Très patriotique, Stirling Moss était très attaché aux écuries de son pays. Ainsi, alors qu’il est sollicité en personne par le Commendatore pour la saison 1952, le jeune britannique préfère à Ferrari des teams comme BRM (British Racing Motors), ERA (English Racing Automobiles) ou encore Cooper-Alta. Autant d’écuries, autant d’échecs. A tel point que Moss se résout à «passer à l’ennemi» en 1954 en se procurant une monoplace de Formule 1 Maserati. Une voiture personnelle avec laquelle il ne manque pas de se démarquer (même s’il ne réalisera que très peu de résultats notables) et d’attirer l’attention du constructeur italien qui décidera de faire du jeune anglais son pilote officiel en fin d’année, à la suite du décès de l’espoir argentin Onofre Marimón durant les essais du GP d’Allemagne au Nürburgring.
La tragédie du Mans
Au volant de sa Maserati d’usine, le britannique ne manque pas de se démarquer, comme à Monza par exemple, une course qu’il mène de main de maître jusqu’à ce qu’une malheureuse fuite d’huile ne lui ôte tous ses espoirs. La performance n’échappe pas à Mercedes, qui l’engage à son tour l’année suivante, non seulement en F1 mais également aux Mille Miglia (où il signe le record absolu de l’épreuve) et aux 24H du Mans. Alors en tête de la course d’endurance (avec Fangio), il reçoit l’ordre de son écurie de se retirer de l’épreuve: quelques heures plus tôt, une autre Mercedes, pilotée par Pierre Levegh, s’était écrasée sur un talus séparant la piste des tribunes, tuant plus de 80 spectateurs. Mercedes ayant décidé d’abandonner la compétition à l’issue de cet évènement, Moss retourne chez Maserati tandis que Fangio pilote, lui, sur Ferrari. Présenté comme le principal rival de ce dernier, Moss remporte en 1956 sa deuxième victoire en championnat du monde, lors du GP de Monaco (le 13 mai de cette année-là), au volant d’une Maserati 250F.
Maserati Eldorado
Pour rendre hommage à «son» pilote décédé le 12 avril dernier, Maserati a décidé de ressortir cet exemplaire historique. A ses côtés, un autre chef d’œuvre du Sport Automobile, la Maserati Eldorado, une monoplace conduite pour la première fois à Monza en 1958 par Stirling Moss lui-même, lors du „Trofeo dei due Mondi“ ainsi que l’un des mulets de développement de la future Supercar du constructeur italien, la MC 20. Parée d’une livrée rendant hommage au pilote, la future Maserati cherchera à retrouver une place de premier plan sur les circuits de course automobile. Un peu comme l’avait fait la célèbre MC12 en 2010.
Héritière de la MC 12
Bien évidemment, l’arrivée de la MC20 est un événement important pour Maserati, non seulement parce qu’elle signifie un retour aux affaires pour l’entreprise de mais aussi parce qu’elle sera la première voiture à adopter un nouveau moteur 100% conçu, développé et produit par Maserati. «Nous espérons que Sir Stirling Moss aurait aimé la nouvelle MC20, une voiture qui incarne les valeurs de Maserati en termes de performances, de plaisir de conduite et de contenu innovant», conclut l’entreprise dans un communiqué.