S’il est un fait avéré, c’est que la propulsion électrique ne devrait pas tarder à s’imposer au sein de la communauté des propriétaires de véhicules franchisseurs. Et ce pour deux raisons: systématiquement doté de deux machines électriques (voire trois pour l’e-tron S ou la Tesla Model S Plaid), les 4×4 électriques permettent de gérer leurs deux essieux de manière tout à fait indépendante. En outre, les moteurs électriques jouissent par essence d’un couple très abondant, et disponible de manière quasi instantanée. Sans doute refroidis à l’idée de voir leurs produits souffrir d’une autonomie limitée (une tare clairement rédhibitoire pour les amateurs de rallyes-raid), les fabricants de «véritables» 4×4 que sont Land Rover, Ford, Jeep, Mitsubishi, Nissan, Suzuki ou encore Toyota (pour ne citer qu’eux) n’ont pas encore osé franchir le cap de la production. Mais, cela pourrait bien changer. C’est en tout cas ce que laisse à penser un nouveau concept dévoilé par Mercedes-Benz, le EQC 4×4².
Un G 4×4² en version électrique
Petite sœur électrique du Classe G 4×4², le EQC 4×4² a été développé par une petite équipe d’ingénieurs emmenée par Jürgen Eberle, soit la tête pensante qui était à l’origine du développement de la Mercedes-Benz Classe E 400 All-Terrain 4×4². Leur objectif? Prouver que la mobilité électrique n’est pas synonyme de véhicules ennuyeux destinés à une population urbaine, mais qu’elle «peut susciter des émotions». Pour cela, Mercedes a doté son SUV EQC de tout une armada d’accessoires «offroad».
EQC sous stéroïdes
Avec ses 293 millimètres, l’EQC 4×4² est plus de deux fois plus haut qu’un EQC standard (140 millimètres). La profondeur de passage à gué est augmentée de 15 centimètres, pour atteindre 40 centimètres. L’énorme garde au sol est rendue possible par la pose d’essieux dits «portiques». Contrairement aux essieux classiques, l’essieu portique n’est pas disposé dans la continuité du moyeu mais bien au-dessus, et ce grâce à une cascade de pignons. Cela permet d’optimiser les valeurs d’angles d’approche (31,8 degrés) et de fuite (33 degrés). A titre de comparaison, une Classe G classique a un angle d’attaque de fuite de 28 degrés. Stuttgart a également revu la monte pneumatique de son baroudeur, qui se pare de boudins de 285/50 R 20. Pour mieux les accueillir, Mercedes a développé de nouveaux élargisseurs d’ailes.
Des ventes marginales
S’il a certainement pour but de faire la promotion des franchisseurs électriques, l’EQC 4×4² a également été développé pour booster les ventes d’EQC, qui restent très marginales comme en attestent les 386 exemplaires vendus par Mercedes-Benz Suisse sur les neuf premiers mois de l’année. Trop peu pour un véhicule censé incarner les progrès réalisés par la société au cours des dernières années et souligner son engagement en faveur de la «cause électrique». Il semblerait d’ailleurs que la firme travaille à corriger le tir pour ses prochains véhicules électriques, les EQA et autres EQS.