Si certaines mauvaises langues ont prétendu que les changements climatiques étaient à l’origine du résultat final de la course de côte du Gurnigel (Berne) de dimanche dernier, force est de constater que la météo a influencé de manière déterminante l’issue de la course. Il était à peine 15 h 30 lorsque Thomas Am-weg recevait ses premières félicitations. Et pour cause, en grimpant le col en 2’01’’02 lors de son second run, l’homme venait de décrocher le scratch, bien loin devant son concurrent le plus proche. Pour autant, rien n’était joué comme s’en inquiétait l’Argovien: «Non, non, attendez, Schnellmann doit encore monter. Lors de la première manche, il n’était en retard que de six secondes!» Une angoisse fondée; si cette différence de chrono peut paraître énorme, il falllait égale-ment prendre en compte la météo changeante. Après une courte mais violente ondée de pluie et de grêle, la piste de 3,7 km séchait trop vite au goût du Suisse. Ainsi, à l’issue de la seconde montée, Amweg ne devançait-il plus Schnellmann que d’une seule petite seconde.
«Je n’en reviens pas encore»
«Les aléas de la météo nous ont incités à faire des spéculations sur la ligne de départ», confiait un Roger Schnellmann, tout souriant après avoir franchi le drapeau à damiers. Mais le Schwyzois n’était pas déçu de sa deuxième place au Gurnigel: «C’est dé-jà un honneur pour moi de pouvoir monter sur le podium». A 16 h 15, Thomas Amweg acceptait en-fin les félicitations: «Incroyable! Je n’en reviens pas encore.» Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’un Amweg monte sur la première marche du podium lors d’une course au Gurnigel. Le père de Thomas, Fredy, est le roi incontesté de la course de côte. Et pour cause, entre 1973 et 1998, soit sur 25 ans, le père de Thomas a remporté pas moins de 20 fois la célèbre course de côte. Grâce aux bons réglages de sa voiture, la première manche a bien fonctionné. «Mais le plus difficile a été de confirmer après ce résultat, lors de la seconde manche. Car un seul bon résultat ne suffit pas», déclarait Amweg junior après son exploit. Ce n’est ni Éric Berguerand ni Marcel Steiner qui diront le contraire, puisque le Valaisan et le Bernois sont les maîtres incontestés des dernières éditions de la course de côte bernoise. Jusqu’ici sept fois vainqueur au scratch sur le célèbre col alpin, Eric Berguerand a fini troisième derrière Amweg et Schnellmann, devançant le quintuple vainqueur du Gurnigel, Marcel Steiner. «La météo m’a joué un mauvais tour», nous racontait le Bernois. Qui a accepté sportivement cette défaite à domicile: «Quand j’ai achevé la première manche, la course a été interrompue à cause de la pluie, ce qui per-met bien d’imaginer la quantité d’eau qu’il y avait sur la piste. Pour la deuxième manche, j’avais mon-té des slicks, du moins jusqu’à ce que la météo ne change à nouveau.» Quant au Valaisan Berguerand, il a eu encore plus de soucis durant la première manche: «Sur la deuxième partie du tracé, je n’ai pas pu changer de vitesse à cause d’un problème électrique.» C’est pourquoi, à l’heure du verdict, les deux dominateurs du CS de la Montagne en cours se sont retrouvés loin derrière Amweg: Steiner avec 6,65 secondes de retard et, Berguerand, 8,37.
Berguerand déjà couronné
Un résultat qui donne à Berguerand le titre de Champion de Suisse de la Montagne, et ce avant même que ne se tienne la 38e course de côte Châtel-Saint-Denis – Les Paccots. Le Valaisan est ainsi sacré Champion de Suisse – pour la cinquième fois après 2013, 2014, 2015 et 2016. En Voitures de tourisme, le champion est lui aussi connu. Il s’agit d’Andy Feigenwinter. Certes, mathématiquement, Schnellmann pourrait encore le rattraper, mais celui-ci ne disputera pas la dernière course. Reste que la course organisée dans le canton de Fribourg devrait laisser un peu de suspens puisqu’elle permettra de déterminer qui, du tenant du titre Martin Bürki ou de Philipp Krebs, remportera la Coupe de la Montagne (voitures jusqu’à 2,0 litres).