La ferveur populaire qui répond aux esprits obtus. C’est ce qu’on retiendra de la première édition de l’e-Prix de Berne, qui a attiré environ 130 000 visiteurs dans la capitale, à en croire les organisateurs. Cet énorme succès du public démontre une chose: ils sont encore beaucoup à aimer ce genre de spectacle automobile dans notre pays. N’en déplaise aux imbéciles qui ont tenté de saboter l’événement le jeudi, en sectionnant câbles d’alimentation ou en arrachant des banderoles aux abords du tracé. Les auteurs des faits appartenaient à la manifestation «anti e-Prix» ayant réuni un millier de cyclistes. Des méfaits qui ne causeront pas seulement le retard et le raccourcissement du shakedown, mais aussi 400 000 francs de dégâts. Par ces actes vandales, cette frange d’extrémistes – ne tombons pas dans le piège de mettre tous les cyclistes dans le même panier – a non seulement démontré qu’il rejetait en bloc la tenue d’un second e-Prix – c’était le but de cette manifestation autorisée – mais aussi l’idée de l’automobile. Même si celle-ci est propre! Car, au-delà des aspects compétitifs et spectaculaires, la formule E se veut un manifeste de la voiture électrique. Raison pour laquelle nos autorités fédérales ont délivré des dérogations à l’interdiction d’organiser des courses automobiles sur circuit dans notre pays, car elles avaient bien compris que le message porté par cette discipline allait bien au-delà des intérêts des fans de sports auto. Il s’agit de promouvoir la mobilité de demain, de sensibiliser le public à l’une des solutions (mais de loin pas la seule) pour se déplacer à l’avenir. Et, même s’il l’est difficile à concevoir pour ces ayatollahs de la mobilité verte, pas tout le monde ne peut – ou ne veut, même! – se déplacer à vélo, nombreux sont ceux qui auront encore et toujours besoin d’une voiture. Alors, autant qu’elle soit électrique, surtout pour les trajets en ville, et c’est précisé-ment ce qu’encourage la formule E. L’engouement pour l’e-Prix de Berne, qui faisait suite à celui de Zurich de 2018, le démontre: ce mix entre spectacle et promotion fait mouche, on peut aimer la compétition automobile sans culpabiliser. Et on ne parle même pas ici des retours d’image ou des retombées pour l’économie locale. Reste maintenant à la Suisse de reconquérir une place dans le calendrier de formule E de 2021, après avoir été éjectée de celui de 2020. Notre pays, qui se veut un leader en matière d’innovation et mobilité propre, ne peut en rester écarté plus longtemps. De plus, après y avoir goûté, difficile de s’en passer…