bon pour DS (mais pourquoi s’être donc lancé dans une marque parallèle? La gamme des produits Citroën offre un design tout aussi caractéristique!), Honda (–11,8 %), Smart (–6,0 %) ou VW (– 0,9 %).