L’automne crée des sentiments antagonistes chez les collectionneurs. D’un côté, la nostalgie de voir filer la belle saison, ce qui signifie la fi n de la période de roulage pour leurs beaux bijoux. De l’autre côté, tous n’ont envie que d’une chose: profiter encore des derniers rayons de soleil à bord de cabriolets, tout en se délectant de vues imprenables offertes par les différentes régions. Le tout agrémenté par la dimension olfactive de l’expérience, entre senteurs de raisin, de rosée, de sous-bois que les véhicules fermés ne permettent pas de vivre aussi intensément.
Afin d’offrir un scénario répondant à ces multiples attentes, le Vétéran Car Club Suisse Romand a organisé, pour la 23e fois, son meeting automnal, la Sortie des Marrons. Au matin du samedi 12 octobre, les 60 véhicules et équipages respectifs se sont élancées sur le parcours préparé par les organisateurs. Les premiers kilomètres prévoyaient de sillonner les petites routes entre les murs de vignes, entre Bassins et Aubonne avec, en prime, les senteurs de vendanges fraîches. Les pupilles des équipages étaient aussi mises à contribution: pour répondre à un questionnaire, ils devaient localiser des monuments et bâtiments typiques. Les yeux du conducteur, eux, devaient veiller à bien respecter les vitesses en vigueur dans les petits villages, souvent plus basses qu’attendu. Le copilote avait aussi fort à faire pour décrypter les notes du roadbook mais, en raison de l’allure de sénateur du cortège, il a pu également profiter du paysage et du plaisir de rouler. L’étape du matin, longue de 100 km, avait comme destination le Jura français, au-dessus de St-Claude. La caravane automnale marquera un arrêt sur le col du Marchairuz, où elle a eu loisir de voir la désalpe de bovins décorés, bien entourés d’armaillis en belle tenue. Le croisement de deux mondes qui partagent des valeurs du patrimoine. Au final, la dégustation des «marrons chauds» Une fois la frontière franchie, le soleil se montre taquin et se cache souvent derrière les nuages. Il fait tout de suite plus frais dans les cabriolets et les berlines découvrables. Cependant, pas question de refermer la capote, il n’y a pas de risque de pluie à l’horizon. On enfile juste une veste et la balade reprend de plus belle. Les paysages rudes et sauvages gardent une part de mystère. Le restaurant pour la halte du déjeuner est situé dans un petit vallon perdu avec un marais et une tourbière – une vision qui rappelle le Canada. Ce genre de détails fait aussi partie de la qualité d’une sortie. La suite du parcours de l’après-midi (50 km) nous ramène par l’autre rive du Lac des Rousses, découvert en fin de matinée, vers le Brassus. Elle marque aussi l’arrivée chez un membre du club, garagiste et spécialiste de véhicules et qui accueille les rôtisseurs d’excellentes châtaignes. Rien de plus logique que de terminer cette journée d’automne avec un cor-net de marrons chauds entre les mains, après tout!
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